Autocracy, Inc. de Anne Applebaum met en lumière un paradoxe puissant de notre époque : alors que les autocraties consolident leur pouvoir et manipulent le capitalisme pour asseoir leurs régimes, les démocraties ne sont pas à l’abri des mêmes dérives. Elles peuvent elles aussi manipuler les marchés, déformer les récits et utiliser la puissance économique pour imposer leur volonté. Mais il y a un risque qu’elles glissent ainsi vers l’autocratie.
De mon point de vue, qui s’ancre dans un engagement envers la gouvernance démocratique, la collaboration industrielle et une souveraineté équilibrée, les leçons d’Autocracy, Inc. dépassent largement les cas de la Russie et de la Hongrie. Elles résonnent fortement avec l’attitude actuelle des États-Unis, en particulier dans l’escalade des tensions commerciales et les menaces d’annexion implicite vis-à-vis du Canada.
Snyder soutient que les autocraties modernes sont moins idéologiques que pragmatiques. Elles fonctionnent comme des entreprises — d’où le terme Autocracy, Inc. — selon une logique où :
Le pouvoir de l’État sert des intérêts privés
La corruption remplace la transparence
Les leviers économiques prennent la place de la force militaire
Le contrôle du récit prime sur la vérité
Plutôt que d’exporter une idéologie, ces régimes exportent l’impunité. Et, fait troublant, les systèmes financiers et politiques mondiaux les soutiennent souvent tacitement.
Mais l’avertissement le plus glaçant de Snyder est celui-ci : les méthodes de l’autocratie peuvent contaminer les démocraties, surtout lorsqu’elles cherchent à maintenir leur domination dans un monde en mutation.
Les États-Unis comme actionnaire réticent de Autocracy, Inc.
Dans les tensions commerciales actuelles avec le Canada, on peut observer des tactiques empruntées au manuel autocratique — même de la part d’un partenaire démocratique historique.
Les États-Unis :
Utilisent l’accès à leur marché comme levier
Interprètent les politiques «?Buy American?» de manière à désavantager les entreprises canadiennes
Exercent des pressions pour aligner les chaînes d’approvisionnement canadiennes sur leurs priorités
Bloquent ou entravent les exportations d’énergie canadienne sous prétexte d’autosuffisance ou de sécurité
Ces actions ne prétendent même plus s’inscrire dans une transition verte ou un projet démocratique commun. Les États-Unis poursuivent une stratégie industrielle nationaliste étroite — privilégiant le contrôle intérieur à la coopération internationale, même avec leurs alliés les plus proches.
Ce n’est pas un partenariat. C’est de la coercition économique au service d’une domination stratégique, selon une logique qui rappelle celle des régimes autocratiques : consolider le pouvoir, sécuriser les chaînes d’approvisionnement, imposer ses conditions.
Sous cet angle, les États-Unis se comportent moins comme un allié coopératif que comme un actionnaire dominant de Autocracy, Inc., utilisant leur position pour imposer leur volonté — sans idéologie, uniquement par la force économique.
Ce que cela signifie pour le Canada
Le moment appelle à une vision stratégique claire.
Le Canada doit :
Renforcer ses capacités souveraines — non pas pour s’isoler, mais pour négocier d’égal à égal
Développer des marchés intérieurs solides — en éliminant les barrières commerciales interprovinciales et en favorisant les chaînes de valeur régionales
Nouer des partenariats résilients — notamment avec l’Europe et les démocraties hors de la sphère étatsunienne
Élaborer une politique industrielle fondée sur la réciprocité et la résilience — plutôt que sur la seule efficacité
Il nous faut dépasser la nostalgie de l’ordre multilatéral d’après-guerre, qui n’existe plus. La vraie question est de savoir si nous pouvons cocréer un nouveau modèle où les démocraties de petite et moyenne taille ne sont pas des vassales, mais des partenaires essentiels — des partenaires qui s’épaulent politiquement, mais aussi qui offrent des alternatives économiques fiables. Le Canada, en particulier, peut et doit se substituer à certains produits et ressources que nos alliés obtiennent actuellement des États-Unis.
Conclusion : la démocratie, ce n’est pas que les élections
L’avertissement de Snyder est limpide : Autocracy, Inc. n’est pas seulement un diagnostic des régimes autoritaires — c’est une grille de lecture pour comprendre comment les démocraties peuvent se dégrader de l’intérieur, ou commencer à imiter ce qu’elles prétendaient combattre.
Le comportement des États-Unis dans cette guerre commerciale avec le Canada devrait tous nous inquiéter — non pas parce qu’il reflète Moscou ou Pékin, mais parce qu’il montre à quelle vitesse les valeurs peuvent se tordre lorsque le pouvoir est en jeu.
Le Canada peut — et doit — répondre, non pas en imitant, mais en s’appuyant sur des principes démocratiques fermes, une autonomie stratégique et une vision de la collaboration industrielle fondée sur l’équité et l’intérêt mutuel.
Anne Applebaum’s Autocracy, Inc. exposes a powerful paradox of our time: while autocracies consolidate power and manipulate capitalism to entrench their regimes, democracies are not immune to these same tactics. They, too, can manipulate markets, distort narratives and use economic might to impose their will. But there is then a risk that they will slide towards autocracy.
From my perspective—rooted in a commitment to democratic governance, industrial collaboration, and balanced sovereignty—the lessons of Autocracy, Inc. extend well beyond Russia or Hungary. They resonate strongly with the current posture of the United States, particularly in relation to its escalating commercial tensions and annexation threats towards Canada.
Snyder’s thesis is that modern autocracies are less about ideology and more about control. They operate like corporations—hence “Autocracy, Inc.”—with:
State power serving private interests
Corruption replacing transparency
Economic levers substituting military force
Narrative control overshadowing truth
Rather than exporting ideology, these regimes export impunity. And troublingly, global financial and political systems often go along.
But Snyder’s most chilling insight is this: the methods of autocracy can spread to democracies, especially those trying to maintain dominance in a world of shifting power.
The U.S. as a reluctant shareholder of Autocracy, Inc.
In the current trade tensions with Canada, we can observe the autocratic playbook in action—even from a long-standing democratic partner.
The United States is:
Using market access as leverage
Interpreting “Buy American” policies in ways that disadvantage Canadian firms
Exerting pressure to align Canada’s supply chains with U.S. priorities
Blocking or undermining Canadian energy exports under the guise of self-sufficiency or security
These actions no longer even pretend to be part of a green transition or a shared democratic project. The U.S. is pursuing a narrow, nationalistic industrial agenda—prioritizing domestic control over international cooperation, even with its closest allies.
This isn’t partnership. It’s economic coercion in service of strategic dominance, echoing the same logic that fuels autocratic regimes: consolidate power, secure supply chains, and dictate terms.
From this vantage point, the U.S. behaves less like a cooperative ally and more like a dominant shareholder in Autocracy, Inc., leveraging its position to extract compliance—no ideology, just economic muscle.
What this means for Canada
This moment calls for strategic clarity.
Canada must:
Strengthen sovereign capabilities—not to isolate, but to negotiate as equals
Develop strong internal markets—by breaking down interprovincial trade barriers and encouraging regional value chains
Build resilient partnerships—especially with Europe and democratic countries beyond the U.S. sphere
Craft an industrial policy rooted in reciprocity and resilience—not just efficiency or convenience
We need to move beyond nostalgia for a postwar rules-based order that no longer exists. The question now is whether we can co-create a new model where small and mid-sized democracies are not vassals, but vital partners for each other—partners who not only support one another politically, but also provide reliable economic alternatives. Canada, in particular, can and should substitute for some of the products and resources that our allies currently rely on the U.S. for.
Conclusion: democracy is more than elections
Snyder’s warning is clear: Autocracy, Inc. isn’t just a diagnosis of authoritarian regimes—it’s a lens to understand how democracies can decay from within, or start mimicking what they once opposed.
The U.S.’s behaviour in this commercial war with Canada should concern us all—not because it mirrors Moscow or Beijing, but because it shows how quickly values can bend when power is at stake.
Canada can—and must—respond, not by imitating, but by standing firm in democratic principles, strategic autonomy, and a vision of industrial collaboration rooted in fairness and mutual benefit.
L’intégration profonde du réseau électrique du Canada avec celui des États-Unis a longtemps offert des avantages économiques, notamment grâce à un échange transfrontalier efficace. Des provinces comme le Québec, l’Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britannique ont tiré parti de ce système interconnecté pour exporter leur surplus d’énergie hydroélectrique, stabiliser l’offre et la demande et générer des revenus. Cependant, cette intégration crée aussi des vulnérabilités stratégiques, notamment en raison des tensions géopolitiques et des changements de politique aux États-Unis, qui exposent les compagnies d’électricité canadiennes à de nouveaux risques.
Compte tenu des risques croissants liés au levier économique des États-Unis, aux changements réglementaires et même à la rhétorique d’annexion, le Canada doit réévaluer son approche en matière d’interconnexions électriques et de gouvernance du réseau. Doit-il réduire sa dépendance aux interconnexions avec les États-Unis ? Devrait-il établir un opérateur de réseau indépendant (ISO) à l’échelle nationale?? Le Canada doit-il développer ses propres interconnexions est-ouest, afin de ne plus dépendre des interconnexions nord-sud avec les États-Unis ?
Une province a déjà choisi une voie plus autonome : le Québec. Hydro-Québec exploite un réseau indépendant, alimenté par ses propres infrastructures et installations ainsi qu’au Labrador, tout en exportant et important de l’énergie vers les États-Unis selon ses propres conditions. Ce modèle démontre qu’il est possible de garder le contrôle sur l’approvisionnement en électricité tout en participant au commerce transfrontalier. Reste à savoir : le Canada devrait-il suivre cet exemple??
Vulnérabilités stratégiques du commerce d’électricité entre le Canada et les États-Unis
Le réseau électrique du Canada n’est pas unifié à l’échelle nationale, mais plutôt une mosaïque de réseaux provinciaux, dont plusieurs sont davantage connectés aux États-Unis qu’aux provinces voisines.
Principales lignes de transport électrique en Amérique du Nord (
Ces interconnexions procurent une stabilité et des profits liés aux échanges d’électricité, mais elles exposent également le Canada à plusieurs risques :
Influence géopolitique : Les États-Unis pourraient utiliser le commerce de l’électricité comme un levier de négociation dans des différends économiques ou sécuritaires, en imposant des tarifs, des plafonds de prix ou des barrières réglementaires.
Dépendance réglementaire : Les compagnies d’électricité canadiennes doivent se conformer aux normes de fiabilité définies aux États-Unis par la North American Electric Reliability Corporation (NERC) et ses entités régionales, ce qui soumet le Canada aux décisions politiques américaines.
Risques de cybersécurité : Les interconnexions transfrontalières créent des vulnérabilités en matière de cybersécurité. Si des agences américaines comme le Department of Energy (DOE) ou la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) subissent des réductions budgétaires, la supervision de la sécurité du réseau pourrait s’affaiblir, exposant ainsi le Canada à des menaces accrues. De plus, de récents développements suggèrent que les États-Unis ne qualifient plus la Russie de menace pour la cybersécurité, ce qui soulève des inquiétudes quant à la pertinence des mesures défensives américaines contre d’éventuelles cyberattaques. (The Guardian)
Ces préoccupations rejoignent les conclusions du rapport 2018 du Comité permanent des ressources naturelles, intitulé «?Strategic Electricity Interties?», qui souligne la nécessité de renforcer les interconnexions interprovinciales. Ce rapport met en évidence le fait que la dépendance du Canada aux interconnexions nord-sud nuit à la sécurité énergétique et limite sa flexibilité économique, ce qui accentue l’urgence d’adopter une stratégie nationale.
Comment les réseaux électriques du Canada et des États-Unis sont-ils interconnectés?? Et pourquoi est-ce important??
Le système électrique nord-américain est composé de plusieurs « interconnexions?», qui fonctionnent de manière coordonnée, mais ne sont pas synchronisées. Une interconnexion est un vaste système électrique régional où plusieurs réseaux opèrent en parfaite synchronisation, ce qui permet à l’électricité de circuler efficacement. Tous ces réseaux fonctionnent à environ 60 Hertz (Hz), mais sans être exactement en phase. Chaque interconnexion équilibre indépendamment sa production et sa consommation, avec des capacités de transfert limitées entre elles.
Les États-Unis et le Canada partagent plusieurs interconnexions majeures, qui facilitent les flux d’électricité et la coordination en matière de fiabilité.
Principales interconnexions et entités régionales du NERC
Interconnexion de l’Est : Couvre la majeure partie de l’Amérique du Nord à l’est des Rocheuses, incluant l’Ontario, le Manitoba et les provinces maritimes. Il s’agit de la plus vaste interconnexion.
Interconnexion de l’Ouest : Comprend la Colombie-Britannique et l’Alberta et s’étend aux États américains de l’Ouest.
Interconnexion du Québec : Contrairement au reste du Canada, le Québec fonctionne de manière indépendante et utilise des liaisons haute tension en courant continu (HVDC) et d’autres liaisons asynchrones pour se connecter à l’interconnexion de l’Est sans synchronisation directe.
Interconnexions du Texas et de l’Alaska : Ces systèmes étatsuniens fonctionnent indépendamment du reste du réseau nord-américain, sans lien direct avec le Canada.
Qui contrôle réellement le réseau électrique canadien?? Le rôle de NERC, NPCC, WECC et MRO
Bien que le Canada gère ses ressources électriques, la fiabilité du réseau est fortement influencée par la NERC et ses entités régionales, qui imposent des normes à l’échelle de l’Amérique du Nord pour les échanges transfrontaliers et la fiabilité du réseau, dont :
NPCC (Northeast Power Coordinating Council) : Couvre le Québec, l’Ontario, les provinces maritimes et les états du Nord-Est étatsunien.
WECC (Western Electricity Coordinating Council) : Supervise la Colombie-Britannique et l’Alberta et assure la coordination avec les états de l’ouest des États-Unis.
MRO (Midwest Reliability Organization) : Inclut le Manitoba, la Saskatchewan et une partie de l’Ontario, intégrant avec le Midwest américain.
Comme ces organisations relèvent toutes de la NERC, les services publics canadiens doivent se conformer aux normes américaines, même lorsqu’ils desservent uniquement le marché intérieur. Si les politiques de sécurité nationale des États-Unis ou leurs accords commerciaux évoluent, le Canada pourrait être contraint par des réglementations extérieures.
Des interconnexions strictement canadiennes : une alternative au réseau nord-américain
Le Québec exploite sa propre interconnexion, distincte des interconnexions de l’Est et de l’Ouest. C’est la seule province canadienne à disposer d’un réseau autonome, lui conférant un contrôle stratégique sur ses flux énergétiques et ses échanges commerciaux. L’interconnexion québécoise repose sur des liaisons HVDC et d’autres liaisons asynchrones, permettant une régulation technique indépendante des échanges transfrontaliers.
Cette séparation a d’abord été conçue pour protéger l’interconnexion de l’Est des perturbations pouvant être causées par les longues lignes de transport d’énergie provenant du nord du Québec. Ce modèle permet au Québec de gérer efficacement son réseau quasi exclusivement hydroélectrique tout en maintenant un contrôle indépendant de ses opérations et de ses politiques d’exportation. Notamment, grâce à cette interconnexion autonome, le Québec n’a pas été affecté par la gigantesque panne de 2003, qui a commencé en Ohio et a laissé l’Ontario sans électricité. Cet incident, qui a touché plus de 50 millions de personnes, démontre à quel point le reste du Canada dépend de la stabilité du réseau américain.
Ce modèle confère au Québec une plus grande indépendance, l’isolant des défis potentiels de réglementation ou de fiabilité aux États-Unis. Cette indépendance crée un précédent pour l’établissement d’interconnexions exclusivement canadiennes, réduisant l’exposition aux parties américaines des interconnexions de l’Est et de l’Ouest. Étant donné la taille du Canada, cela nécessiterait deux interconnexions ou plus, reliées par de nouvelles liaisons HVDC.
La transition vers des interconnexions strictement canadiennes serait un projet de longue haleine, nécessitant au moins une décennie. Un exemple pertinent est celui des États baltes, qui ont récemment abandonné le réseau russe pour se synchroniser avec celui de l’Union européenne. Cette transition a exigé d’importants investissements dans la modernisation du réseau, le renforcement des infrastructures et une coordination internationale, et a pris plus de 15 ans à être achevée. Le Canada devrait envisager une planification similaire pour assurer une transition fluide vers une indépendance énergétique accrue.
Conclusion : la nécessité d’une stratégie électrique canadienne
Des interconnexions strictement canadiennes, appuyées par des liaisons HVDC est-ouest, permettraient au Canada de mieux équilibrer ses ressources renouvelables, d’assurer une plus grande fiabilité et de réduire sa dépendance aux réglementations et politiques américaines. Le Québec prouve déjà qu’un modèle de gestion indépendante est viable, offrant ainsi une feuille de route pour les autres provinces.
Bien que ce projet implique des défis importants, notamment en termes de coûts d’infrastructure et d’opposition provinciale, il pourrait représenter la meilleure solution à long terme pour assurer la souveraineté énergétique du Canada et renforcer la résilience de son réseau électrique.
The deep integration of Canada’s electricity grid with the United States has long provided economic benefits, particularly through efficient cross-border energy trade. Provinces like Québec, Ontario, Manitoba, and British Columbia have leveraged this interconnected system to export surplus hydroelectric power, stabilize supply and demand, and generate revenue. However, this integration also presents strategic vulnerabilities, especially as geopolitical tensions and U.S. policy shifts introduce new risks to Canadian utilities.
With the rising risks of U.S. economic leverage, regulatory changes, and even annexation rhetoric, Canada must rethink its approach to electricity interconnections and grid governance. Should Canada reduce its reliance on U.S. interconnections? Should it establish independent system operators (ISO) that cross provincial boundaries? Should Canada develop its own electricity interconnections, replacing reliance on the North American Eastern and Western Interconnections?
One province already operates with a degree of electricity sovereignty: Québec. Hydro-Québec runs a largely independent electricity network, relying on its own grid and generating stations, as well as in Labrador, while selectively exporting and importing power to U.S. markets. This model offers Canada an example of how to maintain control over electricity supply while still engaging in cross-border trade on its own terms. The question remains: should Canada as a whole follow suit?
Strategic Vulnerabilities in the U.S.-Canada Electricity Trade
Canada’s electrical infrastructure is not a unified, nationwide network but rather a patchwork of provincial grids, many of which have stronger north-south ties to the U.S. than east-west connections to other Canadian provinces.
Major Power Transmission Lines in North America (
The U.S. ties provide stability and allow for profitable electricity trade but also expose Canada to risks such as:
Geopolitical Leverage: The U.S. could use electricity trade as a bargaining tool in broader economic or security disputes, imposing tariffs, price caps, regulatory barriers, or restrictions on Canadian electricity exports.
Regulatory Dependence: Canadian utilities must comply with U.S.-based reliability standards set by the North American Electric Reliability Corporation (NERC) and its regional entities, leaving Canada vulnerable to U.S. policy changes. Incidentally, the original name was the U.S. National Electric Reliability Council, later changed to “North American” in recognition of Canada’s participation.
Security Risks: Cross-border interdependencies create cybersecurity risks. If the U.S. Department of Energy (DOE) or related agencies like the Federal Energy Regulatory Commission (FERC) face budget cuts (as seen by the Federal Aviation Administration, FAA), oversight of grid security could weaken, potentially exposing Canada to reliability threats. Furthermore, recent developments suggest the U.S. is no longer characterizing Russia as a cybersecurity threat, raising concerns about the adequacy of U.S. defensive measures against potential cyberattacks. (The Guardian)
These concerns align with findings from the Standing Committee on Natural Resources’ 2018 report, ****************“Strategic Electricity Interties”, which emphasized the need for greater interprovincial energy transmission. The report highlighted that Canada’s reliance on north-south interconnections limits energy security and economic flexibility, reinforcing the urgency for a stronger national electricity strategy.
How the U.S. and Canadian Grids Connect—and Why It Matters
The North American power system consists of multiple interconnected grids, called “interconnections”, that operate in coordination but are not all synchronized. An interconnection refers to a large-area electrical system where multiple power networks operate in synchrony, allowing electricity to flow seamlessly across vast regions. These systems all run at around 60 Hertz (Hz), but not exactly in phase. Each interconnection maintains its own balance of electricity generation and demand, with only limited transfer capacity between them.
The United States and Canada share several major power interconnections that facilitate electricity trade and reliability coordination.
NERC’s Key Interconnections and Regional Entities
Eastern Interconnection: Covers most of North America east of the Rocky Mountains, including Ontario, Manitoba, and the Maritimes. It is the largest of the interconnections.
Western Interconnection: Covers British Columbia and Alberta, extending into the western U.S. states.
Québec Interconnection: Unlike the rest of Canada, Québec operates as a separate interconnection, using high-voltage direct current (HVDC) and other asynchronous ties to connect to the Eastern interconnection rather than synchronizing with it.
Texas and Alaska Interconnections: These U.S. systems are also independent and not synchronized with the Eastern or Western Interconnections, though they do not directly impact Canadian utilities.
Who Really Controls Canada’s Grid? The Role of NERC, NPCC, WECC, and MRO
While Canada controls its electricity resources, because of the common interconnections, grid reliability is heavily influenced by NERC and its regional entities, which enforce standards across North America to coordinate cross-border electricity flows and reliability planning, including:
NPCC (Northeast Power Coordinating Council): Covers Québec, Ontario, the Maritimes, and the U.S. Northeast states.
WECC (Western Electricity Coordinating Council): Oversees British Columbia and Alberta, ensuring coordination with the U.S. western states.
MRO (Midwest Reliability Organization): Includes Manitoba, Saskatchewan, and part of Ontario, integrating with the U.S. Midwest.
Since all these organizations operate under NERC’s authority, Canadian utilities must comply with U.S. regulatory standards, even when serving domestic markets. This means that if U.S. national security concerns or trade policies shift, Canada could face regulatory constraints beyond its control.
Canada-Only Interconnections: An Alternative to the North American Grid
Québec operates its own separate interconnection, distinct from the Eastern and Western Interconnections used by the rest of Canada. It is the only province in Canada with an autonomous grid, giving it strategic control over energy flows and trade policies, distinct from the Eastern and Western Interconnections used by the rest of Canada. It is the only province in Canada with a fully autonomous grid, giving it strategic technical control over energy flows and trade policies. The Québec interconnection has HVDC and other asynchronous ties to the U.S. and the rest of Canada, allowing it to regulate cross-border electricity flow independently.
This separation was originally designed to protect the Eastern Interconnection from disruptions caused by Québec’s long-distance transmission lines carrying hydroelectric power from the north. The independent structure allows Québec to efficiently manage its unique energy system, which is almost entirely hydro-based, while also maintaining full control over its grid operations and trade policies. Notably, because of this independent interconnection, Québec was unaffected by the massive 2003 Northeast Blackout that began in Ohio, while Ontario suffered extensive outages. This blackout disrupted power for over 50 million people, demonstrating how reliant the rest of Canada is on U.S. grid stability. This incident highlights the vulnerability of Canadian grids to disruptions originating in the U.S.
This model gives Québec greater independence, insulating it from potential U.S. regulatory or reliability challenges. This model sets a precedent for the creation of Canada-only interconnections, reducing exposures to the U.S. portions of the Eastern and Western Interconnections. Given Canada’s vast geography, this would likely require two or more independent interconnections linked by new high-voltage direct current (HVDC) interties.
The transition to Canada-only interconnections would be a long-term, complex endeavour, likely requiring at least a decade to fully implement. A relevant example is the Baltic states’ recent separation from the Russian grid and synchronization with the European Union’s network. This transition required extensive investments in grid modernization, infrastructure upgrades, and international coordination, taking over 15 years from planning to execution. The Canadian grid would require similar long-term planning to ensure a smooth transition away from reliance on the U.S. interconnections. This underscores the significant investment, coordination, and infrastructure development necessary for such a shift.
Conclusion: The Need for a Canadian Electricity Strategy
A Canada-only interconnection system, supported by HVDC east-west transmission, would allow Canada to balance renewable energy, ensure reliability, and reduce dependence on U.S. policies and regulations. Québec already serves as a model for greater energy independence, proving that Canada can maintain sovereignty while selectively engaging in energy trade.
While this path presents challenges—including infrastructure costs and provincial resistance—it may be the best long-term strategy for protecting Canada’s energy sovereignty and grid resilience.
Napoleonic France emphasized centralized scientific progress, while Industrial Revolution Britain thrived on market-driven experimentation and private-sector collaboration. The result? Britain rapidly adopted innovations like steam power, while France, despite breakthroughs, struggled with scalability and commercialization.
Fast forward to today—Canada faces a similar crossroads. While state-driven initiatives in clean energy have driven remarkable progress, ensuring that these innovations transition from research labs to large-scale adoption remains a challenge.
?? Should Canada focus more on private-sector incentives to accelerate commercialization? ?? What lessons from history can help balance government-led research with entrepreneurial agility?
The answers lie in a strategic blend of historical lessons, modern policies, and bold action. Read on to discover how Canada and Québec can build an energy ecosystem that scales innovation and strengthens national energy security.
I. Comparing the Two Innovation Models in Energy
While both Napoleonic France and Industrial Revolution Britain played crucial roles in energy innovation, their approaches differed significantly. France’s state-led model focused on controlled scientific advancements, while Britain’s decentralized market-driven approach encouraged rapid adoption. The table below highlights key contrasts between the two models:
This contrast demonstrates that while state-led research can produce major breakthroughs, sustained technological progress often depends on decentralized innovation networks, private investment, and market-driven incentives. In Britain, organizations such as the Lunar Society (which included inventors like James Watt and Matthew Boulton) and the Royal Society provided crucial platforms for knowledge exchange and collaboration. These informal networks allowed inventors to refine ideas and accelerate practical applications, fostering a dynamic innovation ecosystem.
In contrast, France relied on formal institutions like the Académie des Sciences and the École Polytechnique, which focused on state-led scientific progress. While these institutions ensured a high level of theoretical knowledge and systematic research, the centralized control limited the commercial scalability of innovations. Canada and Québec must find a balance between these models to successfully scale clean energy technologies in today’s geopolitical landscape.
II. Invention vs. Adoption in Energy
Case Study: Innovation in Steam Power
France contributed foundational research in energy innovation. Sadi Carnot (1824) developed thermodynamic theory, laying the foundation for modern heat engines. However, France’s lack of industrial ecosystems prevented immediate practical applications.
Before then, James Watt’s steam engine (1769) had revolutionized British industry, allowing for mass production in textiles, mining, and railways. Britain’s private investment networks and industrial-scale coal extraction fuelled rapid adoption. Additionally, British inventors frequently engaged in tinkering and trial-and-error experimentation, often producing early prototypes without a deep theoretical foundation. The Lunar Society facilitated discussions that helped bridge the gap between scientific theory and practical industrial applications.
Implications for Canada and Québec
Québec, with its strong hydroelectric sector, mirrors France’s state-led model, where major energy projects are government-controlled. For new clean energy technologies (e.g. green hydrogen, battery storage), Canada must enable private-sector investment to scale adoption beyond state-supported projects. Encouraging experimental innovation hubs and public laboratories where companies can test and refine early-stage clean energy solutions could accelerate commercialization. Given current economic and geopolitical pressures, including U.S. annexation threats, Canada must ensure energy independence and strategic resource control to avoid economic vulnerability. Fostering a Canada-wide energy ecosystem and encouraging energy entrepreneurs to collaborate across provinces is critical, especially now, as collaboration with U.S. firms will be more difficult.
III. Challenges in Adoption: Comparing France, Britain, and Canada/Québec
1. Centralized Control Slows Commercialization
Napoleonic France’s highly structured approach to scientific progress meant that while significant breakthroughs were made, they were often constrained by bureaucratic control. Scientists and engineers worked on government mandates, and private-sector incentives were minimal. This created an environment where technological advancements were slow to reach industrial applications.
Meanwhile, Britain’s market-driven model encouraged widespread industrial adoption, fuelled by private investment and strong patent protections. Inventors had the freedom to develop, refine, and commercialize their work, leading to rapid advancements in energy technology.
Similarly, Canada today faces challenges in bridging the gap between government-supported research and large-scale industrial adoption. While public R&D investments have driven advancements in renewable energy, bureaucratic barriers, especially between provinces, and regulatory constraints have slowed down commercialization. Canada and Québec must ensure that clean energy innovations do not stagnate in research institutions but instead transition into widespread market use.
2. Energy Innovation Needs Market Adoption
Napoleonic France saw many groundbreaking scientific discoveries, yet these innovations often remained confined to academic or military applications rather than being widely implemented in the economy.
Britain’s decentralized, private-sector-driven model allowed for rapid adoption of technological advancements, particularly in the energy sector.
Canada faces similar challenges today—while it has strengths in energy innovation (e.g. hydroelectric power, carbon capture, and battery technology), adoption remains limited due to regulatory constraints and a lack of private-sector incentives.
To fully realize the potential of clean energy technologies, Canada must align market forces with innovation incentives, ensuring that breakthroughs transition into widespread industrial and consumer use.
Encouraging domestic adoption of clean technologies will reduce reliance on external markets, making Canada more resilient in the face of geopolitical instability.
IV. Strategic Priorities for Canada and Québec in Energy
The lessons from France and Britain’s historical approaches to innovation offer valuable guidance for Canada and Québec’s energy future. A successful energy transition requires a strategic balance between government support and industrial policies and private-sector dynamism. Policies should foster investment, streamline market adoption, and prioritize energy sovereignty to ensure long-term resilience.
1. Encourage Private Investment in Clean Energy — Government-backed research should actively partner with industry to ensure commercial-scale adoption. Canada must prioritize energy independence in response to U.S. trade aggression.
2. Ensure Resilience in Energy Supply Chains — Trade conflicts highlight the need for electrical equipment, domestic battery and clean energy technology production.
3. Decentralized Innovation Clusters Are More Effective Than Bureaucratic Control — Canada and Québec should strengthen regional energy innovation clusters while ensuring national coordination. Although clusters may focus on specific technologies, a cohesive strategy will maximize innovation, resource-sharing, and energy security.
4. Energy Sovereignty Must Be a National Priority — Given geopolitical threats, Canada must protect strategic energy assets and infrastructure from foreign control.
Conclusion: Canada’s Path Forward in Energy Innovation
The contrast between France’s structured scientific advancements and Britain’s hands-on, market-driven tinkering highlights key lessons for Canada and Québec today. By leveraging state-led research while fostering private-sector commercialization, Canada can establish a strong, resilient clean energy sector that ensures long-term economic stability and energy security.
La France napoléonienne a mis l’accent sur les progrès scientifiques centralisés, tandis que la Grande-Bretagne industrielle a prospéré grâce à l’expérimentation axée sur le marché et à la collaboration avec le secteur privé. Résultat?? La Grande-Bretagne a rapidement adopté des innovations comme la machine à vapeur, tandis que la France, malgré des avancées, a eu du mal avec la mise à l’échelle et la commercialisation.
Aujourd’hui, le Canada est à un carrefour similaire. Alors que les initiatives étatiques en matière d’énergie propre ont permis des progrès remarquables, garantir que ces innovations passent des laboratoires de recherche à une adoption à grande échelle reste un défi.
?? Le Canada devrait-il se concentrer davantage sur les incitations au secteur privé pour accélérer la commercialisation?? ?? Quelles leçons de l’histoire peuvent aider à équilibrer la recherche dirigée par le gouvernement et l’agilité entrepreneuriale??
Les réponses résident dans un mélange stratégique de leçons historiques, de politiques modernes et d’actions audacieuses. Découvrez comment le Canada et le Québec peuvent bâtir un écosystème énergétique qui favorise l’innovation et renforce la sécurité énergétique nationale.
I. Comparaison des deux modèles d’innovation énergétique
Bien que la France napoléonienne et la Grande-Bretagne de la révolution industrielle aient toutes deux joué un rôle crucial dans l’innovation énergétique, leurs approches différaient considérablement. Le modèle dirigé par l’État en France était axé sur des avancées scientifiques contrôlées, tandis que l’approche décentralisée et axée sur le marché de la Grande-Bretagne encourageait une adoption rapide. Le tableau ci-dessous met en évidence les principales différences entre ces deux modèles :
Ce contraste montre que si la recherche dirigée par l’État peut générer des percées majeures, le progrès technologique durable repose souvent sur des réseaux d’innovation décentralisés, des investissements privés et des incitations axées sur le marché. En Grande-Bretagne, des organisations comme la Lunar Society (qui comprenait des inventeurs comme James Watt et Matthew Boulton) et la Royal Society ont offert des plateformes essentielles pour l’échange de connaissances et la collaboration. Ces réseaux informels ont permis aux inventeurs de perfectionner leurs idées et d’accélérer les applications pratiques, favorisant ainsi un écosystème d’innovation dynamique.
En revanche, la France s’appuyait sur des institutions formelles, comme l’Académie des Sciences et l’École Polytechnique, axées sur les progrès scientifiques dirigés par l’État. Bien que ces institutions aient garanti un haut niveau de connaissances théoriques et de recherche systématique, le contrôle centralisé limitait la commercialisation des innovations. Le Canada et le Québec doivent trouver un équilibre entre ces modèles pour développer efficacement les technologies d’énergie propre dans le contexte géopolitique actuel.
II. Invention vs adoption en énergie
Étude de cas : Innovation dans la vapeur
La France a contribué à la recherche fondamentale en innovation énergétique. Sadi Carnot (1824) a développé la théorie de la thermodynamique, posant ainsi les bases des moteurs thermiques modernes. Cependant, l’absence d’un écosystème industriel a empêché des applications pratiques immédiates.
Auparavant, la machine à vapeur de James Watt (1769) avait révolutionné l’industrie britannique, permettant la production de masse dans le textile, l’exploitation minière et les chemins de fer. Les réseaux d’investissement privés et l’extraction massive de charbon en Grande-Bretagne ont favorisé une adoption rapide. De plus, les inventeurs britanniques pratiquaient fréquemment l’expérimentation et les ajustements progressifs, souvent en produisant des prototypes sans base théorique approfondie. La Lunar Society a facilité les discussions permettant de combler l’écart entre la théorie scientifique et les applications industrielles.
Implications pour le Canada et le Québec
Le Québec, avec son secteur hydroélectrique dominant, reflète le modèle dirigé par l’État de la France, où les grands projets énergétiques sont sous contrôle gouvernemental. Pour les nouvelles technologies d’énergie propre (ex. hydrogène vert, stockage d’énergie), le Canada doit favoriser les investissements privés pour accélérer l’adoption au-delà des projets soutenus par l’État. Encourager des centres d’innovation expérimentale et des laboratoires publics où les entreprises peuvent tester et affiner des solutions énergétiques en phase initiale pourrait accélérer la commercialisation.
III. Défis d’adoption : comparaison entre la France, la Grande-Bretagne et le Canada/Québec
1. Le contrôle centralisé ralentit la commercialisation
La France napoléonienne a adopté une approche hautement structurée du progrès scientifique, ce qui a conduit à des avancées majeures, mais souvent limitées par un contrôle bureaucratique strict. Les scientifiques et ingénieurs travaillaient sous mandats gouvernementaux, et les incitations du secteur privé étaient limitées. Résultat : les avancées technologiques mettaient du temps à être appliquées industriellement.
En revanche, le modèle britannique axé sur le marché a favorisé une adoption industrielle rapide, soutenue par l’investissement privé et des protections de brevets solides. Les inventeurs avaient la liberté de développer, affiner et commercialiser leurs innovations, entraînant ainsi des progrès énergétiques rapides.
De la même manière, le Canada fait aujourd’hui face à un défi similaire, devant combler le fossé entre la recherche financée par l’État et l’adoption industrielle à grande échelle. Malgré des investissements publics en R&D ayant conduit à des avancées dans les énergies renouvelables, les barrières bureaucratiques, particulièrement interprovinciales, et les contraintes réglementaires ralentissent la commercialisation. Le Canada et le Québec doivent s’assurer que les innovations énergétiques propres ne stagnent pas dans les institutions de recherche, mais qu’elles soient intégrées dans l’ensemble du marché.
2. L’innovation énergétique nécessite une adoption industrielle
La France napoléonienne a produit de nombreuses découvertes scientifiques majeures, mais celles-ci sont souvent restées confinées à des applications académiques ou militaires au lieu d’être largement mises en œuvre dans l’économie.
Le modèle décentralisé et axé sur le secteur privé de la Grande-Bretagne a permis une adoption rapide des innovations, en particulier dans le domaine de l’énergie.
Aujourd’hui, le Canada est confronté à des défis similaires. Bien qu’il soit un pionnier en matière d’innovation énergétique (comme l’hydroélectricité, le captage du carbone et les batteries), l’adoption reste limitée en raison de contraintes réglementaires et d’un manque d’incitations pour le secteur privé.
Pour exploiter pleinement le potentiel des technologies propres, le Canada doit aligner les forces du marché sur les incitations à l’innovation, garantissant que les avancées scientifiques se transforment en applications industrielles et grand public.
Encourager l’adoption nationale des technologies propres réduira la dépendance aux marchés étrangers, rendant ainsi le Canada plus résilient face à l’instabilité géopolitique.
IV. Priorités stratégiques pour le Canada et le Québec en matière d’énergie
Les leçons des approches historiques de la France et de la Grande-Bretagne offrent des orientations précieuses pour l’avenir énergétique du Canada et du Québec. Une transition énergétique réussie nécessite un équilibre stratégique entre le soutien gouvernemental et les politiques industrielles et le dynamisme du secteur privé. Les politiques doivent encourager l’investissement, accélérer l’adoption du marché et garantir la souveraineté énergétique pour assurer une résilience à long terme.
1. Encourager l’investissement privé dans l’énergie propre — Les recherches financées par le gouvernement doivent être couplées à des partenariats industriels pour assurer une adoption à grande échelle. Le Canada doit donner la priorité à l’indépendance énergétique face à l’agression économique des États-Unis.
2. Assurer la résilience des chaînes d’approvisionnement énergétiques — Les tensions commerciales montrent l’importance de la production nationale d’équipements électriques, de batteries et de technologies énergétiques propres.
3. Des pôles d’innovation régionaux, mais une coordination pancanadienne — Le Canada et le Québec doivent renforcer les pôles régionaux d’innovation énergétique tout en assurant une coordination nationale. Bien que les pôles puissent être spécialisés, une stratégie globale est essentielle pour maximiser l’innovation, le partage des ressources et la sécurité énergétique.
4. Faire de la souveraineté énergétique une priorité nationale — Face aux menaces géopolitiques, le Canada doit protéger ses actifs énergétiques stratégiques et son infrastructure contre toute prise de contrôle étrangère.
Conclusion : Le chemin vers l’innovation énergétique du Canada
Le contraste entre les avancées scientifiques structurées de la France et l’expérimentation pragmatique de la Grande-Bretagne met en lumière des enseignements essentiels pour le Canada et le Québec aujourd’hui. En combinant une recherche soutenue par l’État avec une commercialisation dynamique portée par le secteur privé, le Canada peut bâtir un secteur de l’énergie propre solide et résilient, garantissant ainsi la stabilité économique et la sécurité énergétique à long terme.
Can solar + batteries help reduce winter peak electricity demand in Québec?
This initial analysis suggests that solar + 4-hour storage is 1/3 cheaper than hydropower + transmission per MW of peak capacity. While hydro remains critical for seasonal storage, solar + storage can optimize its use, reduce peak-hour dispatch, and provide ancillary grid services.
Cost per effective winter peak MW: $3.75M (Solar + Storage) vs. $7.10M (Hydro + Transmission).
O&M Costs: Solar + Storage: $20k/MW/year; Hydro: $75k/MW/year.
50-Year Lifetime Cost per MW: $7.25M (Solar) vs. $10.85M (Hydro).
I was taken aback by the initial evaluation’s suggestion that solar panels and batteries could be a cost-effective solution for winter peak shaving. However, a more in-depth analysis is necessary.
Québec’s electricity system is largely designed to meet winter peak demand, driven by electric heating during cold spells. The province’s hydropower reservoirs provide long-term seasonal energy storage, but can solar power, paired with batteries, help shave daily winter peaks cost effectively? This article provides an initial comparison of utility-scale solar with 4-hour LFP battery storage and hydropower with long-distance transmission, focusing on cost per effective MW available during peak hours in winter.
1. The Correlation Between Cold Temperatures and Solar Irradiance
A key concern with solar in winter is low irradiance due to shorter days and the sun’s lower angle. However, there is a notable correlation between clear skies and cold temperatures in Québec.
Cold air masses are often associated with high-pressure systems, which bring clear skies and maximize solar output.
Solar panels operate more efficiently in cold weather, improving performance.
During the coldest winter peaks, solar generation is often strong, and reverberation from snow cover can further increase the solar irradiance reaching the panels.
The equivalent of 2–3 hours of solar generation can be expected during a short winter day, justifying the need for 1.5 MW of solar per 1 MW/4 MWh of battery storage to ensure full battery charging each day.
However, winter solar cannot replace baseload generation, as overall production is still much lower than in summer. Instead, its best winter role is to provide peak shaving during cold spells when paired with batteries, while minimizing water withdrawals from the reservoirs throughout the year.
2. Cost Per MW for Winter Peak Demand
To ensure a fair comparison, we examine the cost per MW of actual peak power availability in winter, rather than installed capacity alone.
Notes on cost derivation:
Solar costs are based on Canadian utility-scale photovoltaic system pricing, with cost reductions expected over time.
Battery costs are derived from National Renewable Energy Laboratory (NREL) projections for LFP battery systems with a 4-hour duration.
The batteries do not necessarily need to be collocated with the solar plants. They can be placed in locations where they offer the most significant advantages, such as on Montréal’s island near large loads.
Hydropower costs are based on reported capital expenditures for projects such as La Romaine and Gull Island.
Transmission costs follow reported 735 kV line costs from projects such as Chamouchouane–Bout-de-l’Île and Churchill Falls expansions.
Cold days typically yield good solar power, but there are cloudy cold days with less solar generation. On such days, hydropower can supplement solar to charge batteries between morning and evening peaks. Conversely, during warmer periods, excess solar generation can reduce water withdrawals. Solar and hydropower complement each other.
This comparison provides median cost estimates; actual project costs will depend on site-specific factors, regulatory considerations, and technology advancements. Specific references for further reading are included at the end.
3. Operating & Maintenance (O&M) Costs
Key Takeaways:
Solar + storage has lower maintenance costs, as batteries and panels require minimal servicing.
Hydropower has higher O&M due to dam maintenance, turbine upkeep, and transmission maintenance.
4. Expected Lifespan
5. Long-Term Cost Comparison Over 50 Years
Since hydropower lasts longer, let’s normalize total costs over 50 years for a fairer comparison.
Key Takeaways:
Even when including a full replacement at Year 25, solar + storage remains ~33% cheaper than hydropower.
Hydropower provides superior long-term reliability, but at a higher total cost.
These cost estimates do not include financing costs, net present value of future expenditures, or potential future cost reductions for solar and battery technologies. Future projects could have different cost structures due to technological advancements and changing economic conditions.
6. Conclusion
Solar + 4-hour storage is a cost-effective way to reduce hydro dispatch during peak hours.
It is nearly 50% cheaper per MW of peak capacity than hydropower with transmission.
While hydropower remains essential for seasonal energy storage, solar + storage can optimize its use.
Batteries provide additional ancillary services, further improving financial viability.
Future cost trends and project-specific conditions could change these results.
‘énergie solaire + les batteries peuvent-elles contribuer à réduire la demande d’électricité de pointe en hiver au Québec?
Cette analyse initiale suggère que le stockage solaire + 4 heures est 1/3 moins cher par MW de capacité de pointe que l’hydroélectricité + le transport. Bien que l’hydroélectricité reste essentielle pour le stockage saisonnier, le solaire + stockage peut optimiser son utilisation, réduire la répartition aux heures de pointe et fournir des services de réseau auxiliaires.
Coût par MW efficace en pointe hivernal : 3,75 M$ (solaire + stockage) contre 7,10 M$ (Hydro + Transmission).
Coût total sur 50 ans par MW : 7,25 M$ (énergie solaire) contre 10,85 M$ (hydroélectricité).
J’ai été surpris que les panneaux solaires et les batteries puissent réduire les pointes hivernales de manière rentable. Cependant, une analyse plus approfondie est nécessaire.
Le réseau d’électricité du Québec est en grande partie conçu pour répondre à la demande de pointe hivernale, entraînée par le chauffage électrique pendant les vagues de froid. Les réservoirs hydroélectriques de la province fournissent un stockage d’énergie saisonnier à long terme, mais l’énergie solaire, associée à des batteries, peut-elle aider à aplanir les pics hivernaux quotidiens de manière rentable? Cet article fournit une comparaison initiale de l’énergie solaire à grande échelle avec le stockage par batterie LFP de 4 heures et de l’hydroélectricité avec transmission longue distance, en se concentrant sur le coût par MW efficace disponible pendant les heures de pointe en hiver.
1. La corrélation entre les températures froides et l’irradiance solaire
Une préoccupation clé avec l’énergie solaire en hiver est la faible irradiance en raison des jours plus courts et de l’angle inférieur du soleil. Cependant, il existe une corrélation notable entre un ciel dégagé et des températures froides au Québec.
Les masses d’air froid sont souvent associées à des systèmes à haute pression, qui apportent un ciel clair et maximisent la production solaire.
Les panneaux solaires fonctionnent plus efficacement par temps froid, améliorant ainsi les performances.
Pendant les pointes d’hiver les plus froides, la production d’énergie solaire est souvent forte, et la réverbération de la couverture de neige peut encore augmenter l’irradiance solaire atteignant les panneaux.
On peut s’attendre à l’équivalent de 2 à 3 heures de production solaire au cours d’une courte journée d’hiver, ce qui justifie la nécessité de 1,5 MW d’énergie solaire par 1 MW / 4 MWh de stockage par batterie pour assurer une charge complète de la batterie chaque jour.
Cependant, l’énergie solaire d’hiver ne peut pas remplacer la production de base, car la production globale est encore beaucoup plus faible qu’en été. Au lieu de cela, son meilleur rôle hivernal est une capacité de gestion des pics journaliers pendant les vagues de froid lorsqu’il est associé à des batteries, tout en minimisant les prélèvements d’eau des réservoirs tout au long de l’année.
2. Coût par MW pour la demande de pointe hivernale
Pour assurer une comparaison équitable, nous examinons le coût par MW de la disponibilité réelle de l’énergie de pointe en hiver, plutôt que la capacité installée seule.
Notes sur le calcul des coûts :
Les coûts de l’énergie solaire sont fondés sur la tarification des systèmes photovoltaïques à l’échelle des services publics canadiens, et des réductions de coûts sont prévues au fil du temps.
Les coûts des batteries sont calculés à partir des projections du National Renewable Energy Laboratory (NREL) pour les systèmes de batteries LFP d’une durée de 4 heures.
Les batteries n’ont pas nécessairement besoin d’être colocalisées avec les centrales solaires. Ils peuvent être placés dans des endroits où ils offrent les avantages les plus importants, comme sur l’île de Montréal près de grandes charges.
Les coûts de l’hydroélectricité sont fondés sur les dépenses en immobilisations déclarées pour des projets comme La Romaine et Gull Island.
Les coûts de transmission suivent les coûts des lignes de 735 kV pour des projets comme ceux de Chamouchouane–Bout-de-l’Île et de d’agrandissement Churchill Falls.
Les journées froides produisent généralement une bonne énergie solaire, mais il y a des journées froides nuageuses avec moins de production d’énergie solaire. Ces jours-là, l’hydroélectricité peut compléter l’énergie solaire pour charger les batteries entre les pics du matin et du soir. À l’inverse, pendant les périodes plus chaudes, une production solaire excessive peut réduire les prélèvements d’eau. L’énergie solaire et l’hydroélectricité se complètent.
Cette comparaison fournit des estimations des coûts médians; les coûts réels du projet dépendront de facteurs propres au site, de considérations réglementaires et de progrès technologiques. Des références spécifiques pour une lecture plus approfondie sont incluses à la fin.
3. Coûts d’exploitation et d’entretien (O&M)
Principaux points à retenir :
Le solaire + stockage a des coûts de maintenance plus faibles, car les batteries et les panneaux nécessitent peu d’entretien.
L’hydroélectricité a des coûts O&M plus élevés en raison de l’entretien des barrages, des turbines et des lignes de transmission
4. Durée de vie prévue
5. Comparaison des coûts à long terme sur 50 ans
Puisque l’hydroélectricité dure plus longtemps, normalisons les coûts totaux sur 50 ans pour une comparaison plus juste.
Principaux points à retenir :
Même en incluant un remplacement complet à l’année 25, le stockage solaire + reste ~ 33% moins cher que l’hydroélectricité.
L’hydroélectricité offre une fiabilité supérieure à long terme, mais à un coût total plus élevé.
Ces estimations de coûts n’incluent pas les coûts de financement, la valeur actualisée nette des dépenses futures ou les réductions de coûts futures potentielles pour les technologies solaires et de batteries. Les projets futurs pourraient avoir des structures de coûts différentes en raison des progrès technologiques et de l’évolution des conditions économiques.
6. Conclusion
Le stockage solaire + 4 heures est un moyen rentable de réduire la répartition de l’électricité pendant les heures de pointe.
Il est près de 50% moins cher par MW de capacité de pointe que l’hydroélectricité avec transmission.
Alors que l’hydroélectricité reste essentielle pour le stockage saisonnier de l’énergie, le stockage solaire + peut optimiser son utilisation.
Les batteries fournissent des services auxiliaires supplémentaires, améliorant encore la viabilité financière.
Les tendances futures en matière de coûts et les conditions propres au projet pourraient modifier ces résultats.
Planification de la gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) : L’avenir de la transition énergétique du Québec
Le Québec est à un tournant décisif de son évolution énergétique. L’électrification s’accélère et nous devons moderniser notre réseau, intégrer les énergies renouvelables et assurer la sécurité énergétique. Notre Planification intégrée des systèmes énergétiques (PISE) propose une feuille de route pour optimiser les ressources, équilibrer l’offre et la demande et bâtir un avenir durable. Construisons ensemble un système énergétique résilient !
Introduction : le Québec à la croisée des chemins de l’électrification
Alors que le virage mondial vers la décarbonisation s’accélère, le Québec se trouve à un moment charnière. La province fait face à plusieurs défis, notamment la nécessité de moderniser les infrastructures du réseau, d’améliorer la fiabilité, d’intégrer des sources d’énergie renouvelable croissantes et de répondre à une demande accrue d’électricité dans des secteurs comme les transports et l’industrie.
Les opportunités sont tout aussi nombreuses. En tant que territoire le plus électrifié en Amérique du Nord, le Québec dispose d’une base solide grâce à ses vastes ressources hydroélectriques et à sa grande industrie de fabrication d’équipements électriques. Cette expertise positionne la province comme un leader dans les exportations d’énergie propre. Cependant, les interconnexions limitées avec les états et provinces voisins constituent un obstacle majeur, limitant la capacité du Québec à optimiser le commerce énergétique.
Réaliser une économie durable et électrifiée nécessite une approche de planification robuste et flexible qui aligne l’offre d’énergie, les infrastructures et les besoins émergents. Conscient de ces dynamiques, le Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec (MEIE) du Québec a entrepris l’élaboration d’un plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE). Ce plan intégré vise à relever ces défis et à saisir ces opportunités, tout en mobilisant un large éventail de parties prenantes pour en assurer le succès. L’acronyme PGIRE sera utilisé dans ce document, même si l’expression planification intégrée des systèmes énergétiques (en anglais: Integrated Energy System Planning, IESP) est plus souvent utilisée dans l’industrie.
Ce document présente ma perspective personnelle sur les PGIRE en général dans le but de contribuer aux discussions en cours et de fournir des perspectives sur les meilleures pratiques et stratégies pour son développement et sa mise en œuvre efficace. Je suis un expert indépendant et je ne suis pas rémunéré par le gouvernement ou Hydro Québec .
Qu’est-ce que la planification intégrée des systèmes énergétiques ?
La planification intégrée des systèmes énergétiques est un cadre stratégique qui coordonne le développement et l’exploitation de systèmes énergétiques interconnectés. En intégrant plusieurs vecteurs énergétiques, tels que l’électricité, le gaz naturel, l’hydrogène et l’énergie thermique dans des secteurs comme les transports, les bâtiments et l’industrie, le PGIRE permet une distribution d’énergie efficace, résiliente et durable. Par exemple, un PGIRE pourrait documenter les scénarios futurs de demande d’électricité dans une ville en pleine croissance, identifier des sources d’énergie renouvelable potentielles comme des parcs éoliens ou solaires pour répondre à cette demande, et planifier la sortie progressive du gaz naturel pour le chauffage, ainsi que les mises à niveau nécessaires des infrastructures de transmission et de distribution. Cela garantit un équilibre entre l’offre et la demande d’énergie, tout en minimisant les risques, les coûts et les impacts environnementaux, et en améliorant la fiabilité et la résilience.
La transition énergétique implique une électrification accrue, reflétant l’importance croissante de l’électricité dans le chauffage, les transports et les processus industriels. Cependant, d’autres sources d’énergie continueront d’être utilisées, telles que le gaz naturel renouvelable et la biomasse pour le chauffage. De plus, pendant les prochaines décennies, les combustibles fossiles continueront à être utilisés, bien que de manière réduite. En intégrant diverses sources d’énergie, technologies et secteurs, le PGIRE garantit que le système énergétique évolue pour répondre aux objectifs sociétaux, économiques et environnementaux.
Le PGIRE diffère de la planification intégrée des ressources (en anglais: Integrated Resource Planning, IRP), souvent utilisée par les services publics électriques pour prévoir et répondre à la demande d’électricité au sein du système électrique. Contrairement aux IRP des compagnies d’électricité, le PGIRE englobe plusieurs services publics et sources d’énergie, met l’accent sur l’efficacité énergétique et souligne une coordination systémique globale. Certains gouvernements, comme la Californie, mènent des « IRP » à l’échelle de l’État qui fonctionnent effectivement comme des PGIRE, ce qui peut prêter à confusion.
Meilleures pratiques dans le PGIRE
La planification intégrée des systèmes énergétiques implique une approche holistique et prospective pour aligner l’offre d’énergie, les infrastructures et les besoins. Pour garantir une mise en œuvre efficace, certaines meilleures pratiques doivent être adoptées :
1. Orientation stratégique
Mandat clair : Les décideurs définissent une vision stratégique soutenue par des politiques claires, visant des objectifs en matière d’énergie renouvelable, de réduction des émissions, de fiabilité, de résilience, d’accessibilité financière et d’efficacité des coûts.
Analyse de scénarios : Tester plusieurs scénarios prépare à un large éventail de développements potentiels.
Adaptabilité : Des mises à jour régulières garantissent que le plan reste pertinent face aux évolutions technologiques, politiques et conjoncturelles.
2. Collaboration inclusive
Engagement des parties prenantes : Une participation large reflète les priorités sociétales, favorise la confiance et assure la responsabilité.
Approche interdisciplinaire : Une collaboration intersectorielle évite une planification cloisonnée et favorise des solutions intégrées.
3. Fondations solides
Décisions basées sur les données : Des modèles de prévision précis garantissent des décisions informées et fiables, particulièrement pour ce qui est des impacts économiques des scénarios.
Financement et ressources : Des investissements financiers suffisants soutiennent le développement des infrastructures et l’innovation.
Exécution et supervision : Un suivi continu assure le respect du plan et permet de relever les défis émergents.
En suivant ces pratiques, le PGIRE peut créer un système énergétique durable, résilient et inclusif qui s’adapte aux besoins futurs. Par exemple, le Danemark a réussi à mettre en œuvre des éléments de planification intégrée en combinant l’énergie éolienne avec les systèmes de chauffage urbain, augmentant ainsi l’efficacité énergétique et réduisant les émissions. Alors que le Québec entame son parcours PGIRE, ces principes servent de lignes directrices essentielles pour naviguer dans les complexités de la transition énergétique et assurer un succès à long terme.
Parties prenantes clés dans le PGIRE
Le succès d’un PGIRE repose sur une collaboration efficace entre diverses parties prenantes. Les principaux contributeurs incluent les gouvernements et organismes de réglementation, les services publics, les opérateurs de réseau, les fabricants d’équipements, les leaders de l’innovation, les communautés locales et les groupes de défense. Cet effort collectif garantit que l’expertise issue de divers domaines façonne un système énergétique résilient et inclusif.
1. Gouvernements et organismes de réglementation :
Les ministères provinciaux, comme le MEIE au Québec, supervisent et régulent le processus de planification.
Les organismes de réglementation énergétique, tels que la Régie de l’énergie, assurent la conformité et la responsabilité.
2. Services publics et opérateurs de réseau :
Les services publics, comme Hydro-Québec et Énergir, gèrent la production, la transmission et la distribution d’énergie.
L’opérateur de systèmes indépendants (Independent System Operators, ISO), lorsqu’il existe, coordonnent la faisabilité technique et la gestion du réseau. Note: il n’y a pas d’opérateur indépendant au Québec.
3. Contributeurs à la connaissance et à l’innovation :
Les institutions académiques et de recherche offrent une expertise, des analyses de données et des solutions innovantes. Le centre de recherche d’Hydro-Québec (IREQ) pourrait contribuer, surtout s’il s’intègre mieux au tissu industriel du Québec.
Les experts du secteur privé, comme les cabinets d’ingénierie et de conseil, apportent des connaissances sur les énergies renouvelables, le stockage et les réglementations.
Les fabricants d’équipements assurent la conception et l’optimisation des composants nécessaires au fonctionnement des systèmes énergétiques.
4. Parties prenantes locales et communautaires :
Les gouvernements locaux et municipalités adressent les besoins énergétiques spécifiques des villes.
Les communautés autochtones défendent leurs priorités, leurs droits et leurs préoccupations.
Les groupes communautaires et le grand public assurent l’adhésion et reflètent les valeurs sociétales.
Les organisations non gouvernementales (ONG), y compris les associations industrielles et commerciales, enrichissent le processus par des perspectives variées, défendant souvent la durabilité, l’équité et des solutions innovantes qui peuvent aider à combler les fossés entre les communautés, les gouvernements et les industries.
Responsabilité pour le développement et le suivi du PGIRE
Le développement et la supervision d’un plan de gestion intégrée des ressources énergétiques doivent être confiés à une entité indépendante dotée d’une expertise technique, d’impartialité et de solides capacités d’engagement des parties prenantes.
Au Québec, ce rôle a été assumé par le MEIE. Généralement, les ministères gouvernementaux sont bien placés pour diriger les initiatives de PGIRE grâce à leur indépendance, leur représentation étendue des parties prenantes et leur autorité pour répondre aux besoins énergétiques à grande échelle. Cependant, ils nécessitent souvent un soutien technique et opérationnel de la part de cabinets d’ingénierie ou de conseil stratégique.
D’autres entités potentielles pour superviser le PGIRE incluent :
Organismes de réglementation énergétique : Ces organismes garantissent la conformité et la responsabilité grâce à une supervision indépendante. Toutefois, leur accent sur la régulation peut limiter leur capacité à diriger une planification stratégique.
Opérateurs de systèmes indépendants (Independent System Operators, ISO) ou organisations régionales de transmission (Regional Transmission Organizations, RTO) : Ces organisations possèdent une expertise technique et opérationnelle solide, mais leur champ d’action se limite souvent aux réseaux électriques, excluant d’autres sources d’énergie.
Services publics : Les services publics peuvent assumer la responsabilité de la planification à condition de couvrir un large éventail de domaines énergétiques. Au Québec, cependant, aucun service public unique ne domine à la fois les marchés de l’électricité et du gaz naturel, rendant essentiel une collaboration ou un soutien de la part d’entités gouvernementales. Assurer l’indépendance des services publics reste également un défi, particulièrement pour ceux détenus par des investisseurs.
Consortiums collaboratifs : Les partenariats incluant des gouvernements, des services publics, des institutions académiques et des experts du secteur privé peuvent équilibrer expertise et leadership, mais nécessitent une gouvernance claire pour maintenir le focus et l’autorité.
Résultats attendus et calendrier
Le principal résultat d’un PGIRE est une feuille de route complète pour le système énergétique. Cette feuille de route doit :
Tenir compte de diverses sources d’énergie : intégrer l’électricité, le gaz naturel renouvelable, l’hydrogène, la biomasse et les combustibles fossiles (en transition) tout en définissant des stratégies pour intégrer les nouvelles technologies énergétiques et éliminer progressivement les sources non durables.
Répondre aux besoins des communautés : aborder les besoins et priorités énergétiques uniques des différentes communautés, notamment en matière d’accessibilité financière, d’accessibilité physique et de considérations culturelles, particulièrement pour les communautés autochtones et les régions mal desservies.
Établir une vision à long terme : fournir des prévisions de la demande, des plans de ressources et des stratégies d’investissement alignées sur les objectifs climatiques, tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Proposer des étapes détaillées de mise en œuvre : offrir des recommandations politiques, des stratégies de mise à niveau des infrastructures, des stratégies de financement et des étapes précises avec des échéanciers pour garantir une exécution fluide.
Cette approche garantit un système énergétique équilibré, inclusif et prêt pour l’avenir. Le processus de PGIRE s’étend généralement sur 18 à 36 mois, selon l’ampleur et la complexité du projet. Les feuilles de route des systèmes énergétiques sont périodiquement révisées pour rester pertinentes et s’adapter aux conditions changeantes. Les mises à jour intègrent les nouvelles technologies, les évolutions du marché, les changements de politiques et les défis imprévus. Les domaines en évolution rapide, tels que l’intégration des énergies renouvelables ou la résilience du réseau, peuvent nécessiter un suivi annuel. Des rapports transparents renforcent la confiance du public et la responsabilité.
Portée géographique
Le plan de gestion intégrée des ressources énergétiques peut être mis en œuvre à différents niveaux géographiques, chacun offrant des avantages et des défis uniques :
PGIRE au niveau de la ville
Intérêt : adapté pour répondre aux demandes locales en énergie et aux défis urbains, tels que l’électrification des transports ou le chauffage urbain.
Avantages : solutions personnalisées avec une forte implication communautaire et une gouvernance simplifiée.
Défis : impact limité sur les systèmes régionaux plus larges.
Exemple : La Renewable City Strategy (RCS) de Vancouver vise à transitionner la ville vers 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2050 dans tous les secteurs, y compris les bâtiments, les transports et les systèmes énergétiques. Voir https://vancouver.ca/files/cov/renewable-city-strategy-booklet-2015.pdf.
PGIRE au niveau régional, provincial ou étatique
Intérêt : équilibre les ressources énergétiques entre les zones urbaines et rurales, soutenant à la fois les besoins industriels et communautaires.
Avantages : partage élargi des ressources et renforcement de la résilience grâce à une collaboration régionale.
Défis : nécessite une coordination entre les municipalités et l’alignement de priorités diverses.
Exemple 1 : Le plan Integrated Resource Plan (IRP) de la Californie harmonise l’énergie renouvelable et l’intégration urbaine-rurale. Il est mis à jour tous les deux ans pour tenir compte des nouvelles exigences politiques, des objectifs d’intégration des énergies renouvelables et des défis de fiabilité du réseau. Voir https://avaenergy.org/integrated-resource-plan/.
Intérêt : supervise les transitions énergétiques à grande échelle, alignant les politiques nationales sur les objectifs climatiques et la sécurité énergétique.
Avantages : assure la cohérence des politiques et tire parti des économies d’échelle.Défis : peut négliger les spécificités régionales et les besoins communautaires particuliers.
Exemple 2 : Le programme Clean Power 2030 (CP2030) de la Grande-Bretagne vise à garantir que la puisse répondre à ses besoins énergétiques principalement grâce à des sources renouvelables d’ici 2030. Cela inclut l’expansion massive des capacités d’énergie éolienne en mer, solaire, et du stockage par batteries, ainsi que l’extension de la durée de vie des centrales nucléaires existantes. Le programme prévoit des investissements annuels estimés à 40 milliards de livres sterling, ainsi que la construction de 1?000 km de lignes électriques et de 4?500 km de câbles sous-marins. Notons que la production éolienne en Grande-Bretagne se fait principalement au Nord, tandis que la demande d’énergie est plus élevée au Sud, une situation similaire à celle du Québec. Voir https://www.neso.energy/publications/clean-power-2030.
PGIRE au niveau continental ou multinational
Intérêt : facilite le commerce énergétique transnational, le partage des ressources et le développement des infrastructures.
Avantages : soutient les projets à grande échelle et la stabilité énergétique régionale.
Défis : implique une gouvernance complexe et un alignement des politiques transfrontalières.
Le succès d’un PGIRE repose largement sur son exécution. Un plan méticuleusement conçu ne peut aboutir sans un chemin clair vers sa mise en œuvre, une supervision robuste et une capacité d’adaptation continue. Les éléments clés d’une exécution réussie incluent :
Alignement avec les priorités : Les organismes de réglementation des services publics et les autres parties prenantes doivent s’assurer que les investissements sont alignés sur les priorités définies dans la feuille de route du PGIRE. Les actifs non rentabilisés et les projets mal alignés peuvent engendrer de l’opposition, gaspiller des ressources et retarder les objectifs.
Gestion flexible et adaptative : À mesure que les technologies, les marchés et les politiques évoluent, le système énergétique doit rester flexible. Des mises à jour régulières du PGIRE et l’intégration continue de nouvelles données permettront aux parties prenantes de répondre efficacement aux défis et opportunités émergents.
Intégration technologique : Exploiter les technologies émergentes qui favorisent la transition énergétique, telles que le stockage d’énergie, les véhicules électriques, l’éolien et le solaire, l’IA, les analyses avancées, la réponse à la demande et les systèmes de surveillance en temps réel, est essentiel. Pour les services publics et les producteurs d’énergie indépendants, ces outils permettent une prévision plus précise de la demande et de la production d’énergie renouvelable, optimisent les systèmes de production (comme l’hydroélectricité) et améliorent l’équilibrage des réseaux. Du point de vue des consommateurs, l’IA peut révolutionner la gestion de l’énergie en optimisant en temps réel le chauffage, la climatisation, la recharge des véhicules électriques, le stockage local et l’éclairage, en fonction des schémas d’occupation et d’utilisation. Ces innovations permettent une collaboration renforcée entre les services publics et les utilisateurs pour atteindre une durabilité accrue, une meilleure efficacité des coûts et une résilience énergétique.
Coordination des parties prenantes : Une exécution efficace nécessite une collaboration sans faille entre les gouvernements fédéraux et provinciaux, les municipalités, les services publics, les producteurs d’énergie indépendants, les utilisateurs commerciaux et industriels, la chaîne d’approvisionnement en électricité, les acteurs existants des combustibles fossiles et les groupes communautaires. Des canaux de communication clairs et des rôles bien définis sont essentiels pour assurer l’alignement et éviter les erreurs. Cette approche inclusive garantit que toutes les parties prenantes contribuent à une transition énergétique résiliente et efficace.
Confiance publique et transparence : Des rapports transparents sur les progrès renforcent la confiance du public et assurent un soutien à long terme. Par exemple, la communication transparente du Danemark sur ses projets éoliens a considérablement augmenté l’adhésion publique, accélérant l’adoption des énergies renouvelables et l’atteinte d’objectifs climatiques ambitieux. Les parties prenantes doivent s’engager activement auprès des communautés pour maintenir la responsabilité et garantir l’inclusivité.
Investissements dans les infrastructures : Des investissements adéquats et opportuns dans les infrastructures critiques, comme les mises à niveau des réseaux, l’intégration des énergies renouvelables et les systèmes de stockage d’énergie, sont essentiels. Ces investissements doivent être planifiés pour gérer la croissance future et les événements météorologiques extrêmes.
Risques d’échec
Les risques qui peuvent mener à une exécution inefficace du PGIRE incluent :
Défis de croissance : Les services publics nord-américains, qui ont connu une croissance limitée depuis 2000, doivent adapter et étendre leurs opérations par un facteur de 3 ou 4 d’ici 2050 (bien que ce besoin soit moins prononcé au Québec, étant donné son haut niveau d’électrification). Cette transformation exige que la chaîne d’approvisionnement électrique — englobant les fabricants, les prestataires de services professionnels et les développeurs d’infrastructures — se développe également. Cela nécessitera des stratégies innovantes, des investissements substantiels et une coordination complète des parties prenantes.
Fiabilité et résilience : À mesure que les services publics deviennent le principal système de fourniture d’énergie, ils doivent améliorer la fiabilité (minimiser les pannes). Ils doivent également renforcer la résilience (assurer une récupération rapide et une adaptabilité, particulièrement lors d’événements climatiques extrêmes).
Rigidité : Une adhésion rigide à des plans dépassés peut conduire à des inefficacités et à des opportunités manquées.
Sous-investissement : Un financement insuffisant des infrastructures risque de provoquer des pannes, des goulots d’étranglement et des réactions négatives du public.
Fragmentation des parties prenantes : Un manque de coordination entre les acteurs clés compromet les progrès et gaspille les ressources.
Inaction retardée : L’hésitation à s’adapter aux conditions changeantes exacerbe les défis existants, retardant les échéanciers pour atteindre les objectifs.
En abordant ces risques de manière proactive et en priorisant l’excellence dans l’exécution, le Québec peut s’assurer que son PGIRE tient sa promesse d’un avenir énergétique résilient et durable.
Recommandations pour le Québec
Établir un organisme de planification indépendant : Envisager une agence de planification énergétique indépendante pour le Québec, inspirée par des entités comme l’Independent Electricity System Operator (IESO) de l’Ontario.
Favoriser l’engagement des parties prenantes : Promouvoir l’implication des municipalités, des communautés autochtones et des acteurs du secteur privé peut enrichir le processus de planification en intégrant des perspectives et des expertises diverses.
Exploiter les forces existantes : S’appuyer sur l’expertise d’Hydro-Québec dans l’hydroélectricité et la gestion des réseaux de transmission ainsi que sur la grande chaîne d’approvisionnement électrique du Québec.
Se concentrer sur la résilience : Prioriser les mises à niveau des infrastructures pour s’adapter à l’électrification et aux événements météorologiques extrêmes.
Définir des indicateurs clairs : Établir des indicateurs de performance pour suivre les progrès et adapter les plans si nécessaire.
Conclusion
Le plan de gestion intégrée des ressources énergétiques offre au Québec une feuille de route vers un avenir durable et électrifié, favorisant la résilience énergétique, la croissance économique et la protection de l’environnement. En adoptant les meilleures pratiques, en relevant les défis d’exécution et en alignant les efforts sur les forces provinciales, le Québec peut se positionner comme un leader mondial dans la transition énergétique.
Integrated Energy System Planning (IESP): The Future of Québec’s Energy Transition
Québec stands at a pivotal moment in its energy evolution. With electrification accelerating, we must modernize our grid, integrate renewables, and ensure energy security. Our Integrated Energy System Planning (IESP) framework offers a roadmap to optimize resources, balance supply and demand, and build a sustainable future. Let’s shape an efficient and resilient energy system!
Introduction: Québec at the Crossroads of Electrification
As the global shift toward decarbonization accelerates, Québec stands at a pivotal juncture. The province faces several challenges, including the need to modernize grid infrastructure, improve reliability, integrate growing renewable energy sources, and address increasing electricity demand in sectors such as transportation and industry.
Opportunities are equally abundant. As the most electrified jurisdiction in North America, Québec has a strong foundation in its vast hydroelectric resources and its large electrical equipment manufacturing industry. This expertise positions the province to lead in clean energy exports. However, limited interconnections with neighbouring states and provinces present a significant hurdle, constraining Québec’s ability to optimize energy trade.
Achieving a sustainable, electrified economy requires a robust and flexible planning approach that aligns energy supply, infrastructure, and emerging demands. Recognizing these dynamics, Québec’s Ministry of Economy, Innovation and Energy (Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec (MEIE)) has initiated work on an Integrated Energy System Planning (IESP; in French: Plan intégré des ressources énergétiques, PGIRE). This integrated plan aims to navigate these challenges and opportunities effectively, engaging a diverse set of stakeholders to ensure its success.
This document outlines my own perspective on IESP, aiming to contribute to ongoing discussions and provide insights into best practices and strategies for its development and effective implementation. I am an independent consultant and I am not paid by the government or Hydro Québec .
What Is Integrated Energy System Planning?
Integrated Energy System Planning is a strategic framework that coordinates the development and operation of interconnected energy systems. By integrating multiple energy carriers such as electricity, natural gas, hydrogen, and thermal energy across sectors like transportation, buildings, and industry, IESP enables efficient, resilient, and sustainable energy delivery. For example, an IESP could document future electricity demand scenarios in a rapidly growing city, identify potential renewable energy sources like wind or solar farms to meet this demand, and plan the phase-out of natural gas for heating, along with the necessary transmission and distribution infrastructure upgrades. This ensures that energy supply and demand remain balanced while minimizing risks, costs, and environmental impacts, and improving reliability and resilience.
The energy transition entails greater electrification, reflecting the increasing importance of electricity in heating, transportation, and industrial processes. However, other energy sources will still be used, such as renewable natural gas and biomass for heat. Also, for the next few decades, fossil fuels will continue to be used, albeit in a diminishing way. By integrating various energy sources, technologies, and sectors, IESP ensures that the energy system evolves to meet societal, economic, and environmental goals.
IESP differs from Integrated Resource Planning (IRP), which electric utilities often use to forecast and meet electricity demand within the bulk power system. Unlike utility-focused IRPs, IESP encompasses multiple utilities and energy sources, prioritizes energy efficiency, and emphasizes comprehensive system-wide coordination. Some governments, like California, conduct statewide “IRPs” that effectively function as IESPs, which can cause confusion.
Best Practices in IESP
Integrated Energy System Planning involves a holistic and forward-looking approach to align energy supply, infrastructure, and demands. To ensure effective implementation, certain best practices must be embraced:
1. Strategic Direction
Clear Mandate: Policymakers outline a strategic vision supported by clear policies, targeting renewable energy goals, emission reductions, reliability, resilience, affordability, and cost efficiency.
Scenario Analysis: Testing multiple scenarios prepares for a range of potential developments.
Adaptability: Regular updates ensure the plan remains relevant amidst evolving technologies, policies, and conditions.
Data-Driven Decisions: Accurate forecasting models ensure informed and reliable decision-making, particularly in terms of the economic impacts of the scenarios.
Funding and Resources: Adequate financial investments support infrastructure development and innovation.
Enforcement and Oversight: Continuous monitoring ensures adherence to the plan and addresses emerging challenges.
By following these practices, IESP can create a sustainable, resilient, and inclusive energy system that adapts to future needs. For instance, Denmark has successfully implemented elements of integrated planning by combining wind energy with district heating systems, resulting in increased energy efficiency and reduced emissions. As Québec embarks on its IESP journey, these principles serve as essential guidelines to navigate the complexities of the energy transition and achieve long-term success.
Key Stakeholders in IESP
Integrated Energy System Planning succeeds when diverse stakeholders collaborate effectively. Key contributors include government and regulatory bodies, utilities, grid operators, equipment manufacturers, knowledge and innovation leaders, local communities, and advocacy groups. This collective effort ensures that expertise from various domains shapes a resilient and inclusive energy system.
Government and Regulatory Bodies:
Provincial (state) departments, like the MEIE in Québec, oversee and regulate the planning process.
Energy regulators, such as utility commissions or energy boards (Régie de l’énergie in Québec), ensure compliance and accountability.
Utilities and Grid Operators:
Utilities, like Hydro-Québec and Energir, handle energy generation, transmission, and distribution.
Independent System Operators (ISOs) and Regional Transmission Organizations (RTOs), when they exists, manage the grid and technical feasibility where applicable. Note: there is no independent operator in Québec.
Knowledge and Innovation Contributors:
Academic and research institutions offer expertise, data analysis, and innovative solutions. The Hydro-Québec research centre (IREQ) could contribute, especially if it integrates better into Quebec’s industrial fabric.
Private sector experts, such as engineering and business consulting firms, provide knowledge in renewable energy, energy storage, advanced technologies, regulations, and experiences from other jurisdictions.
Equipment manufacturers provide indispensable expertise in the design, production, and optimization of the components needed to build and maintain energy systems, ensuring a robust and adaptive supply chain.
Local and Community Stakeholders:
Local governments and municipalities address city-specific energy needs and integration efforts.
Indigenous communities advocate for rights, priorities, and land use considerations.
General public and community groups reflect societal values and secure buy-in for proposed changes.
Non-Governmental Organizations (NGOs), including industry and business associations, offer diverse perspectives, often championing sustainability, equity, and innovative solutions that can help bridge gaps between communities, governments, and industries.
Responsibility for IESP Development and Monitoring
The development and oversight of an IESP should be managed by an independent entity equipped with technical expertise, impartiality, and strong stakeholder engagement capabilities.
In Québec, this role has been taken on by the MEIE. Generally, government ministries are well suited to lead IESP initiatives due to their independence, broad stakeholder representation, and authority to address large-scale energy needs. However, they often require technical and operational support from engineering or strategy consulting firms.
Other potential entities to oversee IESP include:
Energy Regulators: These bodies ensure compliance and accountability through independent oversight. However, their focus on regulation might limit leadership in strategic planning.
Independent System Operators (ISOs) or Regional Transmission Organizations (RTOs): These organizations have strong technical knowledge and operational expertise but are limited by their focus on electricity grids, excluding other energy sources.
Utilities: Utilities may lead planning provided they have sufficient coverage across energy sectors. In Québec, however, no single utility dominates both electricity and natural gas markets, making collaborative leadership or support from government entities essential. Ensuring independence of utilities also remains a challenge, particularly for investor-owned utilities.
Collaborative Consortia: Partnerships that include government, utilities, academia, and private sector experts can balance expertise and leadership but require clear governance to maintain focus and authority.
Outputs and Timeline
The primary output of an IESP is a comprehensive energy system roadmap. This roadmap must:
Account for Diverse Energy Sources: Incorporate electricity, renewable natural gas, hydrogen, biomass, and fossil fuels (in transition) while outlining strategies for integrating new energy technologies and phasing out unsustainable sources.
Meet Community Needs: Address the unique energy demands and priorities of various communities, including affordability, accessibility, and cultural considerations, particularly for Indigenous communities and underserved regions.
Establish a Long-Term Vision: Provide demand forecasts, resource plans, and investment strategies that align with climate goals, such as reducing greenhouse gas emissions and increasing energy efficiency.
Detailed Implementation Steps: Offer policy recommendations, infrastructure upgrade strategies, funding strategies, and specific milestones with timelines to ensure smooth execution.
This approach ensures a balanced, inclusive, and future-ready energy system. The IESP process typically spans 18 to 36 months, depending on scope and complexity. Energy system roadmaps are periodically revised to stay relevant and adapt to changing conditions. Updates integrate new technologies, market shifts, policy changes, and unexpected challenges. Fast-evolving areas like renewable integration or grid resilience may need annual monitoring. Transparent reporting builds public trust and accountability.
Geographic Scope
Integrated Energy System Planning can be implemented at different geographic levels, each offering unique advantages and challenges:
City-Level IESP
Focus: Tailored to address local energy demands and urban challenges, such as electrifying transportation or district heating.
Advantages: Provides customized solutions with strong community engagement and simplified governance.
Challenges: Limited impact on broader regional systems.
Example: Vancouver’s Renewable City Strategy (RCS) is a comprehensive plan designed to transition the city to 100% renewable energy by 2050 across all sectors, including buildings, transportation, and energy systems. See https://vancouver.ca/files/cov/renewable-city-strategy-booklet-2015.pdf.
Regional, Provincial, or State-Level IESP
Focus: Balances energy resources across cities and rural areas, supporting industrial and community needs.
Advantages: Enables broader resource sharing and builds resilience through regional collaboration.
Challenges: Requires coordination across municipalities and alignment of diverse priorities.
Example 1: California’s Integrated Resource Plan (IRP) harmonizes renewable energy and urban-rural integration. It is updated every two years to account for new policy mandates, renewable integration goals, and grid reliability challenges. See https://avaenergy.org/integrated-resource-plan/.
Example 2: Great Britain’s Clean Power 2030 (CP2030) programme aims to ensure that the country can meet its energy needs primarily from renewable sources by 2030. This includes the massive expansion of offshore wind, solar, and battery storage capacity, as well as extending the life of existing nuclear power plants. The programme includes an estimated annual investment of £40 billion, as well as the construction of 1,000 km of power lines and 4,500 km of submarine cables. It should be noted that wind power production in Great Britain is mainly in the North, while energy demand is higher in the South, a situation like that of Québec. See https://www.neso.energy/publications/clean-power-2030.
Continental or Multi-Country IESP
Focus: Facilitates transnational energy trade, resource sharing, and infrastructure development.
Advantages: Supports large-scale projects and regional energy stability.
Challenges: Involves complex governance and cross-border policy alignment.
The success of an IESP depends heavily on its execution. A meticulously designed plan will fall short without a clear pathway to implementation, robust oversight, and ongoing adaptability. Key elements of successful execution include:
Alignment with Priorities: Energy regulators and other stakeholders must ensure the investments align with the priorities set forth in the IESP roadmap. Stranded assets and misaligned projects can cause opposition, waste resources, and delay goals.
Flexible and Adaptive Management: As technologies, markets, and policies evolve, the energy system must remain flexible. Regular updates to the IESP and the continuous incorporation of new data will allow stakeholders to respond effectively to emerging challenges and opportunities.
Technological Integration: Leveraging emerging technologies that drive the energy transition—such as energy storage, electric vehicles, wind and solar generation, AI, advanced analytics, demand response, and real-time monitoring systems—is essential. For utilities and independent power producers, these tools enable more accurate demand and renewable generation forecasting, optimize hydroelectric and other generation systems, improve grid balancing, and facilitate early identification of potential failures. From the perspective of energy users, AI can revolutionize energy management by optimizing heating, cooling, EV charging, local energy storage, and lighting in real time based on occupancy and usage patterns. For industrial plants, smart solutions can minimize energy costs and identify opportunities to shift toward cleaner energy resources like electricity as a heat source. These innovations empower both utilities and energy consumers to collaborate in achieving enhanced sustainability, cost effectiveness, and energy resilience.
Stakeholder Coordination: Effective execution requires seamless collaboration among federal and provincial (state) governments, cities, utilities and independent power producers, commercial and industrial energy users, the electricity supply chain, existing fossil fuel industry players, and community groups. Clear communication channels and well-defined roles are essential to ensure alignment and prevent missteps. This collaborative and inclusive approach ensures that all stakeholders contribute to a resilient and efficient energy transition.
Public Trust and Transparency: Transparent reporting on progress fosters public trust and secures long-term support. For instance, Denmark’s transparent communication regarding its wind energy projects has significantly increased public buy-in, helping to accelerate renewable energy adoption and achieve ambitious climate goals. Stakeholders must actively engage with communities to maintain accountability and ensure inclusivity.
Infrastructure Investments: Adequate and timely investment in critical infrastructure—such as grid upgrades, renewable energy integration, and energy storage systems—is essential. These investments must be planned to handle future growth and extreme weather events.
Risks of Failure
The risks that could lead to ineffective IESP execution include:
Growth Challenges: North American electric utilities, which have experienced limited growth since 2000, must adapt and scale operations by a factor of perhaps 3 or 4 by 2050 (but much less in Québec given its already high electrification level) to meet the demands of increasing electrification. This transformation demands the electricity supply chain—encompassing manufacturers, professional service providers, and infrastructure developers—to scale as well. Addressing this monumental operational, financial, and logistical challenge will require innovative strategies, substantial investments, and comprehensive stakeholder coordination.
Reliability and Resilience: As utilities transition into becoming the primary energy delivery system within the economy, they must enhance reliability (minimizing outages) and resilience (ensuring robust recovery and adaptability, particularly during extreme weather events).
Inflexibility: Rigid adherence to outdated plans can lead to inefficiency and missed opportunities.
Underinvestment: Insufficient funding for infrastructure development risks blackouts, bottlenecks, and public backlash.
Stakeholder Fragmentation: Lack of coordination among key players undermines progress and wastes resources.
Delayed Action: Hesitation in adapting to changing conditions exacerbates existing challenges, pushing back timelines for achieving goals.
By proactively addressing these risks and prioritizing execution excellence, Québec can ensure that its IESP delivers on its promise of a resilient and sustainable energy future.
Recommendations for Québec
Establish an Independent Planning Body: Consider an independent energy planning agency for Québec, modelled after entities like Ontario’s Independent Electricity System Operator (IESO).
Foster Stakeholder Engagement: Promoting the involvement of municipalities, Indigenous communities, and private sector actors can enrich the planning process by incorporating diverse perspectives and expertise.
Leverage Existing Strengths: Build on Hydro-Québec’s expertise in hydroelectricity and transmission grid management and on the large electricity supply chain in Québec.
Focus on Resilience: Prioritize infrastructure upgrades to accommodate electrification and extreme weather events.
Set Clear Metrics: Define performance indicators to track progress and adapt plans as necessary.
Conclusion
Integrated Energy System Planning offers Québec a roadmap to a sustainable, electrified future, fostering energy resilience, economic growth, and environmental stewardship. By embracing best practices, addressing execution challenges, and aligning efforts with provincial strengths, Québec can position itself as a global leader in the energy transition.
La stratégie énergétique de Donald Trump redéfinit le paysage économique et géopolitique de l’Amérique du Nord. Par le biais de tarifs, d’examens commerciaux et d’ambitions arctiques, son administration cherche à assurer la domination énergétique des États-Unis tout en exerçant des pressions sur le Canada. Avec des élections à l’horizon, le Canada doit prendre des décisions difficiles en matière de commerce, d’infrastructure et de diplomatie face au levier américain.
Les récents décrets de Donald Trump marquent un changement significatif dans la politique énergétique américaine. Son administration met en place des droits de douane, des négociations commerciales et des stratégies géopolitiques, en particulier vis-à-vis du Canada. Avec une fenêtre de 18 mois avant les élections de mi-mandat, Trump exploite la pression économique pour redéfinir les relations énergétiques nord-américaines et l’accès à l’Arctique.
Déclaration d’une urgence énergétique et changement de politique
La déclaration d’urgence énergétique de Trump met en avant les inquiétudes de son administration quant à l’insuffisance des infrastructures énergétiques américaines. Le décret inclut une définition large de l’énergie :
Pétrole brut, gaz naturel et produits pétroliers raffinés
Charbon, uranium, biocarburants et énergie géothermique
Hydroélectricité et minéraux rares
Son initiative «?Unleashing American Energy?» renforce l’ambition des États-Unis d’être un leader mondial de la production énergétique et du traitement des minéraux critiques, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des ressources étrangères.
Pourquoi le Canada est un enjeu clé
Le Canada joue un rôle stratégique dans la politique énergétique américaine pour plusieurs raisons :
170 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole, soit plus du double des États-Unis.
Une production hydroélectrique massive, notamment au Québec.
D’importantes réserves d’uranium, de lithium et de minéraux rares.
Un accès stratégique à l’Arctique, offrant un levier géopolitique contre la Russie et la Chine.
Avec la production pétrolière de schiste américaine prévue pour atteindre un pic en 2028, sécuriser les ressources canadiennes devient un enjeu crucial.
Tarifs et pression économique
Le 1er février, Trump a imposé une taxe de 25 % sur les produits canadiens, mais seulement 10 % sur l’énergie. Bien que présentée comme une mesure contre l’immigration illégale et le trafic de fentanyl, cette politique à deux taux sert également d’autres objectifs :
Éviter une hausse immédiate des prix de l’énergie aux États-Unis.
Mettre la pression sur le Canada pour des concessions commerciales sur les produits manufacturiers.
Diviser l’Alberta du reste du Canada, car son secteur pétrolier pourrait privilégier un rapprochement avec les États-Unis.
De plus, l’examen commercial prévu pour le 1er avril pourrait intensifier les pressions économiques, notamment avec les élections canadiennes en approche.
Stratégie arctique et intérêts militaires
Au-delà du pétrole et des minéraux, Trump cherche à sécuriser la domination américaine dans l’Arctique. Le Canada y possède des ressources inexploitées et des routes maritimes émergentes en raison du changement climatique.
Trump a exprimé son intérêt pour l’acquisition du Groenland, où se trouve la base aérienne de Thulé. Combiné à l’Alaska et aux territoires nordiques canadiens, cela renforcerait la position des États-Unis dans la région. L’établissement d’une base militaire américaine dans l’Arctique canadien pourrait également accroître l’influence géopolitique des États-Unis.
Le Canada, 51e État?? une tactique de négociation extrême
Le 2 février, Trump a suggéré sur Truth Social que le Canada devienne le 51e État. Bien que cette déclaration soit irréaliste, elle s’inscrit dans sa tactique de négociation par des positions extrêmes.
Plutôt qu’une annexion, son objectif réel semble être un accord commercial et militaire garantissant aux États-Unis le contrôle des ressources canadiennes et de l’Arctique.
Réponse et stratégies du Canada
Malgré la pression américaine, le Canada dispose de plusieurs options :
Répondre par des droits de douane et des mesures non tarifaires pour affecter l’emploi, l’inflation et les marchés boursiers aux États-Unis.
Développer des partenariats commerciaux avec l’Europe et l’Asie pour réduire la dépendance aux États-Unis.
Créer un corridor énergétique est-ouest afin de renforcer la distribution intérieure d’énergie.
Unir l’ensemble des partis politiques contre les taxes américaines, alors qu’aucun parti canadien ne soutient de concessions à Trump à ce stade.
Cependant, les pressions économiques et commerciales pourraient mettre cette unité politique à l’épreuve.
Vulnérabilités des infrastructures énergétiques
L’infrastructure énergétique canadienne étant fortement liée aux États-Unis, elle est vulnérable aux politiques américaines :
Les pipelines Keystone XL et Enbridge Line 5 restent soumis aux décisions réglementaires américaines.
L’Est du Canada dépend des importations énergétiques américaines, le rendant vulnérable aux perturbations d’approvisionnement.
D’éventuelles nouvelles restrictions commerciales pourraient pousser le Canada à accélérer ses projets d’exportation d’énergie vers d’autres marchés.
Trump et Musk : une approche commune du contournement des règles
Trump et Elon Musk partagent une approche disruptive et une tendance à contourner les cadres réglementaires. Dans The Art of the Deal, Trump prône la prise de positions extrêmes avant d’ajuster progressivement, une stratégie similaire à la pensée en première-principes de Musk appliquée chez Tesla et SpaceX.
Que ce soit en réduisant les réglementations environnementales, en défiant les normes commerciales ou en bouleversant les marchés mondiaux, tous deux privilégient la disruption à la conformité, une approche désormais visible dans les relations entre les États-Unis et le Canada.
Conclusion : un pari énergétique à haut risque
La stratégie énergétique de Trump est un mouvement géopolitique calculé visant à dominer le marché énergétique nord-américain et à asseoir une influence durable dans l’Arctique. Son succès ou son échec dépendra des réalités économiques et politiques, mais une chose est certaine :
La bataille pour l’énergie et la domination de l’Arctique est lancée.
President Trump’s energy strategy is reshaping North America’s economic and geopolitical landscape. Through tariffs, trade reviews, and Arctic ambitions, his administration seeks to secure U.S. energy dominance while pressuring Canada. With elections looming, Canada faces tough decisions on trade, infrastructure, and diplomacy in response to U.S. leverage.
President Donald Trump’s recent executive actions mark a significant shift in U.S. energy policy. Focused on securing energy dominance, his administration has turned to tariffs, trade negotiations, and strategic geopolitical moves, particularly in relation to Canada. With an 18-month window before the midterms, Trump is leveraging economic pressure to reshape North American energy relations and Arctic access.
Energy Emergency and Policy Shift
Trump’s declaration of an energy emergency underscores his administration’s concerns over the adequacy of U.S. energy infrastructure. The order defines energy broadly, including crude oil, natural gas, coal, uranium, biofuels, and rare earth minerals.
His “Unleashing American Energy” initiative cements U.S. ambitions to become a global leader in energy production and mineral processing, reducing reliance on foreign sources. Chris Wright, Secretary of Energy, has championed this policy, arguing that energy abundance is key to economic growth and global influence.
Why Canada Matters
Canada plays a crucial role in U.S. energy strategy for several reasons:
170 billion barrels of proven oil reserves, more than double that of the U.S.
Extensive hydroelectric power generation, particularly in Québec
Abundant uranium, lithium, and rare earth minerals
Strategic Arctic access, offering geopolitical leverage over Russia and China
With U.S. shale oil production expected to peak by 2028, securing Canadian resources has become even more critical.
Tariffs and Economic Leverage
On February 1st, Trump imposed a 25% tariff on Canadian goods but only 10% on energy, officially framed as a measure against illegal border crossings and fentanyl trafficking. However, varying tariff rates also serve broader strategic purposes:
Preventing immediate energy price hikes in the U.S. with a lower tariff rate on energy.
Pressuring Canada into trade concessions for manufactured products.
Driving a wedge between Alberta and the rest of Canada, as Alberta’s oil sector may push for closer U.S. ties
Trump acknowledged these motivations on February 2nd, stating:
“Canada has been very tough for oil and energy.”
Additionally, Trump’s April 1 trade review could further escalate economic pressure, particularly as Canada approaches elections.
Arctic Strategy and Military Interests
Beyond oil and minerals, Trump aims to secure U.S. dominance in the Arctic. Canada’s Arctic territories hold untapped energy reserves and emerging shipping lanes due to climate change.
Trump has expressed interest in acquiring Greenland, home to the U.S. Thule Air Base, as part of a broader strategy. Control over Alaska, Greenland, and Canada’s northern regions would provide the U.S. with a dominant geopolitical position in the Arctic. Establishing a military base in Canada’s High Arctic could further enhance U.S. influence over Arctic trade and security.
Trump’s 51st State Negotiation Tactic
On February 2nd, Trump suggested on Truth Social that Canada should become the 51st state. While unrealistic, this aligns with Trump’s extreme positioning strategy—an approach where he begins with radical demands before negotiating to achieve his actual objectives.
Rather than annexation, his real aim appears to be a trade and military arrangement that secures U.S. control over Canadian resources and Arctic access.
Canada’s Response and Counterstrategies
Despite U.S. pressure, Canada has options:
Respond with tariffs and non-tariff measures to affect US jobs, inflation and stock markets.
Expanding trade ties with Europe and Asia to reduce reliance on the U.S.
Developing an east-west energy corridor to strengthen domestic energy distribution.
Ensuring bipartisan opposition to U.S. tariffs, as all major Canadian parties currently reject concessions to Trump.
However, economic and trade pressures may test this political unity in the coming months.
Infrastructure and Energy Vulnerabilities
Canada’s energy infrastructure is deeply tied to the U.S., making it vulnerable to American policy shifts:
Pipelines like Keystone XL and Enbridge Line 5 remain subject to U.S. regulatory interference
Eastern Canada depends on U.S. energy imports, risking supply disruptions
Potential new tariffs or restrictions could force Canada to develop alternative export routes
Trump & Musk: A Shared Approach to Rule-Bending
Both Donald Trump and Elon Musk have a history of pushing regulatory boundaries to achieve their objectives. In The Art of the Deal, Trump advocates for taking extreme positions and conceding only when necessary. Similarly, Musk follows a “first-principles thinking” approach, often bypassing traditional regulations at Tesla and SpaceX.
Whether rolling back environmental laws, challenging trade norms, or disrupting global markets, both leaders prioritize disruption over compliance, a strategy now shaping U.S.-Canada relations.
Conclusion: A High-Stakes Energy Gamble
Trump’s energy strategy is a calculated geopolitical maneuver to dominate North American energy markets and secure Arctic influence. Whether it succeeds or falters under economic and political realities remains to be seen, but one thing is certain:
The battle for energy and Arctic dominance has begun.
Summary: History shows that isolation leads to stagnation, while openness fosters innovation. The Counter-Reformation of the 16th and 17th centuries stifled Catholic Europe’s progress, just as Trump’s policies on immigration, trade, and fossil fuels threaten U.S. leadership today. Canada, however, stands to benefit—attracting talent, investment, and advancing AI and green tech.
History consistently demonstrates that societies embracing openness, intellectual freedom, and collaboration thrive, while those turning inward risk stagnation. The Counter-Reformation of the 16th and 17th centuries saw Catholic Europe suppress dissent and restrict scientific progress, while Protestant nations fostered innovation and flourished. Today, the United States, under President Trump’s second term, is undergoing a similar inward turn—characterized by restrictive immigration policies, trade barriers (especially with Canada), and a renewed focus on fossil fuels. While some institutions resist this shift, these policies could weaken U.S. leadership in science, technology, and economic growth. Meanwhile, this crisis presents a unique opportunity for more open societies, such as Canada, to attract talent, investment, and technological leadership.
The Counter-Reformation and the Suppression of Scientific Innovation
The Counter-Reformation was the Catholic Church’s response to the Protestant Reformation, which originated in the Netherlands before spreading throughout Europe. In a bid to maintain control, the Church enforced strict censorship, persecuted dissenting intellectuals, and prioritized religious orthodoxy over free inquiry. As a result, once-prominent Catholic nations like Spain and Italy saw a decline in scientific contributions due to the rigid restrictions imposed by institutions like the Inquisition.
In contrast, Protestant nations such as the Netherlands and England embraced intellectual openness, paving the way for groundbreaking discoveries. Thinkers such as Johannes Kepler, Isaac Newton, and Robert Boyle flourished in these societies, pushing humanity forward in science, philosophy, and technology. The Counter-Reformation also slowed advancements in medicine by restricting human dissection and anatomical research, limiting medical knowledge in Catholic regions. Additionally, Catholic authorities censored and restricted the dissemination of scientific texts, hampering the spread of new ideas. The development of navigation, which relied on astronomical observations, was also affected by the resistance to heliocentric theories, delaying progress in exploration.
This divergence between Catholic and Protestant regions serves as a historical case study of how intellectual repression leads to stagnation, while openness fosters progress.
This historical lens is crucial in understanding the United States’ current trajectory under isolationist policies.
Trump’s Isolationism: Immigration and Trade Policies Closing Off the U.S.
Just as the Counter-Reformation stifled intellectual and economic advancement in Catholic Europe, President Trump’s policies in immigration and trade risk pushing the U.S. toward economic and technological insularity.
Immigration: The Loss of Global Talent
The U.S. has long been a magnet for the world’s brightest minds, fuelling its leadership in science, technology, and entrepreneurship. However, Trump’s immigration policies threaten this historic advantage:
Tightened Restrictions on High-Skilled Immigration: Increased visa backlogs, reduced work visa availability, and bureaucratic hurdles discourage top-tier professionals, redirecting them toward Canada and Europe.
Declining University Enrollment: A significant drop in international student applications weakens research institutions, which rely on foreign talent to maintain global competitiveness.
Although mass deportations primarily impact undocumented immigrants rather than high-skilled professionals, the broader anti-immigration stance deters global talent from considering the U.S. as an innovation hub. Much like how the Counter-Reformation drove intellectuals to Protestant regions, Trump’s immigration policies risk pushing top scientists, engineers, and entrepreneurs to more open societies. Countries like Canada, with proactive immigration policies, stand to benefit from this exodus of talent.
Trade: Economic Retrenchment and Damage to U.S.-Canada Relations
Trump’s economic nationalism mirrors the economic isolationism of Catholic Europe, which saw its global influence decline as Protestant nations expanded their trade networks.
Tariffs on Canada and Mexico: A 25% tariff on imports from Canada (10% on energy) and Mexico disrupts long-standing trade relationships and increases costs for consumers and businesses.
Weakening of the USMCA: While the United States-Mexico-Canada Agreement (USMCA) was intended to modernize NAFTA, recent tariff impositions undermine its stability and will trigger retaliatory measures.
“Buy American” Policies: These policies discourage supply chain integration with allies, making U.S. manufacturing less competitive globally.
Canada has responded by announcing 25% counter-tariffs on American goods, while leveraging its position as a major supplier of critical minerals—potentially shifting trade relationships toward Europe and Asia. As the U.S. isolates itself, Canada has a unique opportunity to expand its role in global trade networks and attract foreign investment.
Green and Climate Technologies: Losing Ground in the Race for the Future
Just as the Counter-Reformation rejected scientific advancements such as Galileo’s heliocentric model and medical discoveries, Trump’s rollback of forward-looking policies threatens U.S. leadership in emerging green technologies.
Return to Fossil Fuels: The administration has prioritized coal, oil, and natural gas over renewable energy, even as the rest of the world accelerates investment in clean energy.
Regulatory Rollbacks: Federal emissions regulations have been weakened, funding for renewable energy research slashed, and participation in international climate agreements reduced.
Global Competition: While the U.S. turns back to fossil fuels, China and, to a lesser extent, the European Union are dominating the global green energy sector, leading in electric vehicles, battery storage, hydrogen energy, and solar and wind power manufacturing.
The long-term risk is clear: if the U.S. continues to retreat from green innovation, it will lose its technological edge in industries that will define the future global economy—just as Catholic Europe lost its scientific edge to Protestant nations. However, Canada, with its commitment to renewable energy and environmental policies, has the potential to position itself as a leader in the transition to a green economy.
Institutional Resistance: Countering the Inward Turn
Despite Trump’s restrictive policies, several key institutions have resisted the U.S.’s inward shift, helping to preserve its role as an international leader in innovation and trade.
State Governments: Many states, particularly California, have maintained strong environmental and trade policies, signing independent agreements with global partners.
Tech and Business Leaders: Companies like Apple and Microsoft continue investing in international talent and supply chains, resisting protectionist policies.
Universities and Research Institutions: Top universities remain hubs for international collaboration, advocating for the continued influx of global talent.
International Partnerships: Canada and the EU can deepen ties with U.S. states and companies, ensuring that American innovation remains linked to global markets.
As these institutions push back against isolationist policies, they create openings for global strategic partnerships. This resistance highlights the possibility of maintaining and even strengthening economic and technological collaborations beyond the U.S. borders. Canada, in particular, stands to benefit by aligning with these forward-thinking entities, setting the stage for broader economic expansion and leadership in key industries.
Canada’s Opportunity for Economic Development
As the U.S. withdraws from global leadership in clean technology, trade, and green innovation, Canada can capitalize on this shift by taking proactive steps to drive economic growth:
Expanding Talent and Research Leadership: Canada can strengthen its position as a global innovation hub by expanding pathways for skilled workers, researchers, and entrepreneurs. Montréal and Toronto have become international AI powerhouses, attracting top-tier talent and investment in cutting-edge technology.
Strengthening Trade Networks and Supply Chains: By deepening economic ties with Europe, Asia, and other global partners, Canada can reduce reliance on the U.S. market. Strategic investments in critical supply chains—such as electrical equipment, battery technology, and artificial intelligence—will ensure long-term competitiveness in the evolving global economy.
Investing in Clean and Advanced Technologies: Increased government support for renewable energy, electric vehicle production, and sustainable infrastructure can position Canada as a leader in future industries. Building on AI-driven advancements, these sectors can drive sustainable economic growth and innovation.
Boosting Domestic Manufacturing and High-Value Industries: Strengthening Canada’s domestic manufacturing capabilities will help secure its role in high-value industries, ensuring economic resilience and positioning the country as a key player in the new global economy.
By embracing these opportunities, Canada can transform this crisis into a catalyst for long-term economic expansion, solidifying its role as a leader in trade, technology, and sustainability.
Conclusion: The Cost of Closing Off and the Opportunity for Others
Just as the Counter-Reformation stifled Catholic Europe’s intellectual and economic progress while Protestant nations thrived, Trump’s isolationist policies—particularly in immigration, trade, and emerging technologies—risk undermining U.S. leadership. However, institutional resistance within the U.S. suggests that, unlike Catholic Europe of the 16th and 17th centuries, the country may quickly recover from this inward turn if more open policies are reinstated in the future. Meanwhile, Canada and other open societies stand to gain from the U.S.’s retreat, attracting top talent, investment, and leadership in the industries of the future.
Résumé : L’histoire montre que l’isolement mène à la stagnation tandis que l’ouverture favorise l’innovation. La Contre-Réforme des XVIe et XVIIe siècles a étouffé les progrès de l’Europe catholique, tout comme les politiques de Trump sur l’immigration, le commerce et les combustibles fossiles menacent aujourd’hui le leadership américain. Le Canada a toutefois tout à gagner en attirant des talents, des investissements et en faisant progresser l’IA et les technologies vertes.
L’histoire démontre constamment que les sociétés qui adoptent l’ouverture, la liberté intellectuelle et la collaboration prospèrent, tandis que celles qui se replient sur elles-mêmes risquent la stagnation. La Contre-Réforme des XVIe et XVIIe siècles a vu l’Europe catholique réprimer la dissidence et restreindre le progrès scientifique, tandis que les nations protestantes ont encouragé l’innovation et prospéré. Aujourd’hui, les États-Unis, sous le deuxième mandat du président Trump, connaissent un repli sur soi similaire, caractérisé par des politiques d’immigration restrictives, des barrières commerciales (en particulier avec le Canada) et un regain d’intérêt pour les combustibles fossiles. Bien que certaines institutions résistent à ce changement, ces politiques pourraient affaiblir le leadership des États-Unis dans les domaines de la science, de la technologie et de la croissance économique. Entre-temps, cette crise offre une occasion unique aux sociétés plus ouvertes, comme le Canada, d’attirer des talents, des investissements et un leadership technologique.
La contre-réforme et la suppression de l’innovation scientifique
La Contre-Réforme était la réponse de l’Église catholique à la Réforme protestante, qui a pris naissance aux Pays-Bas avant de se répandre dans toute l’Europe. Dans le but de maintenir le contrôle, l’Église a imposé une censure stricte, persécuté les intellectuels dissidents et donné la priorité à l’orthodoxie religieuse plutôt qu’à la libre enquête. En conséquence, des nations catholiques autrefois importantes, comme l’Espagne et l’Italie, ont connu une baisse des contributions scientifiques en raison des restrictions rigides imposées par des institutions comme l’Inquisition.
En revanche, les nations protestantes, telles que les Pays-Bas et l’Angleterre, ont adopté l’ouverture intellectuelle, ouvrant la voie à des découvertes révolutionnaires. Des penseurs, tels que Johannes Kepler, Isaac Newton et Robert Boyle, ont prospéré dans ces sociétés, poussant l’humanité vers l’avant dans la science, la philosophie et la technologie. La Contre-Réforme a aussi ralenti les progrès de la médecine en limitant la dissection humaine et la recherche anatomique. Cela a limité les connaissances médicales dans les régions catholiques. De plus, les autorités catholiques ont censuré et restreint la diffusion de textes scientifiques, ce qui a entravé la diffusion de nouvelles idées. Le développement de la navigation, qui dépendait d’observations astronomiques, a aussi été freiné par la résistance aux théories héliocentriques, ce qui a entravé les progrès de l’exploration.
Cette divergence entre les régions catholiques et protestantes sert d’étude de cas historique sur la façon dont la répression intellectuelle conduit à la stagnation, tandis que l’ouverture favorise le progrès.
Cette lentille historique est cruciale pour comprendre la trajectoire actuelle des États-Unis dans le cadre de politiques isolationnistes.
Isolationnisme de Trump : les politiques d’immigration et de commerce ferment les États-Unis
Tout comme la Contre-Réforme a étouffé le progrès intellectuel et économique dans l’Europe catholique, les politiques du président Trump en matière d’immigration et de commerce risquent de pousser les États-Unis vers l’insularité économique et technologique.
L’immigration : la perte de talents mondiaux
Les États-Unis ont longtemps été un aimant pour les esprits les plus brillants du monde, alimentant leur leadership dans les sciences, la technologie et l’entrepreneuriat. Cependant, les politiques d’immigration de Trump menacent cet avantage historique :
· Restrictions renforcées sur l’immigration hautement qualifiée : L’augmentation des arriérés de visas, la réduction de la disponibilité des visas de travail et les obstacles bureaucratiques découragent les professionnels de haut niveau, les redirigeant vers le Canada et l’Europe.
· Baisse des inscriptions à l’université : Une baisse significative des demandes d’étudiants internationaux affaiblit les établissements de recherche, qui comptent sur les talents étrangers pour maintenir la compétitivité mondiale.
Bien que les expulsions massives touchent principalement les immigrants sans papiers plutôt que les professionnels hautement qualifiés, la position anti-immigration plus large dissuade les talents mondiaux de considérer les États-Unis comme un centre d’innovation. Tout comme la façon dont la Contre-Réforme a conduit les intellectuels dans les régions protestantes, les politiques d’immigration de Trump risquent de pousser les meilleurs scientifiques, ingénieurs et entrepreneurs vers des sociétés plus ouvertes. Des pays comme le Canada, dotés de politiques d’immigration proactives, profiteront de cet exode de talents.
Commerce : Compressions économiques et dommages aux relations entre les États-Unis et le Canada
Le nationalisme économique de Trump reflète l’isolationnisme économique de l’Europe catholique, qui a vu son influence mondiale décliner à mesure que les nations protestantes élargissant leurs réseaux commerciaux.
· Droits de douane sur le Canada et le Mexique : Un droit de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada (10 % sur l’énergie) et du Mexique perturbe les relations commerciales de longue date et augmente les coûts pour les consommateurs et les entreprises.
· Affaiblissement de l’AEUMC : Alors que l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) visait à moderniser l’ALENA, les récentes impositions de droits de douane minent sa stabilité et déclencheront des mesures de rétorsion.
· Politiques «?Buy American?» : Ces politiques découragent l’intégration de la chaîne d’approvisionnement avec leurs alliés, ce qui rend le secteur manufacturier américain moins compétitif à l’échelle mondiale.
Le Canada a réagi en annonçant des contre-droits de douane de 25 % sur des produits américains, tout en tirant parti de sa position en tant que fournisseur important de minéraux essentiels, ce qui pourrait modifier les relations commerciales vers l’Europe et l’Asie. Alors que les États-Unis s’isolent, le Canada a une occasion unique d’élargir son rôle dans les réseaux commerciaux mondiaux et d’attirer les investissements étrangers.
Technologies vertes et climatiques : perdre du terrain dans la course à l’avenir
Tout comme la Contre-Réforme a rejeté les progrès scientifiques, tels que le modèle héliocentrique de Galilée et les découvertes médicales, le recul de Trump des politiques tournées vers l’avenir menace le leadership des États-Unis dans les technologies vertes émergentes.
· Retour aux combustibles fossiles : L’administration a donné la priorité au charbon, au pétrole et au gaz naturel plutôt qu’aux énergies renouvelables, alors même que le reste du monde accélère les investissements dans l’énergie propre.
· Reculs réglementaires : Les règlements fédéraux sur les émissions ont été affaiblis, le financement de la recherche sur les énergies renouvelables a été réduit et la participation aux accords internationaux sur le climat a diminué.
· Concurrence mondiale : Alors que les États-Unis reviennent aux combustibles fossiles, la Chine et, dans une moindre mesure, l’Union européenne dominent le secteur mondial de l’énergie verte, en tête dans les secteurs des véhicules électriques, du stockage de batteries, de l’énergie hydrogène et de la fabrication d’énergie solaire et éolienne.
Le risque à long terme est clair : si les États-Unis continuent de se retirer de l’innovation verte, ils perdront leur avantage technologique dans les industries qui définiront la future économie mondiale, tout comme l’Europe catholique a perdu son avantage scientifique au profit des nations protestantes. Cependant, le Canada, grâce à son engagement à l’égard des énergies renouvelables et des politiques environnementales, a le potentiel de se positionner comme un chef de file dans la transition vers une économie verte.
Résistance institutionnelle : contrer le virage vers l’intérieur
Malgré les politiques restrictives de Trump, plusieurs institutions clés ont résisté au repli d’intérieur des États-Unis, aidant à préserver leur rôle de leader international en matière d’innovation et de commerce.
· Gouvernements des États : De nombreux États, en particulier la Californie, ont maintenu des politiques environnementales et commerciales solides, signant des accords indépendants avec des partenaires mondiaux.
· Leaders technologiques et commerciaux : Des entreprises comme Apple et Microsoft continuent d’investir dans les talents et les chaînes d’approvisionnement internationaux, résistant aux politiques protectionnistes.
· Universités et instituts de recherche : Les meilleures universités demeurent des plaques tournantes de la collaboration internationale, plaidant pour l’afflux continu de talents mondiaux.
· Collaborations internationales : Le Canada et l’Union européenne peuvent renforcer leurs liens avec les États-Unis et les entreprises, s’assurant que l’innovation américaine reste ancrée sur les marchés mondiaux.
Alors que ces institutions s’opposent aux politiques isolationnistes, elles créent des ouvertures pour des partenariats stratégiques mondiaux. Cette résistance met en évidence la possibilité de maintenir et même de renforcer les collaborations économiques et technologiques au-delà des frontières américaines. Le Canada, en particulier, a tout à gagner à s’aligner sur ces entités avant-gardistes, préparant ainsi le terrain pour une expansion économique et un leadership plus larges dans des industries clés.
Les possibilités de développement économique du Canada
Alors que les États-Unis se retirent du leadership mondial en matière de technologie propres, de commerce et d’innovation verte, le Canada peut tirer parti de ce changement en prenant des mesures proactives pour stimuler la croissance économique :
· Accroître le talent et le leadership en recherche : Le Canada peut renforcer sa position en tant que centre d’innovation mondial en élargissant les voies pour les travailleurs qualifiés, les chercheurs et les entrepreneurs. Montréal et Toronto, en particulier, sont devenues des puissances internationales de l’IA, attirant des talents de haut niveau et des investissements dans la technologie de pointe.
· Renforcement des réseaux commerciaux et des chaînes d’approvisionnement : En approfondissant les liens économiques avec l’Europe, l’Asie et d’autres partenaires mondiaux, le Canada peut réduire sa dépendance à l’égard du marché américain. Les investissements stratégiques dans les chaînes d’approvisionnement essentielles, comme l’équipement électrique, la technologie des batteries et l’intelligence artificielle, assureront la compétitivité à long terme de l’économie mondiale en évolution.
· Investir dans les technologies propres et de pointe : Un soutien gouvernemental accru à l’énergie renouvelable, à la production de véhicules électriques et à l’infrastructure durable peut positionner le Canada comme un chef de file dans les industries futures. En s’appuyant sur les progrès réalisés par l’IA, ces secteurs peuvent stimuler une croissance économique et une innovation durables.
· Stimuler la fabrication nationale et les industries de grande valeur : Le renforcement des capacités de fabrication nationales du Canada aidera à renforcer son rôle dans les industries de grande valeur, à assurer la résilience économique et à positionner le pays comme un acteur clé de la nouvelle économie mondiale.
En saisissant ces possibilités, le Canada peut transformer cette crise en un catalyseur d’expansion économique à long terme, renforçant ainsi son rôle de chef de file en matière de commerce, de technologie et de durabilité.
Conclusion : Le coût de la fermeture et l’occasion pour les autres
Tout comme la Contre-Réforme a étouffé le progrès intellectuel et économique de l’Europe catholique tandis que les nations protestantes prospéraient, les politiques isolationnistes de Trump — en particulier dans l’immigration, le commerce et les technologies émergentes — risquent de saper le leadership américain. Cependant, la résistance institutionnelle au sein des États-Unis suggère que, contrairement à l’Europe catholique XVIe et XVIIe siècles, le pays pourrait rapidement se remettre de ce virage intérieur si des politiques plus ouvertes sont rétablies à l’avenir. Pendant ce temps, le Canada et d’autres sociétés ouvertes ont tout à gagner du recul des États-Unis, attirant les meilleurs talents, les investissements et le leadership dans les industries de l’avenir.
The “America First” trade policy and executive orders recently signed by President Trump present significant challenges for Canada’s energy sector, particularly for Québec. These measures include proposed tariffs on Canadian goods, a divergence in climate policies, and the rollback of electric vehicle (EV) incentives in the U.S. Given the deep integration of the North American auto and energy sectors, these developments have far-reaching implications for Canada’s energy transition.
The U.S. has proposed a 25% tariff on Canadian goods, including energy exports like oil, natural gas, and hydroelectricity. Québec’s hydroelectric sector, which relies heavily on electricity exports to the U.S., would be directly affected. Such tariffs would undermine Hydro Québec’s competitiveness for long-term contracts and its ability to trade on short-term spot markets in the U.S. Northeast. Canadian oil, already trading at a discount, would face further price pressure, exacerbating financial challenges for oil-producing provinces. This situation also raises questions about the viability of the Keystone XL pipeline, which was promoted by President Trump but may be rendered unnecessary if tariffs further reduce the competitiveness of Canadian oil. This contradiction adds to the uncertainty of future energy investments.
2. Reduced EV Availability
The rollback of U.S. EV incentives and infrastructure programs could hinder the growth of Canada’s EV supply chain. The integration of the North American auto sector means U.S. policies directly influence Canadian markets. A decrease in EV availability in the U.S. could similarly limit their availability in Canada, hindering the adoption of clean transportation technologies and delaying progress toward national emissions reduction targets.
3. Trade Restrictions and Supply Chain Risks
Potential U.S. trade restrictions on imports from countries like China or export controls on critical technologies could delay Canada’s energy transition. Key technologies at risk include:
Artificial Intelligence (AI): Vital for optimizing energy systems, enabling smart grids, and improving energy efficiency across sectors.
Energy storage systems: Batteries are essential for renewable energy integration, ensuring grid stability and balancing supply and demand. Advanced systems like lithium-ion and solid-state technologies play a critical role in renewable energy adoption and electric vehicles.
Grid management software: Necessary for modernizing energy infrastructure.
Solar and wind components: Turbines, panels, and related systems.
Transmission and distribution grid equipment: Critical for efficient electricity transmission and grid reliability, particularly with the integration of renewable energy. Transformers are currently in short supply, while DC transmission systems (HVDC) are an expanding market.
If Canada mirrors U.S. restrictions, it could face higher costs and limited access to these critical technologies.
Strategic Responses
Strengthening Domestic Supply Chains
Canada has a much smaller economy than the U.S., the EU, or China. It cannot realistically build supply chains for all components of the energy sector. Governments must focus on critical segments or areas where Canada has a competitive advantage. Key strategies include:
Re-shoring Manufacturing: Establishing domestic production for segments such as EV batteries, wind turbine components, and transformers to reduce reliance on foreign imports.
Trade Diversification: Expanding partnerships with Europe, South Korea, and Japan to secure access to essential materials and technologies.
Critical Material Access: Investing in domestic mining and recycling of rare earth elements and other vital materials.
Public-Private Partnerships: Supporting innovation and local manufacturing through subsidies and targeted investments.
Examples of focus areas include:
Critical Minerals: Leveraging Canada’s abundant reserves of lithium, nickel, and cobalt to support battery manufacturing.
Hydroelectric Power and Energy Storage: Capitalizing on Québec’s hydroelectric capacity, with east-west integration, and integrating advanced energy storage systems.
Renewable Hydrogen Production: Using renewable energy to produce green hydrogen for industrial decarbonization, particularly in sectors like steel and chemicals.
Prioritizing Local Energy Use
Québec’s abundant hydroelectric resources present an opportunity to focus on local decarbonization rather than exports. Electrification of transportation, heating, and heavy industry within Québec could reduce emissions while insulating the province from volatile export markets.
Similarly, while Canada’s oil and gas sectors warrant support in the near term, governments must balance investments against long-term trends. The International Energy Agency (IEA) predicts a global decline in oil and gas demand as economies transition to net-zero emissions, and China’s consumption of oil likely peaked in 2024. Resources should be prioritized for decarbonization initiatives and the development of clean energy technologies to build long-term economic resilience and adaptability.
Conclusion
The challenges posed by the “America First” trade policy highlight the importance of strategic focus for Canada’s energy transition. By investing in resilient supply chains, emphasizing local energy use, and targeting key sectors where Canada has competitive advantages—such as hydroelectricity, critical minerals, and renewable hydrogen—Canada and Québec can strengthen their energy sectors, enhance economic resilience, and accelerate the transition to a sustainable energy future.
La politique «?America First?» et les décrets signés récemment par le président Trump posent des défis importants au secteur énergétique du Canada, particulièrement au Québec. Ces mesures incluent des tarifs proposés sur les biens canadiens, une divergence dans les politiques climatiques et un recul des incitatifs pour les véhicules électriques (VE) aux États-Unis. Compte tenu de l’intégration profonde des secteurs nord-américains de l’automobile et de l’énergie, ces développements ont des implications importantes pour la transition énergétique du Canada.
Les États-Unis ont proposé un tarif de 25 % sur les biens canadiens, y compris les exportations d’énergie, comme le pétrole, le gaz naturel et l’hydroélectricité. Le secteur hydroélectrique du Québec, qui dépend fortement des exportations d’électricité vers les États-Unis, serait directement touché. De tels tarifs affaibliraient la compétitivité d’Hydro Québec pour les contrats à long terme et sa capacité à échanger sur les marchés spot à court terme dans le nord-est des États-Unis. Le pétrole canadien, qui se négocie déjà à prix réduit, subirait une pression supplémentaire sur les prix, aggravant les défis financiers des provinces productrices de pétrole. Cette situation soulève aussi des questions sur la viabilité de l’oléoduc Keystone XL, promu par le président Trump, mais qui pourrait devenir inutile si les tarifs réduisent davantage la compétitivité du pétrole canadien. Cette contradiction ajoute à l’incertitude des futurs investissements énergétiques.
2. Réduction de la disponibilité des VE
Le recul des incitatifs et des programmes d’infrastructure pour les VE aux États-Unis pourrait freiner la croissance de la chaîne d’approvisionnement des VE au Canada. L’intégration du secteur automobile nord-américain signifie que les politiques américaines influencent directement les marchés canadiens. Une diminution de la disponibilité des VE aux États-Unis pourrait également limiter leur disponibilité au Canada, freinant l’adoption des technologies de transport propre et retardant les progrès vers les objectifs nationaux de réduction des émissions.
3. Restrictions commerciales et risques pour les chaînes d’approvisionnement
Les restrictions commerciales potentielles des États-Unis sur les importations de pays comme la Chine ou les contrôles à l’exportation sur les technologies critiques pourraient retarder la transition énergétique du Canada. Les technologies clés en danger incluent :
Intelligence artificielle (IA) : Essentielle pour optimiser les systèmes énergétiques, permettre des réseaux intelligents et améliorer l’efficacité énergétique dans tous les secteurs.
Systèmes de stockage d’énergie : Les batteries sont indispensables pour l’intégration des énergies renouvelables, garantissant la stabilité du réseau et équilibrant l’offre et la demande. Les systèmes avancés, tels que les batteries au lithium-ion et à l’état solide, jouent un rôle crucial dans l’adoption des énergies renouvelables et des véhicules électriques.
Logiciels de gestion des réseaux : Nécessaires pour moderniser les infrastructures énergétiques.
Composants solaires et éoliens : Turbines, panneaux et systèmes connexes.
Équipements de transmission et de distribution : Essentiels pour la transmission efficace de l’électricité et la fiabilité du réseau, en particulier avec l’intégration des énergies renouvelables. Les transformateurs sont actuellement en pénurie, tandis que les systèmes de transmission en courant continu (HVDC) représentent un marché en expansion.
Si le Canada suit les restrictions américaines, il pourrait faire face à des coûts plus élevés et à un accès limité à ces technologies critiques.
Réponses stratégiques
Renforcer les chaînes d’approvisionnement nationales
Le Canada dispose d’une économie bien plus petite que celles des États-Unis, de l’UE ou de la Chine. Il ne peut pas raisonnablement construire des chaînes d’approvisionnement pour tous les composants du secteur énergétique. Les gouvernements doivent se concentrer sur les segments critiques ou les domaines où le Canada a un avantage concurrentiel. Les stratégies clés incluent :
Relocalisation de la fabrication : Établir une production nationale pour des segments tels que les batteries pour VE, les composants d’éoliennes et les transformateurs afin de réduire la dépendance aux importations étrangères.
Diversification commerciale : Élargir les partenariats avec l’Europe, la Corée du Sud et le Japon pour sécuriser l’accès aux matériaux et technologies essentiels.
Accès aux matériaux critiques : Investir dans l’exploitation minière nationale et le recyclage des terres rares et d’autres matériaux vitaux.
Partenariats public-privé : Soutenir l’innovation et la fabrication locale grâce à des subventions et des investissements ciblés.
Exemples de domaines prioritaires :
Minéraux critiques : Tirer parti des abondantes réserves de lithium, de nickel et de cobalt du Canada pour soutenir la fabrication de batteries.
Hydroélectricité et stockage d’énergie : Capitaliser sur la capacité hydroélectrique du Québec, avec intégration est-ouest, et intégrer des systèmes de stockage d’énergie avancés.
Production d’hydrogène renouvelable : Utiliser les énergies renouvelables pour produire de l’hydrogène vert destiné à la décarbonisation industrielle, en particulier dans des secteurs comme l’acier et la chimie.
Prioriser l’utilisation locale de l’énergie
Les abondantes ressources hydroélectriques du Québec offrent une opportunité de se concentrer sur la décarbonisation locale plutôt que sur les exportations. L’électrification des transports, du chauffage et des industries lourdes au Québec pourrait réduire les émissions tout en isolant la province des marchés d’exportation volatils.
De même, bien que les secteurs pétroliers et gaziers du Canada méritent un soutien à court terme, les gouvernements doivent équilibrer les investissements face aux tendances à long terme. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit un déclin mondial de la demande de pétrole et de gaz à mesure que les économies passent à des émissions nettes nulles, et la consommation de pétrole de la Chine a probablement atteint son pic en 2024. Les ressources devraient être priorisées pour les initiatives de décarbonisation et le développement de technologies d’énergie propre afin de renforcer la résilience économique et l’adaptabilité à long terme.
Conclusion
Les défis posés par la politique «?America First?» soulignent l’importance d’une approche stratégique pour la transition énergétique du Canada. En misant sur des chaînes d’approvisionnement robustes, en favorisant une utilisation accrue de l’énergie produite localement et en se concentrant sur des secteurs clés où le Canada détient un avantage compétitif, comme l’hydroélectricité, les minéraux critiques et l’hydrogène vert, le Canada et le Québec peuvent renforcer leur secteur énergétique, améliorer leur résilience économique et accélérer la transition vers un avenir énergétique respectueux de l’environnement.
Une entreprise de services écoénergétiques (communément appelée ESÉ, ou «?Energy Service Company?», ESCo, en anglais) est une entreprise qui développe, installe et organise le financement de projets visant à optimiser l’efficacité énergétique, la gestion de pointe, et les coûts des installations énergétiques d’entreprises et d’institutions.
Généralement, les ESÉ peuvent offrir les services suivants : – Diagnostiquer la consommation énergétique et l’état des systèmes. – Élaborer et organiser le financement de projets d’efficacité énergétique. – Installer et entretenir l’équipement. – Mesurer et vérifier les économies d’énergie. – Opérer les systèmes de gestion de pointe. – Valider les factures du distributeur d’électricité et du détaillant.
Les principaux leviers techniques sont l’immotique, l’éclairage, le chauffage et la climatisation des locaux, ainsi que le chauffage de l’eau.
Les grandes ESÉ prennent à leur compte certains risques techniques et de performance associés au projet par un contrat de performance énergétique (CPE) qui finance les améliorations à même les économies futures, sur plusieurs années.
Au Québec, les contrats de performance se sont développés rapidement à partir de 1998, après des modifications réglementaires touchant les appels d’offres des organismes publics. Dans la province, les deux principales ESÉ sont Ecosystem et Énergère. Econoler, l’une des premières ESÉ au monde, fut fondée en 1981 par Hydro Québec et Dessau-Soprin, un bureau de génie-conseil. Les dirigeants d’Ecololer ont racheté l’entreprise par la suite.
En règle générale, les clients des ESÉ bénéficient de l’expertise d’un spécialiste qui les guide et les défend dans leurs interactions contractuelles et techniques avec les ESÉ. Ce spécialiste les aide à évaluer les économies d’énergie, à les calculer et à les mesurer chaque année, ainsi qu’à mettre en place des mécanismes de compensation en cas de succès ou d’échec dans l’atteinte de ces économies.
On trouve également plusieurs joueurs spécialisés qui ne sont pas des ESÉ à proprement parler, ne proposant que quelques services. Certains s’appuient sur l’intelligence artificielle, comme BrainBox AI et vadiMAP. Des firmes d’ingénierie sont également présentes sur le marché, principalement dans la conception et l’élaboration. De plus, de grandes entreprises européennes comme Engie ont récemment fait leur entrée sur le marché.
An energy service company, commonly referred to as an ESCo, specializes in enhancing energy efficiency, managing energy peaks, and reducing energy expenses for businesses and organizations.
Generally, ESCos may offer the following services: – Diagnose energy consumption and system status. – Develop and organize the financing of energy efficiency projects. – Install and maintain equipment. – Measure and verify energy savings. – Operate state-of-the-art management systems. – Validate invoices from the electricity distributor and the retailer.
The main technical levers are building automation, lighting, space heating and air conditioning, and water heating.
Large ESCos take on some of the technical and performance risks associated with the project by funding improvements through an Energy Performance Contract (EPC), which is funded from future energy savings over several years.
In the Québec market, performance contracts developed strongly after 1998, following regulatory changes applicable to calls for tenders by public bodies. In the province, the two main ESCos are Ecosystem and Énergère. Econoler, one of the first ESCos in the world, was founded in 1981 by Hydro Québec and Dessau-Soprin, a consulting engineering firm. Ecololer’s managers later bought the company.
Typically, ESCo customers have an expert who guides and advocates for them in their interactions with the ESCos, specifically in regards to contractual and technical matters. This expert’s role is to help evaluate energy savings, determine how to calculate and quantify them annually, and negotiate compensation arrangements between the parties if the desired savings are not met.
There are also several niche players, not necessarily ESCos, that provide limited services, some of which utilize artificial intelligence, such as BrainBox AI and vadiMAP. Engineering firms are also active in the market, particularly in the design and development stages. We are also seeing the emergence of large European companies like Engie.
Dotée d’une hydroélectricité abondante, la chaîne de valeur de l’électricité du Québec s’est développée à sa façon. À titre de comparaison, la figure ci-dessous illustre les rôles communs des différents acteurs qui fournissent de l’électricité dans le monde.
En Europe, au Royaume-Uni, dans la plupart des États-Unis et en Ontario et en Alberta, des acteurs discrets remplissent chacune des cases du diagramme. Plus particulièrement, les producteurs vendent de l’électricité sur les marchés de l’énergie, achetée par des détaillants indépendants pour la revendre aux clients finaux. Les détaillants ne vendent que de l’énergie et ils ne sont pas propriétaires du réseau reliant les producteurs aux clients. Les détaillants peuvent être des entreprises privées concurrentielles ou des organismes publics sans but lucratif, selon les régions. Le flux d’électricité des producteurs aux clients est contrôlé par un opérateur de système indépendant. Les réseaux de transport et de distribution, qui sont des goulots, sont réglementés sur le prix, souvent avec des incitations à la fiabilité et aux coûts. Mais, dans l’ensemble, c’est la même chose que vous (le client) ayant un accès Internet filaire d’une société de téléphone ou de câblodistribution (c.-à-d. le réseau) pour ensuite acheter des services multimédias vendus par Netflix ou Apple (c.-à-d. les producteurs).
Au Québec, Hydro Québec est le producteur, le transporteur et le distributeur dominants. Elle a son propre opérateur de système interne et utilise des appels d’offres et des contrats gré à gré, et non un marché, pour acheter auprès de certains producteurs d’électricité indépendants. La vente au détail d’électricité est fournie avec la distribution d’électricité et il n’y a pas d’agrégateurs pour la gestion des pointes. Il y a très peu de stockage sur le réseau (autre que les vastes réservoirs) et peu de ressources énergétiques distribuées (RÉD). L’organisme de réglementation provincial n’approuve plus les dépenses du service public et les prix de l’électricité, maintenant rattachés à l’indice des prix à la consommation, jusqu’à concurrence de 3 %.
Le dégroupement de la chaîne de valeur de l’électricité du Québec, en partie ou autant qu’en Europe, ne peut se faire sans évaluer les avantages et les inconvénients de cette approche. Cependant, nous devons certainement regarder comment d’autres ont fait face à la rareté d’électricité alors que nous nous prélassions dans l’abondance. Parce que, après tout, il y aura plus de rareté que d’abondance à l’avenir.
Endowed with abundant hydropower, Québec’s electricity value chain developed in its own way. For comparison, the figure below illustrates the common roles of the various players delivering electricity to the world.
In Europe, the UK, most of the US and in Ontario and Alberta, discrete actors fill each of the boxes in the diagram. Most notably, producers sell electricity on energy markets, bought by independent retailers for resale to end customers. Retailers only sell energy and they do not own the grid connecting producers to customers. Retailers can either be competitive private ventures or not-for-profit public agencies, depending on regions. The flow of electricity from producers to customers is controlled by an independent system operator. The transmission and distribution grids, which are bottleneck facilities, are regulated on price, often with reliability and cost incentives. But, overall, this is the same as you (the customer) having a wired Internet access from a phone or cable company (aka the grid) and then buying media services sold by Netflix or Apple (aka producers).
In Québec, Hydro Québec is the dominant producer, transmitter, and distributor. It has its own internal system operator and uses tenders and negotiated contracts, not a market, to buy from some independent power producers. Electricity retail is bundled with electricity distribution and there are no aggregators for peak management. There is very little grid storage (other than the vast reservoirs) and few Distributed Energy Resources (DER). The provincial regulator no longer approves spending by the utility and the electricity prices, now pegged to the consumer price index, up to 3%.
Unbundling Québec’s electricity value chain, partly or as much as it is in Europe, cannot be done without assessing the pros and cons of this approach. However, we certainly need to look how others have coped with electricity scarcity while we basked in abundance. Because, after all, there will be more scarcity than abundance in the future.