Monthly Archives: September 2025

Energy in the Magdalen Islands: between local realities and global transitions

I recently returned from a stay in the Magdalen Islands in the Gulf of St. Lawrence. Behind the beauty of the landscapes lies a unique energy reality: both pragmatic and fragile.

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/energy-magdalen-islands-between-local-realities-global-benoit-marcoux-ox1ee/)

A beautiful yet fragile archipelago

Energy on the Islands is still dominated by fossil fuels: diesel for boats and trucks, gasoline for cars, large marine diesel engines for the Cap-aux-Meules power plant, and heating oil for homes.

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Photos: Ferry; Heating oil tank; Fuel tanks; Port of Cap-aux-Meules

Two wind turbines punctuate the landscape. They symbolize a willingness to diversify, but also local resistance to change perceived as imposed “from the mainland”. Unlike Prince Edward Island, which I passed on the way to the ferry, I saw no solar panels in the Magdalen Islands. On PEI, solar panels are already visible in the landscape and part of everyday life, accentuating the contrast.

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Enercon E126 EP3 wind turbine and my campervan to have a sense of scale

A local economy anchored in diesel

The Cap-aux-Meules plant runs on large 12 MW marine diesel engines. These are the same types of engines found in many power plants across Africa and other remote regions of the world: reliable, robust, but rigid. They cannot easily adjust to variations in wind power.

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Cap-aux-Meules power plant

Maintaining them requires specialized mechanics, often trained in maritime trades. These stable jobs are essential in a local economy marked by the seasonality of tourism and fishing. Replacing diesel with renewables does not recreate the same job base. And that is the core dilemma: energy transition is not just about replacing megawatts, it must also work with existing economic and social structures.

Between renewables and network rigidity

Integrating renewables runs up against this reality. The two existing turbines produce electricity, but their contribution is constrained by the inflexible thermal fleet. The absence of residential or commercial solar reinforces the impression of a system locked in its traditional model, despite potential and inspiring examples elsewhere.

Hydro-Québec’s plan (June 2025)

Hydro-Québec recently announced a strategy to reshape the Islands’ energy supply:

  • A new 16.8 MW wind farm on Grosse-Île, expected to cut diesel use by 40%.
  • A residential and commercial solar program starting in 2026 (covering up to 50% of installation costs).
  • A new low-carbon fuel power plant by 2035, designed to maintain local jobs.
  • A $70M efficiency program, including widespread deployment of heat pumps.

This plan addresses social and technical constraints, but it isn’t very innovative. One might have hoped for more: experiments with storage, pilot microgrids, or bolder solutions like those seen in other islands.

Transport and heating: small but concrete steps

I saw a few electric cars. Like heat pumps, each replacement reduces imported fuel consumption and emissions, even if the electricity still comes mainly from fossil fuels. In a temperate climate, the efficiency gains are significant.

The Orkney contrast

Across the Atlantic, the Orkney Islands (Scotland) chose a different path: go big on renewables (wind, tidal, solar), then invent solutions to balance the grid with storage and green hydrogen. In the Magdalen Islands, the approach remains cautious and traditional: secure energy with a thermal base, and gradually add renewables. Two opposite logics, both valid in their respective contexts.

Madelinots facing climate change

Residents don’t need theory: they already live with climate impacts. Coastal erosion is everywhere, entire homes are protected by rock armouring, and the disappearance of sea ice worsens winter storms. Their carbon footprint is tiny, but their vulnerability immense.

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Houses protected by a rock wall

A universal contrast: pragmatism vs idealism

This contrast between pragmatism (Michael Liebreich) and idealism (Greta Thunberg) is not unique to the Islands. It is found everywhere the transition threatens established practices or entrenched orders. Think of Alberta: facing climate-driven wildfires, yet still dependent on oil exploitation.

Conclusion – Politics as the art of the possible

From the mainland, the contradictions seem obvious: acknowledging climate change while relying on diesel. But the Islands’ energy transition must be built with, and for, their residents.

Hydro-Québec’s strategy charts a pragmatic course: diversify supply, cut emissions, and preserve local jobs. Yet for a territory so exposed and symbolic, perhaps more boldness was needed.

Énergie aux Îles-de-la-Madeleine : entre réalité locale et transitions globales

Je reviens d’un séjour aux Îles-de-la-Madeleine, dans le golfe du St-Laurent. Derrière la beauté des paysages, on découvre une réalité énergétique unique, à la fois pragmatique et fragile.

(LinkedIn : https://www.linkedin.com/pulse/energy-magdalen-islands-between-local-realities-global-benoit-marcoux-ox1ee/)

Un archipel beau et fragile

L’énergie aux Îles est encore dominée par les combustibles fossiles : diesel pour les bateaux et les camions, et essence pour les voitures, gros moteurs maritimes pour la centrale thermique de Cap-aux-Meules, mazout pour le chauffage.

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Photos: traversier; réservoir de mazout; réservoirs de carburant; port de Cap-aux-Meules.

Deux éoliennes ponctuent le paysage. Elles symbolisent une volonté de diversification, mais aussi les résistances locales face à un changement perçu comme imposé « du continent ». Contrairement à l’Île-du-Prince-Édouard, visitée sur le chemin du traversier, je n’ai vu aucun panneau solaire aux Îles. Sur l’Î.-P.-É., les panneaux sont déjà visibles dans le paysage et intégrés dans la vie quotidienne, ce qui accentue le contraste.

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Éolienne Enercon E126 EP3 et mon campeur pour donner l’échelle

Une économie locale ancrée dans le diesel

La centrale de Cap-aux-Meules fonctionne avec de gros moteurs diesel maritimes de 12 MW. Ce sont les mêmes types de moteurs que l’on retrouve dans de nombreuses centrales en Afrique ou dans d’autres régions isolées du monde : fiables, robustes, mais rigides. Ils ne peuvent pas s’ajuster rapidement aux variations de l’éolien.

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Centrale de Cap-aux-Meules

Leur entretien mobilise des mécaniciens spécialisés, souvent formés dans le milieu maritime. Ces emplois stables sont essentiels dans une économie locale marquée par la saisonnalité du tourisme et de la pêche. Remplacer le diesel par des énergies renouvelables ne recrée pas le même tissu d’emplois. Et c’est là tout le dilemme : la transition énergétique ne se limite pas à remplacer des mégawatts, elle doit aussi composer avec les structures économiques et sociales existantes.

Entre renouvelables et rigidité du réseau

L’intégration des énergies renouvelables se heurte directement à cette réalité. Les deux éoliennes actuelles produisent de l’électricité, mais leur contribution est limitée par la rigidité du parc thermique. L’absence de solaire résidentiel ou commercial renforce cette impression d’un système qui reste enfermé dans son modèle traditionnel, malgré le potentiel et les exemples inspirants observés ailleurs.

Le plan d’Hydro-Québec (juin 2025)

Hydro-Québec a récemment annoncé une stratégie pour transformer l’approvisionnement énergétique des Îles :

  • Un nouveau parc éolien de 16,8 MW à Grosse-Île, qui réduira de 40 % la consommation de diesel.
  • Un programme solaire résidentiel et commercial dès 2026 (jusqu’à 50 % du coût couvert).
  • Une nouvelle centrale à carburant à faible intensité en carbone d’ici 2035 pour maintenir des emplois locaux.
  • Un programme d’efficacité énergétique de 70 M$, incluant le déploiement massif de thermopompes.

Ce plan répond aux contraintes sociales et techniques, mais il n’est pas très innovant. On aurait pu espérer davantage : expérimentations avec le stockage, projets pilotes de microgrids hybrides, solutions plus audacieuses, comme on en voit dans d’autres îles.

Transport et chauffage : de petits pas concrets

J’ai vu quelques voitures électriques. Comme pour les thermopompes, chaque remplacement réduit la consommation de carburant importé et les émissions, malgré l’électricité de source fossile, surtout dans un climat tempéré qui maximise les gains d’efficacité.

Le contraste avec les Orkney

À l’autre bout de l’Atlantique, les îles Orkney (Écosse) ont pris une voie différente : miser massivement sur le renouvelable (éolien, marée, solaire), puis inventer des solutions pour équilibrer le réseau avec du stockage et de l’hydrogène vert. Aux Îles-de-la-Madeleine, l’approche reste prudente et traditionnelle : sécuriser l’énergie avec une base thermique, et intégrer progressivement des renouvelables. Deux logiques opposées, toutes deux légitimes selon les contextes.

Les Madelinots face aux changements climatiques

Les habitants n’ont pas besoin d’explications théoriques : ils vivent déjà les effets du climat. L’érosion côtière est visible partout, des maisons entières sont protégées par des enrochements artificiels, et la disparition du couvert de glace aggrave les tempêtes hivernales. Leur empreinte carbone est minuscule, mais leur vulnérabilité est immense.

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Maisons protégées par enrochement

Un contraste universel : pragmatisme vs idéalisme

Ce contraste entre pragmatisme (à la Michael Liebreich) et idéalisme (à la Greta Thunberg) n’est pas exclusif aux Îles. On le retrouve partout où la transition menace les façons de faire ou l’ordre établi. Pensons à l’Alberta : confrontée aux feux de forêt liés au climat, mais toujours dépendante de l’exploitation pétrolière.

Conclusion – La politique est l’art du possible

Vues du continent, les contradictions semblent évidentes : reconnaître les changements climatiques tout en continuant à dépendre du diesel. Mais la transition énergétique des Îles doit se construire avec et pour leurs habitants.

La stratégie d’Hydro-Québec trace une voie pragmatique : diversifier les sources, réduire les GES, tout en préservant l’économie locale. Mais pour un territoire aussi exposé et symbolique, on aurait peut-être aimé plus d’audace.