Category Archives: Energy Transition

Taxer ou ne pas taxer : naviguer sur le chemin complexe de la décarbonisation

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/taxer-ou-ne-pas-naviguer-sur-le-chemin-complexe-de-la-benoit-marcoux-j8mae)

La taxe sur le carbone est devenue un point central dans le débat électoral fédéral au Canada, reflétant le défi de concilier croissance économique, durabilité environnementale et soutien public. En tant qu’outil largement discuté pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, elle met en lumière la tension entre l’urgence de l’action climatique et les impacts économiques et sociaux des décisions politiques. Bien que la tarification du carbone soit importante, s’appuyer uniquement sur les signaux de prix est insuffisant pour parvenir à une transformation durable. Des comparaisons avec la transition des voitures à chevaux aux automobiles montrent qu’un succès dépend de l’innovation, mais aussi d’efforts concertés en vue d’établir des réglementations et des infrastructures, et non pas simplement d’une taxe sur le fumier.

Les objectifs des outils de politique carbone

L’objectif ultime des politiques carbone devrait être de réduire, voire d’éliminer durablement, les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, il est nécessaire de déployer des outils stratégiques au fur et à mesure de l’évolution des technologies et des profils d’émissions. Cependant, des politiques axées sur l’efficacité à court terme risquent d’améliorer les systèmes d’énergies fossiles au lieu de promouvoir des alternatives zéro émission. Par exemple, des subventions visant à améliorer l’efficacité des centrales électriques au charbon pourraient réduire temporairement les émissions, mais prolonger la durée de vie de ces centrales, retardant ainsi les investissements dans les énergies renouvelables et augmentant les coûts à long terme.

Une stratégie plus efficace donne la priorité à un investissement précoce dans les technologies zéro émission, garantissant qu’elles peuvent être mises à l’échelle et devenir rentables avec le temps. La transition vers des systèmes propres dès que possible minimise le gaspillage de ressources et accélère la décarbonisation. Trouver cet équilibre est crucial : les politiques doivent éviter les perturbations économiques tout en obtenant un large soutien du public et des industries pour un changement transformateur.

Éviter les conséquences non intentionnelles

Les politiques carbone doivent prendre en compte les émissions mondiales en évitant les scénarios où les efforts nationaux déplacent les émissions en externalisant la production vers des régions avec des réglementations environnementales plus laxistes, sapant ainsi leur impact. Par exemple, l’externalisation de la production vers des pays comme la Chine, où le charbon domine le mix énergétique, a été associée à une augmentation des émissions mondiales malgré les réductions dans les pays occidentaux.

Les politiques doivent également minimiser les réactions négatives du public. Les taxes très visibles, par exemple celles imposées sur le carburant, peuvent être injustes envers les personnes qui n’ont pas accès à des options plus vertes. À la place, il serait préférable d’instaurer des subventions pour l’achat de voitures électriques ainsi que des amendes pour les voitures polluantes, lorsque des solutions alternatives existent, afin de promouvoir l’équité. De plus, les politiques doivent éviter la fermeture d’industries lorsque des alternatives durables ne sont pas encore développées, garantissant ainsi la résilience économique pendant la transition.

Innovation et changement structurel

La décarbonisation nécessite de l’innovation et des changements structurels, et pas seulement une redistribution des ressources. Un financement précoce de la recherche et du développement (R&D) public est essentiel pour créer et adopter de nouvelles technologies, qui peuvent ensuite être soutenues par des politiques de structuration du marché. Celles-ci incluent des subventions, des crédits d’impôt, des marchés publics, des mandats, des normes, des investissements publics directs et la tarification du carbone. Ces mesures établissent une base pour que les technologies propres gagnent en traction et dominent éventuellement le marché.

Les efforts devraient initialement se concentrer sur la promotion des industries renouvelables plutôt que de pénaliser l’utilisation des combustibles fossiles. Critiquer les systèmes existants sans présenter d’alternatives convaincantes n’aboutit à rien. À la place, mettre en avant et tester de nouvelles technologies propres dans des marchés de niche peut ouvrir la voie à une adoption plus large. Un soutien précoce, tel que des subventions et des crédits d’impôt, est crucial pour réduire les risques financiers qui dissuadent les investissements privés.

Le rôle de la tarification du carbone

La tarification du carbone est un outil polyvalent pour réduire les émissions, mais son efficacité dépend d’une conception et d’une mise en œuvre minutieuses. Au début de la transition, une tarification modérée du carbone pourrait ne pas encourager largement l’adoption de technologies vertes en raison de l’absence de substituts viables. Au lieu de cela, cette tarification peut conduire à des améliorations incrémentales de l’efficacité des combustibles fossiles ou à des déplacements sectoriels des émissions sans provoquer de changement structurel. Par exemple, une taxe carbone modeste pourrait encourager un passage du pétrole au gaz plutôt qu’aux énergies renouvelables.

Les systèmes de plafonnement et d’échange offrent une certitude quant à la réduction des émissions, mais introduisent une volatilité des prix, ce qui complique la planification à long terme pour les entreprises et les consommateurs. Cependant, ils présentent un avantage dans la collaboration interjuridictionnelle. Le système Québec-Californie illustre cette approche, harmonisant les objectifs régionaux et réduisant les émissions grâce à des cadres partagés.

À l’inverse, les taxes sur le carbone offrent une prévisibilité des coûts, favorisant les investissements dans des alternatives plus propres. Elles peuvent être plus facilement adaptées pour cibler les secteurs disposant d’options écologiques accessibles, comme la production d’électricité, tout en offrant des exemptions ou des taux réduits pour les industries difficiles à décarboner, telles que l’aviation ou la production de ciment. Cette flexibilité garantit l’équité et la praticabilité tout en encourageant l’innovation dans les technologies à faible émission.

En fin de compte, le choix entre les taxes sur le carbone et les systèmes de plafonnement et d’échange devrait refléter la préparation des secteurs et les objectifs régionaux, équilibrant les priorités environnementales, économiques et sociales.

Exploiter les politiques de structuration du marché tout au long du cycle de vie technologique

Les politiques de structuration du marché sont essentielles pour encourager l’adoption des technologies propres. Les différentes industries progressent à des rythmes distincts dans le développement technologique, nécessitant des approches ciblées. Les décideurs doivent reconnaître que plusieurs cycles de vie peuvent coexister simultanément dans différents secteurs :

  1. Étape précoce : Le financement public de la R&D pose les bases de l’innovation. Les laboratoires de recherche jouent un rôle clé en effectuant des R&D essentielles et en testant de nouvelles technologies avant qu’elles ne soient déployées à plus grande échelle.
  2. Étape de démonstration et de début de commercialisation : Les subventions et crédits d’impôt réduisent les risques financiers, permettant le déploiement initial de technologies propres. Les marchés publics accélèrent les projets de démonstration, prouvant la viabilité de ces solutions.
  3. Étape de croissance : Les mandats et les normes aident à établir des marchés pour les technologies émergentes, tandis que les banques vertes et les financements ciblés comblent les lacunes de financement. Les décideurs doivent équilibrer l’intégration des chaînes d’approvisionnement mondiales avec le développement des capacités locales pour les composants critiques, garantissant la résilience économique. Cette approche double crée non seulement des emplois, mais renforce également le soutien public en montrant les avantages tangibles de la transition.
  4. Étape de concurrence sur le marché : À mesure que la concurrence s’intensifie et que les économies d’échelle réduisent les coûts, des incitatifs déclinants peuvent encore combler les écarts de coûts, rendant les technologies propres plus abordables. Ces politiques facilitent une transition plus fluide pour les entreprises et les consommateurs vers des alternatives plus propres, réduisant les barrières financières et accélérant l’adoption généralisée.
  5. Étape mature : Les pénalités financières, telles que les frais sur les technologies traditionnelles ou la tarification du carbone, deviennent des incitations efficaces pour abandonner les technologies obsolètes et polluantes. À ce stade, les alternatives propres sont largement disponibles et compétitives, faisant des pénalités un moteur solide pour finaliser la transition.

Séquencement et maintien du soutien politique

Un séquencement efficace des politiques est essentiel pour atteindre des réductions d’émissions durables tout en minimisant les perturbations économiques et la résistance publique. Les mesures précoces, telles que les marchés publics, les subventions et les réglementations sont fondamentales pour établir de nouvelles technologies. Cependant, un retrait prématuré du soutien risque de permettre aux industries établies de reprendre leur domination.

Une fois que les alternatives propres sont largement disponibles et compétitives, des pénalités ciblées sur les technologies obsolètes peuvent renforcer davantage la transition. La prévisibilité des politiques demeure cruciale, y compris en amont de leur application, ce qui permet aux parties prenantes d’avoir confiance pour planifier et investir dans des transitions à long terme. Les décideurs doivent également planifier l’offre d’électricité propre pour la demande croissante, garantissant que les infrastructures suivent le rythme des besoins en électrification. Cet alignement permet d’éviter les goulets d’étranglement qui pourraient ralentir l’effort global de décarbonisation.

Plan intégré du système énergétique (PISE)

Un PISE est crucial pour des solutions énergétiques durables. Contrairement à des mesures politiques isolées, un PISE adopte une approche globale de la gestion de l’énergie, intégrant diverses sources d’énergie, des prévisions de demande, des technologies, des infrastructures et des chaînes d’approvisionnement pour optimiser l’efficacité et la durabilité. Ce plan répond au besoin immédiat de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en garantissant la sécurité énergétique et la résilience économique à long terme.

Un PISE organise et intègre les efforts dans des secteurs clés, tels que l’électricité, les transports et l’industrie. En intégrant les progrès réalisés dans les énergies renouvelables, le stockage d’énergie, les technologies des réseaux intelligents et les solutions client décarbonées, un PISE vise à optimiser l’offre et la demande, réduire les inefficacités et améliorer la fiabilité du système. Cette approche est conçue pour soutenir la transition vers une économie à faible émission de carbone tout en répondant aux défis liés à la sécurité énergétique et à la durabilité.

Conclusion

La question de taxer ou de ne pas taxer illustre le défi plus large de la prise de décision en situation d’incertitude. Les décideurs doivent évaluer les risques, considérer les conséquences et aborder les préoccupations éthiques et pratiques pour tracer une voie à suivre. À l’image du dilemme existentiel d’Hamlet, «?être ou ne pas être?», les choix en matière de politique carbone sont empreints de complexité et d’enjeux d’une grande importance. Pour accélérer la transition énergétique, les gouvernements doivent utiliser une boîte à outils variée et dynamique, en séquençant et en calibrant soigneusement des politiques prévisibles afin de favoriser l’innovation, réduire les émissions et atteindre les objectifs climatiques mondiaux. La lutte pour décider reflète le besoin plus large de courage et de prévoyance face aux incertitudes de notre avenir commun.

To Tax or Not to Tax: Navigating the Complex Path to Decarbonization

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/tax-navigating-complex-path-decarbonization-benoit-marcoux-qcype)

The carbon tax has become a focal point in Canada’s federal election debate, reflecting the challenge of balancing economic growth, environmental sustainability, and public support. As a widely discussed tool for reducing greenhouse gas emissions, it highlights the tension between urgent climate action and the economic and social impacts of policy decisions. While carbon pricing is important, relying solely on price signals is insufficient for achieving a sustainable transformation. Comparisons to the transition from horse-drawn carriages to automobiles illustrate that success requires innovation alongside coordinated efforts to establish regulations and infrastructure—not just a tax on horse manure.

The Objectives of Carbon Policy ToolsThe ultimate goal of carbon policy should be to permanently reduce, or even eliminate, global greenhouse gas emissions. Achieving this requires strategic deployment of tools as technologies evolve and emission profiles shift. However, policies focused on short-term cost efficiency risk improving fossil fuel systems instead of promoting zero-emission alternatives. For instance, subsidies for enhancing the efficiency of coal-fired power plants might reduce emissions temporarily but extend the plants’ lifespans, delaying renewable energy investments and increasing long-term costs.A more effective strategy prioritizes early investment in zero-emission technologies, ensuring they can scale up and become cost-effective over time. Transitioning to clean systems as quickly as feasible minimizes wasted resources and accelerates decarbonization. Striking this balance is crucial: policies must avoid economic disruption while building broad public and industry support for transformative change.Avoiding Unintended ConsequencesCarbon policies must consider global emissions, avoiding scenarios where domestic efforts shift emissions by outsourcing manufacturing to regions with looser environmental regulations, thereby undermining their impact. For example, the outsourcing of production to countries like China, where coal dominates the energy mix, has been linked to a rise in global emissions despite reductions in Western nations.Policies should also mitigate public backlash. Overly apparent taxes, like fuel surcharges, can unfairly burden individuals without access to sustainable options. Instead, subsidies for eco-friendly vehicles and penalties for polluting ones, when viable alternatives exist, promote fairness. Additionally, policies must avoid shutting down industries where sustainable alternatives have not yet been developed, ensuring economic resilience during the transition.Innovation and Structural ChangeDecarbonization requires innovation and structural changes, not just redistribution of resources. Early funding of public research and development (R&D) is critical for creating and adopting new technologies, which can then be supported through market-shaping policies. These include subsidies, tax credits, public procurement, mandates, standards, direct public investment, and carbon pricing. Such measures establish a foundation for clean technologies to gain traction and eventually dominate the market.Efforts should initially focus on nurturing renewable industries rather than penalizing fossil fuel use. Criticizing existing systems without presenting compelling alternatives achieves little. Instead, showcasing and testing new clean technologies in niche markets can pave the way for broader adoption. Early-stage support, such as subsidies and tax credits, is crucial to address financial risks that deter private investment.The Role of Carbon PricingCarbon pricing is a versatile tool for reducing emissions, but its effectiveness depends on careful design and implementation. Early in the transition, moderate carbon prices may not drive widespread adoption of green technologies due to the lack of viable substitutes. Instead, they may lead to incremental efficiency improvements in fossil fuel use or emissions shifts across sectors without creating structural change. For example, a modest carbon tax might incentivize a shift from oil to gas rather than to renewables.Cap-and-trade systems provide certainty in emissions reductions but introduce price volatility, complicating long-term planning for businesses and consumers. However, they offer an advantage in cross-jurisdictional collaboration. The Québec-California system exemplifies this approach, harmonizing regional goals and achieving emissions reductions through shared frameworks.In contrast, carbon taxes offer cost predictability, fostering investments in cleaner alternatives. They can be more easily tailored to target sectors with accessible green options, like power generation, while offering exemptions or lower rates for hard-to-abate industries such as aviation or cement production. This flexibility ensures fairness and practicality while encouraging innovation in low-emission technologies.Ultimately, the choice between carbon taxes and cap-and-trade systems should reflect sector readiness and regional goals, striking a balance between environmental, economic, and social priorities.Leveraging Market-Shaping Policies Across the Technology Life CycleMarket-shaping policies are essential for driving the adoption of clean technologies. Different industries progress through distinct stages of technological development, requiring targeted approaches. Policymakers must acknowledge that several life cycles can coexist simultaneously within different sectors:

  1. Early Stage: Public funding for R&D lays the foundation for innovation. Research laboratories play a key role in conducting essential R&D and testing new technologies before they are scaled for broader use.Demonstration and Early Commercial Stage: Subsidies and tax credits offset financial risks, enabling the initial deployment of clean technologies. Public procurement accelerates demonstration projects, proving the viability of these solutions.Growth Stage: Mandates and standards help establish markets for emerging technologies, while green banks and targeted lending address funding gaps. Policymakers must balance the integration of global supply chains with fostering local capacity for critical components, ensuring economic resilience. This dual approach not only creates jobs but also builds public support by showcasing tangible benefits of the transition.Market Competition Stage: As competition intensifies and economies of scale drive costs down, declining incentives can still bridge cost gaps, making clean technologies more affordable. These policies facilitate a smoother transition for businesses and consumers to adopt cleaner alternatives, reducing financial barriers and accelerating widespread adoption.Mature Stage: Financial penalties, such as fees on traditional technology or carbon pricing, become effective motivators for transitioning away from outdated and polluting technologies. By this stage, clean alternatives are widely available and cost-competitive, making penalties a strong driver for finalizing the transition.

Sequencing and Sustaining Policy SupportEffective policy sequencing is vital for achieving lasting emissions reductions while minimizing economic disruptions and public resistance. Early-stage measures such as public procurement, subsidies, and regulations are instrumental in establishing new technologies. However, withdrawing support prematurely risks allowing entrenched industries to reassert dominance.Once clean alternatives are widely available and competitive, targeted penalties on outdated technologies can further drive the transition. Policy predictability remains crucial, including well before their application, giving stakeholders the confidence to plan and invest in long-term transitions. Policymakers must also plan a clean electricity supply for the growing demand, ensuring that infrastructure keeps pace with electrification needs. This alignment helps avoid bottlenecks that could stall the broader decarbonization effort.Integrated Energy System Plan (IESP)An IESP is pivotal for sustainable energy solutions. Unlike isolated policy measures, an IESP takes a comprehensive approach to energy management, integrating diverse energy sources, demand forecasts, technologies, infrastructure, and supply chains to optimize efficiency and sustainability. This plan addresses the immediate need for reducing greenhouse gas emissions while ensuring long-term energy security and economic resilience.An IESP organizes and integrates efforts across key sectors, such as electricity, transportation, and industry. By incorporating advancements in renewable energy, energy storage, smart grid technologies, and green customer solutions, an IESP aims to optimize supply and demand, reduce inefficiencies, and improve system reliability. This approach is designed to support the transition to a low-carbon economy while addressing energy security and sustainability challenges.ConclusionThe question of whether to tax or not to tax encapsulates the broader challenge of decision-making under uncertainty. Policymakers must weigh risks, consider consequences, and grapple with ethical and practical concerns in charting a path forward. Like Hamlet’s existential dilemma, “to be or not to be”, the choices in carbon policy are fraught with complexity and stakes of great magnitude. To accelerate the energy transition, governments must employ a diverse and dynamic toolkit, carefully sequencing and calibrating predictable policies to foster innovation, reduce emissions, and achieve global climate goals. The struggle to decide reflects the broader need for courage and foresight in confronting the uncertainties of our shared future.

The Age of Electricity: A New Frontier for Growth, with a Focus on Canada and Québec

The world stands at the threshold of an electrified revolution. The Age of Electricity has arrived, promising to redefine industries, economies, and everyday life. By examining the evolution of electricity demand in the West and China, with a special focus on Canada and Québec, we uncover the key challenges and transformative opportunities that lie ahead.

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/age-electricity-new-frontier-growth-focus-canada-qu%25C3%25A9bec-marcoux-81tqe)

The Dynamics of Electricity Demand: West vs. China

In the West, electricity demand grew steadily at an annual rate of approximately 2% from 1990 to the mid-2000s. However, this growth plateaued for nearly two decades, influenced by increased energy efficiency measures and the effects of deindustrialization. Today, we are witnessing a resurgence. Forecasts suggest that electricity consumption could increase by a factor of two, three, or even more by 2050, representing an annual growth rate of 2% to 5%.

China, on the other hand, tells a very different story. Starting from a lower baseline, the country’s electricity demand surged during the early 2000s, with annual growth rates reaching an impressive 11%. Although this rapid expansion has since moderated to around 5 or 6% per year, China remains a leader in electrification. This divergence highlights the West’s emphasis on energy efficiency and China’s accelerated industrialization trajectory.

The Rise of Electrification

Globally, the share of electricity in final energy consumption has increased significantly, rising from approximately 14% to 20% over the years. Québec presents an even more striking example of progress. With its abundant hydroelectric resources and Hydro Québec’s pioneering efforts, electricity now constitutes nearly half of the province’s energy consumption. In contrast, the West has generally stagnated at around 20%, while China has surged ahead, now achieving a 30% share.

These figures highlight an urgent reality: the West lags behind in the global electrification transition. As we advance further into this electrified era, addressing this disparity is crucial for future growth and sustainability. From a geopolitical perspective, this also puts China in a leading position for the developing world.

Why Electricity Is the Future

The era of electricity isn’t merely an option; rather, it’s an unavoidable reality. Decades of advancements in energy efficiency have positioned electricity as an increasingly competitive alternative to fossil fuels. Heat pumps, for example, can generate up to 3 kWh of heat for every 1 kWh of electricity consumed. Even when electricity is derived from a combined-cycle gas turbine, the total energy usage is lower compared to heating directly with natural gas. Similar efficiencies are evident in electric vehicles and induction stoves. Additionally, air conditioning—a growing necessity in many parts of the world—relies exclusively on electricity, as does much of the light industry, which continues to shift towards electric power.

As demand accelerates, the electricity sector is poised for transformative growth. Renewable energy sources like wind and solar, complemented by battery storage systems, are driving significant innovation while often being the most cost-effective options for new energy generation. Solar panels and batteries, increasingly installed at customer sites, also boost decentralized energy access. Despite the transition, traditional fossil fuel and nuclear plants will remain crucial in ensuring a stable energy supply.

Lessons From China and Challenges for the West

China’s strategic foresight in building a robust electricity supply chain over the past two decades offers a valuable roadmap for the West. The country has established itself as a leader not only in manufacturing solar panels, wind turbines, and batteries but also in producing critical components, such as transformers, switches, and advanced systems for direct current (DC) transmission lines. While Canada’s Hydro-Québec was a trailblazer in pioneering 735 kV alternating current (AC) transmission lines in the 20th century, China has surpassed this achievement with its 1,100 kV DC transmission lines, demonstrating superior technological advancements.

For the West, transitioning abruptly from decades of stagnant electricity demand to a phase of rapid growth presents unique challenges. Years of underinvestment, combined with stringent regulatory frameworks, have left utilities and infrastructure owners struggling to scale up. Rebuilding domestic manufacturing capacity, streamlining permitting processes, and fostering innovation will be pivotal to advancing the next phase of growth.

Building for the Future

To thrive in the Age of Electricity, bold, forward-thinking policies and industrial strategies are imperative. Governments must prioritize investments in grid modernization, renewable energy, and the development of domestic manufacturing capabilities. Utilities, in turn, should adopt innovative solutions to accelerate the deployment of critical infrastructure. Regulatory frameworks must strike a careful balance between safeguarding environmental standards and addressing the urgent need to expand capacity.

Canada, and Québec in particular, are uniquely positioned to lead this transition. By capitalizing on their hydroelectric expertise and committing to investments in emerging technologies, they can establish a global benchmark for sustainable and efficient energy systems. In particular, Quebec’s electricity supply chain is relatively large because it must support a significant portion of the final energy consumption in the province.

Conclusion

The Age of Electricity is not a distant aspiration; it is unfolding in real time. As electricity demand continues to surge, driven by decarbonization efforts and technological innovation, the West must take decisive action to bridge the gap. By drawing lessons from China’s proactive approach and leveraging local strengths, we can overcome the challenges ahead and unlock the immense potential of a fully electrified future.

L’ère de l’électricité : une nouvelle frontière de croissance, avec des leçons pour le Canada et le Québec.

Le monde se trouve au seuil d’une révolution électrique. L’ère de l’électricité est arrivée et elle promet de bouleverser les industries, les économies et notre mode de vie. Une analyse approfondie de l’évolution de la demande d’électricité en Occident et en Chine — avec un accent particulier sur le Canada et le Québec — offre des perspectives précieuses sur les défis et les opportunités de cette transformation.

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/lère-de-lélectricité-une-nouvelle-frontière-avec-des-leçons-marcoux-5s0oe)

Les dynamiques de la demande d’électricité : Occident vs Chine

En Occident, la demande d’électricité a augmenté à un taux annuel d’environ 2 % de 1990 au milieu des années 2000. Cependant, cette croissance s’est stabilisée pendant près de deux décennies en raison de l’amélioration de l’efficacité énergétique et de la désindustrialisation. Aujourd’hui, nous assistons à une reprise. Les tendances récentes indiquent que la demande en électricité pourrait être multipliée par deux, trois ou même par quatre d’ici 2050, correspondant à un taux de croissance annuel de 2 % à 5 %.

La Chine, en revanche, présente une dynamique bien différente. Partant d’une base plus basse, la demande d’électricité du pays a connu une croissance explosive au début des années 2000, avec des taux annuels atteignant environ 11 %. Bien que ce rythme ait depuis ralenti à environ 5-6 % par an, la Chine reste en avance sur l’Occident en termes d’électrification. Cette divergence reflète l’accent mis par l’Occident sur l’efficacité énergétique et l’industrialisation rapide de la Chine. Sur le plan géopolitique, cela positionne également la Chine comme un acteur majeur dans le soutien à la croissance des pays en développement.

L’essor de l’électrification

Au niveau mondial, la part de l’électricité dans la consommation énergétique finale est passée d’environ 14 % à 20 % au fil des ans. Au Québec, l’histoire est encore plus impressionnante. Grâce à des ressources hydroélectriques abondantes et au leadership d’Hydro Québec, l’électricité représente près de la moitié de la consommation énergétique de la province. En revanche, dans l’ensemble, l’Occident s’est stagné autour de 20 %, tandis que la Chine a progressé à 30 %.

Ces chiffres soulignent un point critique : dans l’ensemble, l’Occident accuse un retard dans la transition vers l’électrification. Alors que nous avançons dans cette nouvelle ère, cet écart doit être comblé.

Pourquoi l’électricité est l’avenir

L’ère de l’électricité n’est pas seulement un choix?; c’est une évolution inévitable. Des décennies de progrès dans l’efficacité énergétique ont rendu l’électricité non seulement plus viable, mais souvent plus économique que les combustibles fossiles. Prenons l’exemple des pompes à chaleur : elles peuvent générer jusqu’à 3 kWh de chaleur pour chaque kWh d’électricité utilisé. Même lorsque l’électricité provient de turbines à gaz à cycle combiné, la consommation d’énergie totale reste inférieure à celle du gaz naturel utilisé directement pour le chauffage. Des principes similaires s’appliquent aux véhicules électriques et aux cuisinières à induction. De plus, la climatisation, un besoin croissant dans de nombreuses régions, fonctionne exclusivement à l’électricité, tout comme une grande partie de l’industrie légère qui migre de plus en plus vers l’énergie électrique.

Avec l’accélération de la demande, une expansion transformatrice de la production d’électricité est inévitable. Les sources d’énergie renouvelable, telles que l’éolien et le solaire, associées aux systèmes de stockage par batteries, mènent des avancées significatives dans le secteur énergétique. Ces solutions sont fréquemment les options les plus rentables pour la production d’énergie nouvelle. En parallèle, les panneaux solaires et les batteries, souvent installés sur site, renforcent l’accès décentralisé à l’énergie. Cependant, dans cette phase de transition, les centrales fonctionnant aux combustibles fossiles et au nucléaire continueront de jouer un rôle essentiel pour assurer une fourniture énergétique fiable.

Leçons de la Chine et enjeux pour l’Occident

La prévoyance de la Chine dans la construction de sa chaîne d’approvisionnement en électricité au cours des deux dernières décennies offre une feuille de route pour l’Occident. Le pays s’est imposé comme un leader non seulement dans la fabrication de panneaux solaires, d’éoliennes et de batteries, mais aussi dans la production de composants essentiels, tels que les transformateurs, les interrupteurs et les systèmes avancés pour les lignes de transmission à courant continu. Au 20e siècle, l’entreprise publique canadienne Hydro-Québec a révolutionné les lignes de transmission en courant alternatif à 735 kV. Cependant, la Chine a depuis dépassé ce jalon en construisant des lignes à courant continu à 1?100 kV.

Pour l’Occident, le passage brutal d’une demande électrique stagnante à une phase de croissance rapide pose des défis uniques. Des années de sous-investissement et des cadres réglementaires stricts ont laissé les services publics et les propriétaires d’infrastructures en difficulté pour se développer. Reconstruire la capacité de fabrication et rationaliser les politiques sera essentiel pour favoriser la prochaine phase de croissance.

Construire l’avenir

Pour prospérer dans l’ère de l’électricité, nous avons besoin de politiques et de stratégies industrielles audacieuses et tournées vers l’avenir. Les gouvernements doivent donner la priorité aux investissements dans la modernisation des réseaux, les énergies renouvelables et les capacités de fabrication domestiques. Les services publics doivent adopter des solutions innovantes pour accélérer le déploiement des infrastructures. Les cadres réglementaires doivent trouver un équilibre entre les considérations environnementales et l’urgence d’une mise à l’échelle.

Le Canada, et plus particulièrement le Québec, se trouve face à une occasion sans pareille de diriger cette mutation. En exploitant son savoir-faire en matière d’hydroélectricité et en investissant dans les nouvelles technologies, il peut servir d’exemple à suivre pour le reste du monde. En particulier, la chaîne d’approvisionnement de l’industrie de l’électricité québécoise est considérable en raison de sa responsabilité de fournir une part substantielle de la demande énergétique finale de la province.

L’ère de l’électricité n’est pas une réalité lointaine — il se déroule maintenant. Alors que la demande d’électricité continue d’augmenter, stimulée par la décarbonisation et les avancées technologiques, l’Occident doit agir de manière décisive pour rattraper son retard. En nous inspirant de l’approche chinoise et en nous appuyant sur les forces locales, nous pouvons relever les défis à venir et libérer tout le potentiel de cet avenir électrisé.

Pourquoi les petits réacteurs modulaires ne peuvent pas rivaliser avec les énergies renouvelables dans la course à l’énergie propre

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/posts/bmarcoux_les-prm-sont-confront%C3%A9s-%C3%A0-des-co%C3%BBts-%C3%A9lev%C3%A9s-activity-7282456718142320640-8HeT.)

Les petits réacteurs nucléaires modulaires (PRM) sont souvent abordés aux côtés des systèmes d’énergies renouvelables, telles que les panneaux solaires, les éoliennes et les batteries, en tant que solutions potentielles pour la production d’énergie propre. Bien que les PRM puissent être prometteurs pour des applications de niche, telles que la fourniture d’énergie fiable dans des endroits éloignés ou des zones à potentiel renouvelable limité, ils font face à des défis importants pour concurrencer l’énergie solaire et éolienne pour la production d’électricité grand public en raison de plusieurs facteurs inhérents :

  1. Absence de réduction des coûts de la technologie nucléaire. 
    Au cours des 60 à 70 dernières années, les réacteurs nucléaires ont connu une réduction minimale des coûts et de très longs délais de construction, les tendances récentes suggérant même une augmentation des coûts malgré les progrès technologiques. Cette absence de progrès indique que l’énergie nucléaire pourrait ne pas subir de réductions de coûts substantielles dans un avenir prévisible.
  2. Économies d’échelle. 
    Les grands réacteurs nucléaires bénéficient d’économies d’échelle, car le coût des composants, comme les chaudières et les turbines à vapeur, diminue proportionnellement lorsqu’ils sont mis à l’échelle. Intentionnellement, les PRM ne profitent pas de ces avantages, ce qui entraîne des coûts plus élevés par kilowattheure par rapport à leurs homologues plus grands au même niveau d’apprentissage. Cependant, les PRM visent à compenser cet inconvénient précoce par une courbe d’apprentissage plus rapide et des délais de construction plus courts.
  3. Courbe d’apprentissage retardée. 
    En tant que nouvelle technologie, les PRM n’ont pas de courbe d’apprentissage établie. En revanche, les panneaux solaires ont un taux de réduction des coûts bien établi d’environ 30% par doublement de production, tandis que les éoliennes et les batteries présentent des courbes d’apprentissage entre 15% et 25%. 
  4. Complexité technologique. 
    Les PRM sont des technologies complexes, similaires aux gros avions de ligne et aux chasseurs à réaction. Ces systèmes complexes ont généralement des réductions de coûts plus lentes par rapport aux technologies modulaires plus simples comme les panneaux solaires, les éoliennes et les batteries, qui peuvent être produites en série efficacement. L’apprentissage des PRM est également ralenti par les considérations de sûreté inhérentes à leur nature nucléaire.
  5. Poussée du gouvernement face aux limites technologiques. 
    Bien qu’un fort soutien du gouvernement puisse accélérer le déploiement, il ne peut pas modifier fondamentalement la trajectoire des coûts d’une technologie. La courbe d’apprentissage est intrinsèque à la nature d’une technologie, ce qui signifie que les PRM sont limités par leur nature complexe, les obstacles de fabrication et les exigences de sécurité. 
  6. Avantage des énergies renouvelables dans la production de masse. 
    Les panneaux solaires et les batteries sont relativement simples à fabriquer et à déployer, ressemblant à des produits qui peuvent être « imprimés » et produits en série. Les éoliennes sont beaucoup plus simples que les PRM, ce qui permet de réduire rapidement les coûts et de les adopter à grande échelle. Cet écart entre les énergies renouvelables et les PRM continue de se creuser.

En résumé : Les PRM sont confrontés à des inconvénients structurels en termes de coût, d’évolutivité et de taux d’amélioration technologique par rapport aux panneaux solaires, aux éoliennes et aux batteries. Ces technologies sont déjà moins chères, plus évolutives et s’améliorent à un rythme beaucoup plus rapide. L’énergie nucléaire, y compris les PRM, peut avoir sa place dans des régions où les ressources solaires ou éoliennes sont limitées. Toutefois, les sources d’énergie renouvelables devraient être le choix privilégié dans la recherche d’une production d’énergie rentable et respectueuse de l’environnement.

Why Small Modular Reactors Can’t Compete with Renewables in the Clean Energy Race

(LinkedIn : https://www.linkedin.com/pulse/why-small-modular-reactors-cant-compete-renewables-clean-marcoux-nbghe.)

Nuclear small modular reactors (SMRs) are often discussed alongside renewables, such as solar panels, wind turbines, and batteries, as potential solutions for clean energy generation. While SMRs may hold promise for niche applications, such as providing reliable power in remote locations or areas with limited renewable potential, they face significant challenges in competing with solar and wind for mainstream electricity generation due to several inherent factors:

  1. Lack of Cost Reductions in Nuclear Technology
    Over the last 60–70 years, nuclear reactors have experienced minimal cost reduction and very long lead times, with recent trends even suggesting increased costs despite technological advances. This lack of progress indicates that nuclear energy may not undergo substantial cost reductions in the foreseeable future.
  2. Economies of Scale
    Large nuclear reactors benefit from economies of scale, as the cost of components like boilers and steam turbines decreases proportionally when scaled up. In contrast, SMRs intentionally do not take advantage of these benefits, leading to higher costs per kilowatt hour compared to their larger counterparts at the same learning level. However, SMRs aim to compensate for this early disadvantage with a faster learning curve and shorter lead times.
  3. Delayed Learning Curve.
    As a new technology, SMRs lack an established learning curve. In contrast, solar panels have a well-established cost-reduction rate of about 30% per doubling of production, while wind turbines and batteries exhibit learning curves between 15% and 25%. 
  4. Technological Complexity
    SMRs are intricate technologies, similar to large airliners and fighter jets. These complex systems typically have slower cost reductions compared to simpler, modular technologies like solar panels, wind turbines and batteries, which can be efficiently mass-produced. SMRs learning is also slowed by the inherent safety considerations associated with their nuclear nature.
  5. Government Push vs. Technological Limitations
    While strong government backing can accelerate deployment, it cannot fundamentally alter the cost trajectory of a technology. The learning curve is intrinsic to the nature of a technology, meaning SMRs are constrained by their intricate nature, manufacturing hurdles, and safety requirements. 
  6. Renewables Advantage in Mass Production
    Solar panels and batteries are relatively simple to manufacture and deploy, resembling products that can be “printed” and mass-produced. Wind turbines are far simpler than SMRs, which enables rapid cost reductions and widespread adoption. This gap between renewable energy and SMRs continues to widen.

In summary: SMRs face structural disadvantages in terms of cost, scalability and technological improvement rates compared to solar panels, wind turbines and batteries. These technologies are already cheaper, more scalable and improving at a much faster rate. Nuclear energy, including SMRs, may have a place in regions with limited solar or wind resources. However, renewable energy sources should be the preferred choice in the pursuit of cost-effective and environmentally friendly energy generation.

Contraste des révolutions numérique et énergétique

Les premiers microprocesseurs apparus dans les années 1970 ont déclenché une cascade de révolutions technologiques dans les domaines de l’informatique, des télécommunications, d’Internet et des réseaux sociaux. La prochaine vague pourrait être l’IA. J’ai de l’expérience dans toutes les vagues précédentes, du codage de base à la gestion de services de télécommunications concurrentiels, en passant par l’exploitation d’un service téléphonique Internet et l’analyse de diverses entreprises de médias. (Et mon fils est en IA.)

Je suis passé à l’énergie il y a plus de 20 ans, lorsque j’ai vu l’éminente transformation de ce secteur.

Aujourd’hui, je constate des vagues similaires dans la transition vers l’abandon des combustibles fossiles : les énergies renouvelables, le transport, le chauffage et l’hydrogène. Toutefois, il existe également des différences importantes entre cette révolution énergétique et celle qui a touché l’industrie informatique.

Dans les deux révolutions, chaque vague a renforcé la précédente. Il est cependant difficile de prédire quand une nouvelle vague surviendra ni sous quelle forme. Les fournisseurs traditionnels ont souvent du mal à adopter et à s’adapter aux nouvelles technologies et aux nouveaux modèles d’affaires, ce qui finit par éroder leur valeur. L’écosystème devient plus grand et plus complexe, créant ainsi des opportunités pour de nouveaux acteurs d’émerger et de prospérer. Les deux révolutions ont des répercussions sur la géopolitique. Par exemple, au cours des années 1990, les pays en développement ont vu diminuer leurs recettes internationales provenant des télécommunications, tandis que certains pays verront leurs recettes tirées des énergies fossiles baisser dans un avenir rapproché. Même si les services publics, comme les télécommunications, le câble et l’électricité, survivent à la tourmente, ils sont cantonnés dans leur rôle d’opérateurs, ne pouvant pas se développer dans la chaîne de valeur. En revanche, les services publics de gaz peuvent connaître une contraction.

Toutefois, la transition énergétique surpasse la révolution numérique en termes d’impact économique. Elle ne se limite pas à avoir un impact économique, elle est aussi physique grâce à des projets d’infrastructure colossaux. De plus, elle se distingue par le fait que, même si les progrès technologiques ont déclenché l’ère de l’informatique, les préoccupations environnementales constituent le moteur du changement actuel. Par conséquent, les politiques gouvernementales (et certains diront même l’ingérence) jouent un rôle plus important dans la transition énergétique.

Comme la consommation d’énergie des centres de données augmente rapidement, il est possible que la transition énergétique et la transformation numérique en cours convergent. Espérons que ces changements ne se transforment pas en tsunami.

Aussi sur LinkedIn.

Comparing the Digital and Energy Revolutions

The first microchips in the 1970s sparked a series of transformation waves in computing, telecommunications, Internet and social media. The next wave could be AI. I have experience in all the previous waves, from basic coding to managing competitive telecom services, operating an internet telephone service, and analyzing various media companies. (And my son is in AI.)

I switched to energy over 20 years ago, as I saw the eminent transformation of this sector.

I observe similar waves in the transition away from fossil fuels: renewables, transportation, heating, and hydrogen. However, there are also notable distinctions between the energy transition and the one experienced by the computer industry.

In both revolutions, successive waves superimposed and amplified their predecessors. Yet, predicting when the next wave will emerge, or what shape it may take, remains elusive. Traditional suppliers often struggle to adopt and adapt to new technologies and business models, ultimately eroding their value. The ecosystem becomes larger and more complex, creating opportunities for new players to emerge and thrive. Both revolutions have geopolitical impacts. For instance, the 1990s saw a reduction in international telecom revenues for developing countries, while some countries will see reduced fossil fuel revenues in the coming years. Public utilities, such as telecom, cable, and electricity, survive the turmoil, but remain limited to being mere carriers, unable to expand up or down the value chain. Gas utilities, on the other hand, may experience contraction.

However, the energy transition dwarfs the digital revolution. It impacts economies not only numerically but physically, with massive infrastructure projects. What also sets it apart is that while technological advances sparked the computer age, environmental concerns drive the current shift. Therefore, government policies (and some may say meddling) are more important in the energy transition.

As data centre energy consumption rises rapidly, there is a possibility that the ongoing energy transition and digital transformation will converge. Let’s hope these changes don’t turn into a tsunami.

Also on LinkedIn.