Critique du rapport : «?Best Practices in Integrated Resources Planning?» par Synapse Energy Economics et Berkeley Lab, 6 décembre 2024.

Le rapport fournit des lignes directrices exhaustives pour la planification intégrée des ressources (PIR) dans le secteur de l’électricité. Il constitue un excellent point de départ pour moderniser ces processus, avec ses 50 pratiques exemplaires offrant des recommandations concrètes et applicables.

(English version: https://lnkd.in/e7XXCp4k)

Points forts

Le rapport met en avant la mobilisation d’un groupe diversifié d’intervenants, incluant régulateurs et défenseurs des droits des consommateurs, favorisant la transparence et l’inclusion. De plus, son accent sur la planification des scénarios et l’adaptabilité répond bien aux besoins d’un secteur énergétique en pleine évolution, marquée par l’expansion des énergies renouvelables, l’électrification et la modernisation des réseaux.

Limites et préoccupations

L’accent mis sur la modélisation et la planification des scénarios est jugé excessif. Bien que ces outils soient cruciaux, le rapport ne traite pas des risques liés à la complexification des modèles ni des difficultés à traduire les résultats en décisions concrètes. Il manque également de directives sur le niveau d’effort requis ou les échéanciers pour préparer un PIR, une lacune notable alors que ces processus deviennent de plus en plus complexes.

Le rapport reste axé sur la planification électrique et non sur une planification intégrée des ressources énergétiques (PGIRE). Or, l’expansion de l’électricité doit être alignée avec la transition des combustibles fossiles. Par exemple, la mise en œuvre d’un réseau de chauffage urbain nécessite une coordination entre le démantèlement partiel du réseau gazier, l’expansion du système électrique pour alimenter les pompes à chaleur, et l’établissement de ce réseau de chauffage. Ce manque d’intégration complique les stratégies globales.

Éléments contextuels et enseignements

Une carte incluse dans le rapport montre les États américains qui adoptent des PIR ou des processus similaires. Notamment, le Texas, malgré sa croissance rapide dans les énergies renouvelables, n’exige pas de PIR. L’absence d’un PIR a peut-être joué un rôle dans les récentes pannes de courant. Cependant, il est intéressant de noter qu’un PIR n’était pas nécessaire pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables. C’est quelque chose à méditer.

Conclusion

Malgré ses qualités, le rapport gagnerait à intégrer une perspective énergétique plus large et des orientations claires pour l’application pratique. Une meilleure prise en compte des interactions entre secteurs énergétiques renforcerait son utilité face aux défis complexes du secteur de l’énergie.