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Taxer ou ne pas taxer : naviguer sur le chemin complexe de la décarbonisation

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/taxer-ou-ne-pas-naviguer-sur-le-chemin-complexe-de-la-benoit-marcoux-j8mae)

La taxe sur le carbone est devenue un point central dans le débat électoral fédéral au Canada, reflétant le défi de concilier croissance économique, durabilité environnementale et soutien public. En tant qu’outil largement discuté pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, elle met en lumière la tension entre l’urgence de l’action climatique et les impacts économiques et sociaux des décisions politiques. Bien que la tarification du carbone soit importante, s’appuyer uniquement sur les signaux de prix est insuffisant pour parvenir à une transformation durable. Des comparaisons avec la transition des voitures à chevaux aux automobiles montrent qu’un succès dépend de l’innovation, mais aussi d’efforts concertés en vue d’établir des réglementations et des infrastructures, et non pas simplement d’une taxe sur le fumier.

Les objectifs des outils de politique carbone

L’objectif ultime des politiques carbone devrait être de réduire, voire d’éliminer durablement, les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, il est nécessaire de déployer des outils stratégiques au fur et à mesure de l’évolution des technologies et des profils d’émissions. Cependant, des politiques axées sur l’efficacité à court terme risquent d’améliorer les systèmes d’énergies fossiles au lieu de promouvoir des alternatives zéro émission. Par exemple, des subventions visant à améliorer l’efficacité des centrales électriques au charbon pourraient réduire temporairement les émissions, mais prolonger la durée de vie de ces centrales, retardant ainsi les investissements dans les énergies renouvelables et augmentant les coûts à long terme.

Une stratégie plus efficace donne la priorité à un investissement précoce dans les technologies zéro émission, garantissant qu’elles peuvent être mises à l’échelle et devenir rentables avec le temps. La transition vers des systèmes propres dès que possible minimise le gaspillage de ressources et accélère la décarbonisation. Trouver cet équilibre est crucial : les politiques doivent éviter les perturbations économiques tout en obtenant un large soutien du public et des industries pour un changement transformateur.

Éviter les conséquences non intentionnelles

Les politiques carbone doivent prendre en compte les émissions mondiales en évitant les scénarios où les efforts nationaux déplacent les émissions en externalisant la production vers des régions avec des réglementations environnementales plus laxistes, sapant ainsi leur impact. Par exemple, l’externalisation de la production vers des pays comme la Chine, où le charbon domine le mix énergétique, a été associée à une augmentation des émissions mondiales malgré les réductions dans les pays occidentaux.

Les politiques doivent également minimiser les réactions négatives du public. Les taxes très visibles, par exemple celles imposées sur le carburant, peuvent être injustes envers les personnes qui n’ont pas accès à des options plus vertes. À la place, il serait préférable d’instaurer des subventions pour l’achat de voitures électriques ainsi que des amendes pour les voitures polluantes, lorsque des solutions alternatives existent, afin de promouvoir l’équité. De plus, les politiques doivent éviter la fermeture d’industries lorsque des alternatives durables ne sont pas encore développées, garantissant ainsi la résilience économique pendant la transition.

Innovation et changement structurel

La décarbonisation nécessite de l’innovation et des changements structurels, et pas seulement une redistribution des ressources. Un financement précoce de la recherche et du développement (R&D) public est essentiel pour créer et adopter de nouvelles technologies, qui peuvent ensuite être soutenues par des politiques de structuration du marché. Celles-ci incluent des subventions, des crédits d’impôt, des marchés publics, des mandats, des normes, des investissements publics directs et la tarification du carbone. Ces mesures établissent une base pour que les technologies propres gagnent en traction et dominent éventuellement le marché.

Les efforts devraient initialement se concentrer sur la promotion des industries renouvelables plutôt que de pénaliser l’utilisation des combustibles fossiles. Critiquer les systèmes existants sans présenter d’alternatives convaincantes n’aboutit à rien. À la place, mettre en avant et tester de nouvelles technologies propres dans des marchés de niche peut ouvrir la voie à une adoption plus large. Un soutien précoce, tel que des subventions et des crédits d’impôt, est crucial pour réduire les risques financiers qui dissuadent les investissements privés.

Le rôle de la tarification du carbone

La tarification du carbone est un outil polyvalent pour réduire les émissions, mais son efficacité dépend d’une conception et d’une mise en œuvre minutieuses. Au début de la transition, une tarification modérée du carbone pourrait ne pas encourager largement l’adoption de technologies vertes en raison de l’absence de substituts viables. Au lieu de cela, cette tarification peut conduire à des améliorations incrémentales de l’efficacité des combustibles fossiles ou à des déplacements sectoriels des émissions sans provoquer de changement structurel. Par exemple, une taxe carbone modeste pourrait encourager un passage du pétrole au gaz plutôt qu’aux énergies renouvelables.

Les systèmes de plafonnement et d’échange offrent une certitude quant à la réduction des émissions, mais introduisent une volatilité des prix, ce qui complique la planification à long terme pour les entreprises et les consommateurs. Cependant, ils présentent un avantage dans la collaboration interjuridictionnelle. Le système Québec-Californie illustre cette approche, harmonisant les objectifs régionaux et réduisant les émissions grâce à des cadres partagés.

À l’inverse, les taxes sur le carbone offrent une prévisibilité des coûts, favorisant les investissements dans des alternatives plus propres. Elles peuvent être plus facilement adaptées pour cibler les secteurs disposant d’options écologiques accessibles, comme la production d’électricité, tout en offrant des exemptions ou des taux réduits pour les industries difficiles à décarboner, telles que l’aviation ou la production de ciment. Cette flexibilité garantit l’équité et la praticabilité tout en encourageant l’innovation dans les technologies à faible émission.

En fin de compte, le choix entre les taxes sur le carbone et les systèmes de plafonnement et d’échange devrait refléter la préparation des secteurs et les objectifs régionaux, équilibrant les priorités environnementales, économiques et sociales.

Exploiter les politiques de structuration du marché tout au long du cycle de vie technologique

Les politiques de structuration du marché sont essentielles pour encourager l’adoption des technologies propres. Les différentes industries progressent à des rythmes distincts dans le développement technologique, nécessitant des approches ciblées. Les décideurs doivent reconnaître que plusieurs cycles de vie peuvent coexister simultanément dans différents secteurs :

  1. Étape précoce : Le financement public de la R&D pose les bases de l’innovation. Les laboratoires de recherche jouent un rôle clé en effectuant des R&D essentielles et en testant de nouvelles technologies avant qu’elles ne soient déployées à plus grande échelle.
  2. Étape de démonstration et de début de commercialisation : Les subventions et crédits d’impôt réduisent les risques financiers, permettant le déploiement initial de technologies propres. Les marchés publics accélèrent les projets de démonstration, prouvant la viabilité de ces solutions.
  3. Étape de croissance : Les mandats et les normes aident à établir des marchés pour les technologies émergentes, tandis que les banques vertes et les financements ciblés comblent les lacunes de financement. Les décideurs doivent équilibrer l’intégration des chaînes d’approvisionnement mondiales avec le développement des capacités locales pour les composants critiques, garantissant la résilience économique. Cette approche double crée non seulement des emplois, mais renforce également le soutien public en montrant les avantages tangibles de la transition.
  4. Étape de concurrence sur le marché : À mesure que la concurrence s’intensifie et que les économies d’échelle réduisent les coûts, des incitatifs déclinants peuvent encore combler les écarts de coûts, rendant les technologies propres plus abordables. Ces politiques facilitent une transition plus fluide pour les entreprises et les consommateurs vers des alternatives plus propres, réduisant les barrières financières et accélérant l’adoption généralisée.
  5. Étape mature : Les pénalités financières, telles que les frais sur les technologies traditionnelles ou la tarification du carbone, deviennent des incitations efficaces pour abandonner les technologies obsolètes et polluantes. À ce stade, les alternatives propres sont largement disponibles et compétitives, faisant des pénalités un moteur solide pour finaliser la transition.

Séquencement et maintien du soutien politique

Un séquencement efficace des politiques est essentiel pour atteindre des réductions d’émissions durables tout en minimisant les perturbations économiques et la résistance publique. Les mesures précoces, telles que les marchés publics, les subventions et les réglementations sont fondamentales pour établir de nouvelles technologies. Cependant, un retrait prématuré du soutien risque de permettre aux industries établies de reprendre leur domination.

Une fois que les alternatives propres sont largement disponibles et compétitives, des pénalités ciblées sur les technologies obsolètes peuvent renforcer davantage la transition. La prévisibilité des politiques demeure cruciale, y compris en amont de leur application, ce qui permet aux parties prenantes d’avoir confiance pour planifier et investir dans des transitions à long terme. Les décideurs doivent également planifier l’offre d’électricité propre pour la demande croissante, garantissant que les infrastructures suivent le rythme des besoins en électrification. Cet alignement permet d’éviter les goulets d’étranglement qui pourraient ralentir l’effort global de décarbonisation.

Plan intégré du système énergétique (PISE)

Un PISE est crucial pour des solutions énergétiques durables. Contrairement à des mesures politiques isolées, un PISE adopte une approche globale de la gestion de l’énergie, intégrant diverses sources d’énergie, des prévisions de demande, des technologies, des infrastructures et des chaînes d’approvisionnement pour optimiser l’efficacité et la durabilité. Ce plan répond au besoin immédiat de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en garantissant la sécurité énergétique et la résilience économique à long terme.

Un PISE organise et intègre les efforts dans des secteurs clés, tels que l’électricité, les transports et l’industrie. En intégrant les progrès réalisés dans les énergies renouvelables, le stockage d’énergie, les technologies des réseaux intelligents et les solutions client décarbonées, un PISE vise à optimiser l’offre et la demande, réduire les inefficacités et améliorer la fiabilité du système. Cette approche est conçue pour soutenir la transition vers une économie à faible émission de carbone tout en répondant aux défis liés à la sécurité énergétique et à la durabilité.

Conclusion

La question de taxer ou de ne pas taxer illustre le défi plus large de la prise de décision en situation d’incertitude. Les décideurs doivent évaluer les risques, considérer les conséquences et aborder les préoccupations éthiques et pratiques pour tracer une voie à suivre. À l’image du dilemme existentiel d’Hamlet, «?être ou ne pas être?», les choix en matière de politique carbone sont empreints de complexité et d’enjeux d’une grande importance. Pour accélérer la transition énergétique, les gouvernements doivent utiliser une boîte à outils variée et dynamique, en séquençant et en calibrant soigneusement des politiques prévisibles afin de favoriser l’innovation, réduire les émissions et atteindre les objectifs climatiques mondiaux. La lutte pour décider reflète le besoin plus large de courage et de prévoyance face aux incertitudes de notre avenir commun.

To Tax or Not to Tax: Navigating the Complex Path to Decarbonization

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/tax-navigating-complex-path-decarbonization-benoit-marcoux-qcype)

The carbon tax has become a focal point in Canada’s federal election debate, reflecting the challenge of balancing economic growth, environmental sustainability, and public support. As a widely discussed tool for reducing greenhouse gas emissions, it highlights the tension between urgent climate action and the economic and social impacts of policy decisions. While carbon pricing is important, relying solely on price signals is insufficient for achieving a sustainable transformation. Comparisons to the transition from horse-drawn carriages to automobiles illustrate that success requires innovation alongside coordinated efforts to establish regulations and infrastructure—not just a tax on horse manure.

The Objectives of Carbon Policy ToolsThe ultimate goal of carbon policy should be to permanently reduce, or even eliminate, global greenhouse gas emissions. Achieving this requires strategic deployment of tools as technologies evolve and emission profiles shift. However, policies focused on short-term cost efficiency risk improving fossil fuel systems instead of promoting zero-emission alternatives. For instance, subsidies for enhancing the efficiency of coal-fired power plants might reduce emissions temporarily but extend the plants’ lifespans, delaying renewable energy investments and increasing long-term costs.A more effective strategy prioritizes early investment in zero-emission technologies, ensuring they can scale up and become cost-effective over time. Transitioning to clean systems as quickly as feasible minimizes wasted resources and accelerates decarbonization. Striking this balance is crucial: policies must avoid economic disruption while building broad public and industry support for transformative change.Avoiding Unintended ConsequencesCarbon policies must consider global emissions, avoiding scenarios where domestic efforts shift emissions by outsourcing manufacturing to regions with looser environmental regulations, thereby undermining their impact. For example, the outsourcing of production to countries like China, where coal dominates the energy mix, has been linked to a rise in global emissions despite reductions in Western nations.Policies should also mitigate public backlash. Overly apparent taxes, like fuel surcharges, can unfairly burden individuals without access to sustainable options. Instead, subsidies for eco-friendly vehicles and penalties for polluting ones, when viable alternatives exist, promote fairness. Additionally, policies must avoid shutting down industries where sustainable alternatives have not yet been developed, ensuring economic resilience during the transition.Innovation and Structural ChangeDecarbonization requires innovation and structural changes, not just redistribution of resources. Early funding of public research and development (R&D) is critical for creating and adopting new technologies, which can then be supported through market-shaping policies. These include subsidies, tax credits, public procurement, mandates, standards, direct public investment, and carbon pricing. Such measures establish a foundation for clean technologies to gain traction and eventually dominate the market.Efforts should initially focus on nurturing renewable industries rather than penalizing fossil fuel use. Criticizing existing systems without presenting compelling alternatives achieves little. Instead, showcasing and testing new clean technologies in niche markets can pave the way for broader adoption. Early-stage support, such as subsidies and tax credits, is crucial to address financial risks that deter private investment.The Role of Carbon PricingCarbon pricing is a versatile tool for reducing emissions, but its effectiveness depends on careful design and implementation. Early in the transition, moderate carbon prices may not drive widespread adoption of green technologies due to the lack of viable substitutes. Instead, they may lead to incremental efficiency improvements in fossil fuel use or emissions shifts across sectors without creating structural change. For example, a modest carbon tax might incentivize a shift from oil to gas rather than to renewables.Cap-and-trade systems provide certainty in emissions reductions but introduce price volatility, complicating long-term planning for businesses and consumers. However, they offer an advantage in cross-jurisdictional collaboration. The Québec-California system exemplifies this approach, harmonizing regional goals and achieving emissions reductions through shared frameworks.In contrast, carbon taxes offer cost predictability, fostering investments in cleaner alternatives. They can be more easily tailored to target sectors with accessible green options, like power generation, while offering exemptions or lower rates for hard-to-abate industries such as aviation or cement production. This flexibility ensures fairness and practicality while encouraging innovation in low-emission technologies.Ultimately, the choice between carbon taxes and cap-and-trade systems should reflect sector readiness and regional goals, striking a balance between environmental, economic, and social priorities.Leveraging Market-Shaping Policies Across the Technology Life CycleMarket-shaping policies are essential for driving the adoption of clean technologies. Different industries progress through distinct stages of technological development, requiring targeted approaches. Policymakers must acknowledge that several life cycles can coexist simultaneously within different sectors:

  1. Early Stage: Public funding for R&D lays the foundation for innovation. Research laboratories play a key role in conducting essential R&D and testing new technologies before they are scaled for broader use.Demonstration and Early Commercial Stage: Subsidies and tax credits offset financial risks, enabling the initial deployment of clean technologies. Public procurement accelerates demonstration projects, proving the viability of these solutions.Growth Stage: Mandates and standards help establish markets for emerging technologies, while green banks and targeted lending address funding gaps. Policymakers must balance the integration of global supply chains with fostering local capacity for critical components, ensuring economic resilience. This dual approach not only creates jobs but also builds public support by showcasing tangible benefits of the transition.Market Competition Stage: As competition intensifies and economies of scale drive costs down, declining incentives can still bridge cost gaps, making clean technologies more affordable. These policies facilitate a smoother transition for businesses and consumers to adopt cleaner alternatives, reducing financial barriers and accelerating widespread adoption.Mature Stage: Financial penalties, such as fees on traditional technology or carbon pricing, become effective motivators for transitioning away from outdated and polluting technologies. By this stage, clean alternatives are widely available and cost-competitive, making penalties a strong driver for finalizing the transition.

Sequencing and Sustaining Policy SupportEffective policy sequencing is vital for achieving lasting emissions reductions while minimizing economic disruptions and public resistance. Early-stage measures such as public procurement, subsidies, and regulations are instrumental in establishing new technologies. However, withdrawing support prematurely risks allowing entrenched industries to reassert dominance.Once clean alternatives are widely available and competitive, targeted penalties on outdated technologies can further drive the transition. Policy predictability remains crucial, including well before their application, giving stakeholders the confidence to plan and invest in long-term transitions. Policymakers must also plan a clean electricity supply for the growing demand, ensuring that infrastructure keeps pace with electrification needs. This alignment helps avoid bottlenecks that could stall the broader decarbonization effort.Integrated Energy System Plan (IESP)An IESP is pivotal for sustainable energy solutions. Unlike isolated policy measures, an IESP takes a comprehensive approach to energy management, integrating diverse energy sources, demand forecasts, technologies, infrastructure, and supply chains to optimize efficiency and sustainability. This plan addresses the immediate need for reducing greenhouse gas emissions while ensuring long-term energy security and economic resilience.An IESP organizes and integrates efforts across key sectors, such as electricity, transportation, and industry. By incorporating advancements in renewable energy, energy storage, smart grid technologies, and green customer solutions, an IESP aims to optimize supply and demand, reduce inefficiencies, and improve system reliability. This approach is designed to support the transition to a low-carbon economy while addressing energy security and sustainability challenges.ConclusionThe question of whether to tax or not to tax encapsulates the broader challenge of decision-making under uncertainty. Policymakers must weigh risks, consider consequences, and grapple with ethical and practical concerns in charting a path forward. Like Hamlet’s existential dilemma, “to be or not to be”, the choices in carbon policy are fraught with complexity and stakes of great magnitude. To accelerate the energy transition, governments must employ a diverse and dynamic toolkit, carefully sequencing and calibrating predictable policies to foster innovation, reduce emissions, and achieve global climate goals. The struggle to decide reflects the broader need for courage and foresight in confronting the uncertainties of our shared future.

Navigating “America First”: Strategic Focus for Canada’s Energy Transition

The “America First” trade policy and executive orders recently signed by President Trump present significant challenges for Canada’s energy sector, particularly for Québec. These measures include proposed tariffs on Canadian goods, a divergence in climate policies, and the rollback of electric vehicle (EV) incentives in the U.S. Given the deep integration of the North American auto and energy sectors, these developments have far-reaching implications for Canada’s energy transition.

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/navigating-america-first-strategic-focus-canadas-energy-marcoux-vxmnc/)

Key Challenges

1. Tariffs and Market Competitiveness

The U.S. has proposed a 25% tariff on Canadian goods, including energy exports like oil, natural gas, and hydroelectricity. Québec’s hydroelectric sector, which relies heavily on electricity exports to the U.S., would be directly affected. Such tariffs would undermine Hydro Québec’s competitiveness for long-term contracts and its ability to trade on short-term spot markets in the U.S. Northeast. Canadian oil, already trading at a discount, would face further price pressure, exacerbating financial challenges for oil-producing provinces. This situation also raises questions about the viability of the Keystone XL pipeline, which was promoted by President Trump but may be rendered unnecessary if tariffs further reduce the competitiveness of Canadian oil. This contradiction adds to the uncertainty of future energy investments.

2. Reduced EV Availability

The rollback of U.S. EV incentives and infrastructure programs could hinder the growth of Canada’s EV supply chain. The integration of the North American auto sector means U.S. policies directly influence Canadian markets. A decrease in EV availability in the U.S. could similarly limit their availability in Canada, hindering the adoption of clean transportation technologies and delaying progress toward national emissions reduction targets.

3. Trade Restrictions and Supply Chain Risks

Potential U.S. trade restrictions on imports from countries like China or export controls on critical technologies could delay Canada’s energy transition. Key technologies at risk include:

  • Artificial Intelligence (AI): Vital for optimizing energy systems, enabling smart grids, and improving energy efficiency across sectors.
  • Energy storage systems: Batteries are essential for renewable energy integration, ensuring grid stability and balancing supply and demand. Advanced systems like lithium-ion and solid-state technologies play a critical role in renewable energy adoption and electric vehicles.
  • Grid management software: Necessary for modernizing energy infrastructure.
  • Solar and wind components: Turbines, panels, and related systems.
  • Transmission and distribution grid equipment: Critical for efficient electricity transmission and grid reliability, particularly with the integration of renewable energy. Transformers are currently in short supply, while DC transmission systems (HVDC) are an expanding market.

If Canada mirrors U.S. restrictions, it could face higher costs and limited access to these critical technologies.

Strategic Responses

Strengthening Domestic Supply Chains

Canada has a much smaller economy than the U.S., the EU, or China. It cannot realistically build supply chains for all components of the energy sector. Governments must focus on critical segments or areas where Canada has a competitive advantage. Key strategies include:

  • Re-shoring Manufacturing: Establishing domestic production for segments such as EV batteries, wind turbine components, and transformers to reduce reliance on foreign imports.
  • Trade Diversification: Expanding partnerships with Europe, South Korea, and Japan to secure access to essential materials and technologies.
  • Critical Material Access: Investing in domestic mining and recycling of rare earth elements and other vital materials.
  • Public-Private Partnerships: Supporting innovation and local manufacturing through subsidies and targeted investments.

Examples of focus areas include:

  • Critical Minerals: Leveraging Canada’s abundant reserves of lithium, nickel, and cobalt to support battery manufacturing.
  • Hydroelectric Power and Energy Storage: Capitalizing on Québec’s hydroelectric capacity, with east-west integration, and integrating advanced energy storage systems.
  • Renewable Hydrogen Production: Using renewable energy to produce green hydrogen for industrial decarbonization, particularly in sectors like steel and chemicals.

Prioritizing Local Energy Use

Québec’s abundant hydroelectric resources present an opportunity to focus on local decarbonization rather than exports. Electrification of transportation, heating, and heavy industry within Québec could reduce emissions while insulating the province from volatile export markets.

Similarly, while Canada’s oil and gas sectors warrant support in the near term, governments must balance investments against long-term trends. The International Energy Agency (IEA) predicts a global decline in oil and gas demand as economies transition to net-zero emissions, and China’s consumption of oil likely peaked in 2024. Resources should be prioritized for decarbonization initiatives and the development of clean energy technologies to build long-term economic resilience and adaptability.

Conclusion

The challenges posed by the “America First” trade policy highlight the importance of strategic focus for Canada’s energy transition. By investing in resilient supply chains, emphasizing local energy use, and targeting key sectors where Canada has competitive advantages—such as hydroelectricity, critical minerals, and renewable hydrogen—Canada and Québec can strengthen their energy sectors, enhance economic resilience, and accelerate the transition to a sustainable energy future.

Naviguer dans «?America First?» : un axe stratégique pour la transition énergétique du Canada

La politique «?America First?» et les décrets signés récemment par le président Trump posent des défis importants au secteur énergétique du Canada, particulièrement au Québec. Ces mesures incluent des tarifs proposés sur les biens canadiens, une divergence dans les politiques climatiques et un recul des incitatifs pour les véhicules électriques (VE) aux États-Unis. Compte tenu de l’intégration profonde des secteurs nord-américains de l’automobile et de l’énergie, ces développements ont des implications importantes pour la transition énergétique du Canada.

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/naviguer-dans-america-first-un-axe-strat%C3%A9gique-pour-la-benoit-marcoux-yiefc)

Défis principaux

1. Tarifs et compétitivité du marché

Les États-Unis ont proposé un tarif de 25 % sur les biens canadiens, y compris les exportations d’énergie, comme le pétrole, le gaz naturel et l’hydroélectricité. Le secteur hydroélectrique du Québec, qui dépend fortement des exportations d’électricité vers les États-Unis, serait directement touché. De tels tarifs affaibliraient la compétitivité d’Hydro Québec pour les contrats à long terme et sa capacité à échanger sur les marchés spot à court terme dans le nord-est des États-Unis. Le pétrole canadien, qui se négocie déjà à prix réduit, subirait une pression supplémentaire sur les prix, aggravant les défis financiers des provinces productrices de pétrole. Cette situation soulève aussi des questions sur la viabilité de l’oléoduc Keystone XL, promu par le président Trump, mais qui pourrait devenir inutile si les tarifs réduisent davantage la compétitivité du pétrole canadien. Cette contradiction ajoute à l’incertitude des futurs investissements énergétiques.

2. Réduction de la disponibilité des VE

Le recul des incitatifs et des programmes d’infrastructure pour les VE aux États-Unis pourrait freiner la croissance de la chaîne d’approvisionnement des VE au Canada. L’intégration du secteur automobile nord-américain signifie que les politiques américaines influencent directement les marchés canadiens. Une diminution de la disponibilité des VE aux États-Unis pourrait également limiter leur disponibilité au Canada, freinant l’adoption des technologies de transport propre et retardant les progrès vers les objectifs nationaux de réduction des émissions.

3. Restrictions commerciales et risques pour les chaînes d’approvisionnement

Les restrictions commerciales potentielles des États-Unis sur les importations de pays comme la Chine ou les contrôles à l’exportation sur les technologies critiques pourraient retarder la transition énergétique du Canada. Les technologies clés en danger incluent :

  • Intelligence artificielle (IA) : Essentielle pour optimiser les systèmes énergétiques, permettre des réseaux intelligents et améliorer l’efficacité énergétique dans tous les secteurs.
  • Systèmes de stockage d’énergie : Les batteries sont indispensables pour l’intégration des énergies renouvelables, garantissant la stabilité du réseau et équilibrant l’offre et la demande. Les systèmes avancés, tels que les batteries au lithium-ion et à l’état solide, jouent un rôle crucial dans l’adoption des énergies renouvelables et des véhicules électriques.
  • Logiciels de gestion des réseaux : Nécessaires pour moderniser les infrastructures énergétiques.
  • Composants solaires et éoliens : Turbines, panneaux et systèmes connexes.
  • Équipements de transmission et de distribution : Essentiels pour la transmission efficace de l’électricité et la fiabilité du réseau, en particulier avec l’intégration des énergies renouvelables. Les transformateurs sont actuellement en pénurie, tandis que les systèmes de transmission en courant continu (HVDC) représentent un marché en expansion.

Si le Canada suit les restrictions américaines, il pourrait faire face à des coûts plus élevés et à un accès limité à ces technologies critiques.

Réponses stratégiques

Renforcer les chaînes d’approvisionnement nationales

Le Canada dispose d’une économie bien plus petite que celles des États-Unis, de l’UE ou de la Chine. Il ne peut pas raisonnablement construire des chaînes d’approvisionnement pour tous les composants du secteur énergétique. Les gouvernements doivent se concentrer sur les segments critiques ou les domaines où le Canada a un avantage concurrentiel. Les stratégies clés incluent :

  • Relocalisation de la fabrication : Établir une production nationale pour des segments tels que les batteries pour VE, les composants d’éoliennes et les transformateurs afin de réduire la dépendance aux importations étrangères.
  • Diversification commerciale : Élargir les partenariats avec l’Europe, la Corée du Sud et le Japon pour sécuriser l’accès aux matériaux et technologies essentiels.
  • Accès aux matériaux critiques : Investir dans l’exploitation minière nationale et le recyclage des terres rares et d’autres matériaux vitaux.
  • Partenariats public-privé : Soutenir l’innovation et la fabrication locale grâce à des subventions et des investissements ciblés.

Exemples de domaines prioritaires :

  • Minéraux critiques : Tirer parti des abondantes réserves de lithium, de nickel et de cobalt du Canada pour soutenir la fabrication de batteries.
  • Hydroélectricité et stockage d’énergie : Capitaliser sur la capacité hydroélectrique du Québec, avec intégration est-ouest, et intégrer des systèmes de stockage d’énergie avancés.
  • Production d’hydrogène renouvelable : Utiliser les énergies renouvelables pour produire de l’hydrogène vert destiné à la décarbonisation industrielle, en particulier dans des secteurs comme l’acier et la chimie.

Prioriser l’utilisation locale de l’énergie

Les abondantes ressources hydroélectriques du Québec offrent une opportunité de se concentrer sur la décarbonisation locale plutôt que sur les exportations. L’électrification des transports, du chauffage et des industries lourdes au Québec pourrait réduire les émissions tout en isolant la province des marchés d’exportation volatils.

De même, bien que les secteurs pétroliers et gaziers du Canada méritent un soutien à court terme, les gouvernements doivent équilibrer les investissements face aux tendances à long terme. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit un déclin mondial de la demande de pétrole et de gaz à mesure que les économies passent à des émissions nettes nulles, et la consommation de pétrole de la Chine a probablement atteint son pic en 2024. Les ressources devraient être priorisées pour les initiatives de décarbonisation et le développement de technologies d’énergie propre afin de renforcer la résilience économique et l’adaptabilité à long terme.

Conclusion

Les défis posés par la politique «?America First?» soulignent l’importance d’une approche stratégique pour la transition énergétique du Canada. En misant sur des chaînes d’approvisionnement robustes, en favorisant une utilisation accrue de l’énergie produite localement et en se concentrant sur des secteurs clés où le Canada détient un avantage compétitif, comme l’hydroélectricité, les minéraux critiques et l’hydrogène vert, le Canada et le Québec peuvent renforcer leur secteur énergétique, améliorer leur résilience économique et accélérer la transition vers un avenir énergétique respectueux de l’environnement.

The Age of Electricity: A New Frontier for Growth, with a Focus on Canada and Québec

The world stands at the threshold of an electrified revolution. The Age of Electricity has arrived, promising to redefine industries, economies, and everyday life. By examining the evolution of electricity demand in the West and China, with a special focus on Canada and Québec, we uncover the key challenges and transformative opportunities that lie ahead.

(LinkedIn: https://www.linkedin.com/pulse/age-electricity-new-frontier-growth-focus-canada-qu%25C3%25A9bec-marcoux-81tqe)

The Dynamics of Electricity Demand: West vs. China

In the West, electricity demand grew steadily at an annual rate of approximately 2% from 1990 to the mid-2000s. However, this growth plateaued for nearly two decades, influenced by increased energy efficiency measures and the effects of deindustrialization. Today, we are witnessing a resurgence. Forecasts suggest that electricity consumption could increase by a factor of two, three, or even more by 2050, representing an annual growth rate of 2% to 5%.

China, on the other hand, tells a very different story. Starting from a lower baseline, the country’s electricity demand surged during the early 2000s, with annual growth rates reaching an impressive 11%. Although this rapid expansion has since moderated to around 5 or 6% per year, China remains a leader in electrification. This divergence highlights the West’s emphasis on energy efficiency and China’s accelerated industrialization trajectory.

The Rise of Electrification

Globally, the share of electricity in final energy consumption has increased significantly, rising from approximately 14% to 20% over the years. Québec presents an even more striking example of progress. With its abundant hydroelectric resources and Hydro Québec’s pioneering efforts, electricity now constitutes nearly half of the province’s energy consumption. In contrast, the West has generally stagnated at around 20%, while China has surged ahead, now achieving a 30% share.

These figures highlight an urgent reality: the West lags behind in the global electrification transition. As we advance further into this electrified era, addressing this disparity is crucial for future growth and sustainability. From a geopolitical perspective, this also puts China in a leading position for the developing world.

Why Electricity Is the Future

The era of electricity isn’t merely an option; rather, it’s an unavoidable reality. Decades of advancements in energy efficiency have positioned electricity as an increasingly competitive alternative to fossil fuels. Heat pumps, for example, can generate up to 3 kWh of heat for every 1 kWh of electricity consumed. Even when electricity is derived from a combined-cycle gas turbine, the total energy usage is lower compared to heating directly with natural gas. Similar efficiencies are evident in electric vehicles and induction stoves. Additionally, air conditioning—a growing necessity in many parts of the world—relies exclusively on electricity, as does much of the light industry, which continues to shift towards electric power.

As demand accelerates, the electricity sector is poised for transformative growth. Renewable energy sources like wind and solar, complemented by battery storage systems, are driving significant innovation while often being the most cost-effective options for new energy generation. Solar panels and batteries, increasingly installed at customer sites, also boost decentralized energy access. Despite the transition, traditional fossil fuel and nuclear plants will remain crucial in ensuring a stable energy supply.

Lessons From China and Challenges for the West

China’s strategic foresight in building a robust electricity supply chain over the past two decades offers a valuable roadmap for the West. The country has established itself as a leader not only in manufacturing solar panels, wind turbines, and batteries but also in producing critical components, such as transformers, switches, and advanced systems for direct current (DC) transmission lines. While Canada’s Hydro-Québec was a trailblazer in pioneering 735 kV alternating current (AC) transmission lines in the 20th century, China has surpassed this achievement with its 1,100 kV DC transmission lines, demonstrating superior technological advancements.

For the West, transitioning abruptly from decades of stagnant electricity demand to a phase of rapid growth presents unique challenges. Years of underinvestment, combined with stringent regulatory frameworks, have left utilities and infrastructure owners struggling to scale up. Rebuilding domestic manufacturing capacity, streamlining permitting processes, and fostering innovation will be pivotal to advancing the next phase of growth.

Building for the Future

To thrive in the Age of Electricity, bold, forward-thinking policies and industrial strategies are imperative. Governments must prioritize investments in grid modernization, renewable energy, and the development of domestic manufacturing capabilities. Utilities, in turn, should adopt innovative solutions to accelerate the deployment of critical infrastructure. Regulatory frameworks must strike a careful balance between safeguarding environmental standards and addressing the urgent need to expand capacity.

Canada, and Québec in particular, are uniquely positioned to lead this transition. By capitalizing on their hydroelectric expertise and committing to investments in emerging technologies, they can establish a global benchmark for sustainable and efficient energy systems. In particular, Quebec’s electricity supply chain is relatively large because it must support a significant portion of the final energy consumption in the province.

Conclusion

The Age of Electricity is not a distant aspiration; it is unfolding in real time. As electricity demand continues to surge, driven by decarbonization efforts and technological innovation, the West must take decisive action to bridge the gap. By drawing lessons from China’s proactive approach and leveraging local strengths, we can overcome the challenges ahead and unlock the immense potential of a fully electrified future.

L’ère de l’électricité : une nouvelle frontière de croissance, avec des leçons pour le Canada et le Québec.

Le monde se trouve au seuil d’une révolution électrique. L’ère de l’électricité est arrivée et elle promet de bouleverser les industries, les économies et notre mode de vie. Une analyse approfondie de l’évolution de la demande d’électricité en Occident et en Chine — avec un accent particulier sur le Canada et le Québec — offre des perspectives précieuses sur les défis et les opportunités de cette transformation.

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Les dynamiques de la demande d’électricité : Occident vs Chine

En Occident, la demande d’électricité a augmenté à un taux annuel d’environ 2 % de 1990 au milieu des années 2000. Cependant, cette croissance s’est stabilisée pendant près de deux décennies en raison de l’amélioration de l’efficacité énergétique et de la désindustrialisation. Aujourd’hui, nous assistons à une reprise. Les tendances récentes indiquent que la demande en électricité pourrait être multipliée par deux, trois ou même par quatre d’ici 2050, correspondant à un taux de croissance annuel de 2 % à 5 %.

La Chine, en revanche, présente une dynamique bien différente. Partant d’une base plus basse, la demande d’électricité du pays a connu une croissance explosive au début des années 2000, avec des taux annuels atteignant environ 11 %. Bien que ce rythme ait depuis ralenti à environ 5-6 % par an, la Chine reste en avance sur l’Occident en termes d’électrification. Cette divergence reflète l’accent mis par l’Occident sur l’efficacité énergétique et l’industrialisation rapide de la Chine. Sur le plan géopolitique, cela positionne également la Chine comme un acteur majeur dans le soutien à la croissance des pays en développement.

L’essor de l’électrification

Au niveau mondial, la part de l’électricité dans la consommation énergétique finale est passée d’environ 14 % à 20 % au fil des ans. Au Québec, l’histoire est encore plus impressionnante. Grâce à des ressources hydroélectriques abondantes et au leadership d’Hydro Québec, l’électricité représente près de la moitié de la consommation énergétique de la province. En revanche, dans l’ensemble, l’Occident s’est stagné autour de 20 %, tandis que la Chine a progressé à 30 %.

Ces chiffres soulignent un point critique : dans l’ensemble, l’Occident accuse un retard dans la transition vers l’électrification. Alors que nous avançons dans cette nouvelle ère, cet écart doit être comblé.

Pourquoi l’électricité est l’avenir

L’ère de l’électricité n’est pas seulement un choix?; c’est une évolution inévitable. Des décennies de progrès dans l’efficacité énergétique ont rendu l’électricité non seulement plus viable, mais souvent plus économique que les combustibles fossiles. Prenons l’exemple des pompes à chaleur : elles peuvent générer jusqu’à 3 kWh de chaleur pour chaque kWh d’électricité utilisé. Même lorsque l’électricité provient de turbines à gaz à cycle combiné, la consommation d’énergie totale reste inférieure à celle du gaz naturel utilisé directement pour le chauffage. Des principes similaires s’appliquent aux véhicules électriques et aux cuisinières à induction. De plus, la climatisation, un besoin croissant dans de nombreuses régions, fonctionne exclusivement à l’électricité, tout comme une grande partie de l’industrie légère qui migre de plus en plus vers l’énergie électrique.

Avec l’accélération de la demande, une expansion transformatrice de la production d’électricité est inévitable. Les sources d’énergie renouvelable, telles que l’éolien et le solaire, associées aux systèmes de stockage par batteries, mènent des avancées significatives dans le secteur énergétique. Ces solutions sont fréquemment les options les plus rentables pour la production d’énergie nouvelle. En parallèle, les panneaux solaires et les batteries, souvent installés sur site, renforcent l’accès décentralisé à l’énergie. Cependant, dans cette phase de transition, les centrales fonctionnant aux combustibles fossiles et au nucléaire continueront de jouer un rôle essentiel pour assurer une fourniture énergétique fiable.

Leçons de la Chine et enjeux pour l’Occident

La prévoyance de la Chine dans la construction de sa chaîne d’approvisionnement en électricité au cours des deux dernières décennies offre une feuille de route pour l’Occident. Le pays s’est imposé comme un leader non seulement dans la fabrication de panneaux solaires, d’éoliennes et de batteries, mais aussi dans la production de composants essentiels, tels que les transformateurs, les interrupteurs et les systèmes avancés pour les lignes de transmission à courant continu. Au 20e siècle, l’entreprise publique canadienne Hydro-Québec a révolutionné les lignes de transmission en courant alternatif à 735 kV. Cependant, la Chine a depuis dépassé ce jalon en construisant des lignes à courant continu à 1?100 kV.

Pour l’Occident, le passage brutal d’une demande électrique stagnante à une phase de croissance rapide pose des défis uniques. Des années de sous-investissement et des cadres réglementaires stricts ont laissé les services publics et les propriétaires d’infrastructures en difficulté pour se développer. Reconstruire la capacité de fabrication et rationaliser les politiques sera essentiel pour favoriser la prochaine phase de croissance.

Construire l’avenir

Pour prospérer dans l’ère de l’électricité, nous avons besoin de politiques et de stratégies industrielles audacieuses et tournées vers l’avenir. Les gouvernements doivent donner la priorité aux investissements dans la modernisation des réseaux, les énergies renouvelables et les capacités de fabrication domestiques. Les services publics doivent adopter des solutions innovantes pour accélérer le déploiement des infrastructures. Les cadres réglementaires doivent trouver un équilibre entre les considérations environnementales et l’urgence d’une mise à l’échelle.

Le Canada, et plus particulièrement le Québec, se trouve face à une occasion sans pareille de diriger cette mutation. En exploitant son savoir-faire en matière d’hydroélectricité et en investissant dans les nouvelles technologies, il peut servir d’exemple à suivre pour le reste du monde. En particulier, la chaîne d’approvisionnement de l’industrie de l’électricité québécoise est considérable en raison de sa responsabilité de fournir une part substantielle de la demande énergétique finale de la province.

L’ère de l’électricité n’est pas une réalité lointaine — il se déroule maintenant. Alors que la demande d’électricité continue d’augmenter, stimulée par la décarbonisation et les avancées technologiques, l’Occident doit agir de manière décisive pour rattraper son retard. En nous inspirant de l’approche chinoise et en nous appuyant sur les forces locales, nous pouvons relever les défis à venir et libérer tout le potentiel de cet avenir électrisé.

Quelques réflexions sur le prix du carbone


L’effet de mettre un prix général sur le carbone est d’amener les entreprises et les consommateurs à chercher des solutions pour réduire ce coût en utilisant des technologies renouvelables, la biomasse ou de l’hydrogène à bas carbone.

Cependant, le prix du carbone à n’importe quel niveau politiquement viable ne sera pas suffisant pour faire la transition dans les délais requis.
• C’est certainement le cas en efficacité énergétique, par exemple, car devenir plus efficace diminue l’impact du prix du carbone.
• Aussi, un prix sur le carbone visible aux consommateurs peut entraîner une vive opposition et, finalement, retarder la transition.
• Pour les entreprises, ajouter un coût dans un marché concurrentiel peut réduire la compétitivité.

Un prix sur le carbone est un peu comme une hache pour dégrossir un tronc d’arbre. C’est bien, mais pour finir le totem de la transition, il faut aussi des outils plus précis et on utilise alors des couteaux ou des ciseaux de sculpteur. Ainsi, en plus du prix sur le carbone, des politiques plus ciblées sont requises. Pour y arriver collectivement, il faudra créer un climat propice aux investissements, adopter des innovations, et changer nos comportements, car seulement mettre un prix sur le carbone et conduire des voitures électriques ne suffiront pas.

Le nouveau système énergétique mondial sera électrifié, local et varié

Le système énergétique mondial est basé sur l’énergie fossile (charbon, pétrole et gaz naturel) depuis deux siècles. Les combustibles fossiles sont les marchandises ultimes («?commodities?» en anglais) : faciles à transporter, faciles à stocker et standardisées. Le système énergétique fossile est ainsi une immense monoculture. Une pompe à essence pompe essentiellement le même produit, qu’elle soit à Québec, Dallas, Paris ou Nairobi. Les grandes pétrolières contribuent d’ailleurs à uniformiser les produits et à propager les meilleures façons de faire mondialement.

Les marchandises fossiles sont fortement exposées aux aléas géopolitiques. Si Poutine décide de fermer le robinet, l’Europe risque de geler. Si des révolutionnaires décident de fermer le golfe d’Aden, les pétroliers doivent emprunter des trajets plus longs et coûteux.

Le système énergétique mondial électrifié est différent. L’électricité ne peut être stockée efficacement pour être transportée : les lignes électriques ont au plus quelques milliers de kilomètres. S’il est possible de stocker l’électricité dans des batteries ou avec de l’hydroélectricité pompée, la période économique de stockage se mesure en heures ou en jours. La production est donc plus locale et rapidement consommée.

Cependant, les sources d’électricité et les besoins d’électrification varient beaucoup d’un endroit à l’autre. Si on peut se climatiser avec du solaire en Australie du Sud, on se chauffe à l’hydroélectricité au Québec. Puis, c’est l’éolien aux Pays-Bas et le nucléaire en France.

La géopolitique sera beaucoup moins importante. Si la Chine ne peut pas nous envoyer de nouveaux panneaux solaires, d’autres le feront et on peut toujours adopter les politiques industrielles pour en faire ici. De plus, les panneaux déjà livrés continueront de produire de l’électricité, alors qu’on serait immobilisé et gèlerait (ou suerait) sans un approvisionnement continu en énergie fossile.

Voici donc une autre caractéristique du système énergétique mondial électrifié : il sera local. Les choix d’électrification des sociétés dépendront des ressources disponibles localement et les solutions varieront en conséquence. Ce qui marche en Californie ne marche pas nécessairement ici.

Cependant, les outils seront les mêmes partout : production renouvelable (centralisée ou distribuée), stockage, transport, distribution, et utilisation efficace. La diffusion des connaissances techniques et des meilleures pratiques d’affaires devra être plus explicite que ce n’était nécessaire avec les grandes pétrolières. Chaque région devra développer une bonne vigie industrielle et technologique pour apprendre des autres, partager ses bons coups, et comparer régulièrement sa performance.

Donc, préparez-vous à votre avenir électrifié : produire et consommer localement tout en vous inspirant d’idées mondiales.

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The New Global Energy System Will Be Electrified, Local and Varied

The world’s energy system has been based on fossil fuels (coal, oil, and natural gas) for two centuries. Fossil fuels are the ultimate commodities: easy to transport, easy to store and standardized. The fossil fuel energy system is thus a huge monoculture. A gas pump pumps the essentially same product, whether it’s in Québec City, Dallas, Paris or Nairobi. The big oil companies are also helping to standardize products and propagate best practices globally.

Fossil fuels are highly exposed to geopolitical uncertainties. If Putin decides to turn off the tap, Europe risks freezing. If revolutionaries decide to close the Gulf of Aden, oil tankers must take longer and more expensive routes.

The electrified global energy system is different. Electricity cannot be efficiently stored for transport: power lines have at most a few thousand kilometres. While it is possible to store electricity in batteries or with pumped hydroelectricity, the economic storage period is measured in hours or days. The production is therefore more local and quickly consumed.

However, the sources of electricity and the needs to electrify vary greatly from one place to another. If you can get solar power to stay cool in South Australia, you heat your home with hydroelectricity in Québec. Then there is wind power in the Netherlands and nuclear power in France.

Geopolitics will be much less important. If China can’t send us new solar panels, others will, and we can always adopt the industrial policies to make them here. In addition, the panels already delivered will continue to generate power, while we would be stuck and freezing (or sweating) without a continuous supply of fossil fuels.

So here’s another feature of the electrified global energy system: it will be local. Regional electrification choices will depend on locally available resources and solutions will vary accordingly. What works in California doesn’t necessarily work here.

However, the tools will be the same everywhere: renewable generation (centralized or distributed), storage, transmission, distribution, and efficient use. The dissemination of technical knowledge and business best practices will have to be more explicit than was necessary with the big oil companies. Each region will have to develop a good industrial and technological watch to learn from others, share its successes, and regularly compare its performance.

So, get ready for your electrified future: producing and consuming locally while being inspired by global ideas.

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The Impact of Industrial Policies on Québec’s Electricity Industry

With the energy transition, Québec is currently at a turning point reminiscent of the period following the Quiet Revolution, in the 1960s and 1970s, when successive Unionist, Liberal and PQ governments initiated the development of the Manic-Outardes project, which doubled Québec’s electricity generation capacity, and then Churchill Falls (Labrador) and James Bay, which doubled it again. Today, there is again talk of doubling by 2050. But increasing Hydro Québec’s generation capacity was not the only highlight of the 1960s and 1970s.

In the 1960s and 1970s, governments also used the construction of major hydro plants to enable French-speaking Quebecers to take control of the province’s economic development. This economic development occurred both in the secondary sector (electrical equipment manufacturing and aluminum smelters) and in the tertiary sector (large consulting engineering firms and, a little later, in information technology).

We can still hear the echoes of this decision because there are about 65,000 jobs related to the electricity industry, only a third of which are at Hydro-Québec.

Québec is now Canada’s electrical manufacturing hub: we have 36.3% of Canadian electrical manufacturing jobs, but only 22.7% of total Canadian manufacturing jobs. In other words, we have proportionally twice as many jobs in electrical equipment manufacturing as Canada outside Québec. This includes the manufacture of electrical power generation and systems, as well as appliances used by residential and commercial customers, such as heaters and advanced control systems.

Obviously, the impact of these industrial policies on the aluminum smelting industry is well known: it has experienced considerable growth, with 30,000 jobs.

And that’s not all: this period also saw the emergence of world-class Québec consulting engineering firms, some of which reached the top-10 in the world, such as SNC-Lavalin (AtkinsRéalis). Our consulting engineering firms are present throughout the value chain, from large dams to residential energy efficiency assessments.

In the 1970s, the industry’s need for control and management systems propelled the information technology sector — CGI, LGS, an IBM Company and DMR come to mind. In a way, it’s safe to say that even the artificial intelligence sector that Québec is now known for was driven by the electrification decisions made by our grandparents.

L’impact des politiques industrielles dans l’industrie de l’électricité au Québec.

Avec la transition énergétique, le Québec se trouve actuellement à un tournant qui rappelle la période qui a suivi la Révolution tranquille, dans les années 60 et 70, alors que les gouvernements successifs, unionistes, libéraux ou péquistes, ont alors enclenché le développement des grands ouvrages de Manic-Outardes, qui ont doublé la capacité de production du Québec, de Churchill Falls (au Labrador) et de la Baie-James, qui l’ont encore doublé. Aujourd’hui, on parle à nouveau de doubler à l’horizon 2050. Mais augmenter la capacité de production d’Hydro Québec ne fut pas le seul point marquant des années 60 et 70.

Dans les années 60 et 70, les gouvernements ont aussi utilisé la construction des grands ouvrages pour permettre aux Québécois francophones de prendre en main le développement économique de la province. Ce développement économique fut à la fois dans le secteur secondaire (fabrication d’équipement électrique et alumineries) et dans le secteur tertiaire (grandes firmes de génie-conseil et, un peu plus tard, en technologies de l’information).

On entend encore les échos de cette décision d’avenir, car il y a environ 65?000 emplois liés à l’industrie de l’électricité, dont un tiers seulement à Hydro-Québec.

Le Québec est aujourd’hui le pôle canadien de fabrication de matériel électrique : nous avons 36,3 % des emplois canadiens de fabrication de matériel électrique, mais seulement 22,7 % des emplois manufacturiers totaux canadiens. Dits autrement, nous avons proportionnellement 2 fois plus d’emplois en fabrication de matériel électrique que le Canada hors Québec. On parle ici de fabrication d’appareils de production et de réseaux électriques, mais aussi d’appareils utilisés chez les clients résidentiels et commerciaux, comme les appareils de chauffage et les systèmes de contrôle de la pointe.
Évidemment, l’impact de ces politiques industrielles sur l’industrie de la transformation de l’aluminium est bien connu : elle a connu un essor considérable, avec 30?000 emplois.

Ce n’est pas tout : cette période a aussi vu l’émergence de firmes québécoises de génie-conseil de calibre international dont certaines sont parvenues au top-10 mondial, comme SNC-Lavalin (AtkinsRéalis). Nos firmes de génie-conseil sont présentes tout au long de la chaîne de valeur, des grands barrages jusqu’aux évaluations d’efficacité énergétique des résidences.

Dans les années 70, les besoins de systèmes de contrôle et de gestion du secteur ont propulsé le secteur des technologies de l’information — on pense à CGI, LGS, an IBM Company et DMR. D’une certaine façon, on peut dire que mêmele secteur de l’intelligence artificielle qui fait maintenant la renommée du Québec a été poussé par les décisions d’électrification prises par nos grands-parents.

A Perspective on Canada’s Electricity Industry in 2030

I wrote this piece with my friend Denis Chartrand as a companion document for my CEA presentation back in February 2018 (See https://benoit.marcoux.ca/blog/cea-tigers-den-workshop/) but I now realize that I never published it. So, here it is!

Canada Electricity Industry 2030 20180221

Wind and Solar PV Are Becoming a Chinese Story

In 2015, China became world’s largest producer of photovoltaic power, and this is clearly a policy enshrined in the 13th five-year plan (2016-2020).[i] This plan calls to increase installed wind power capacity to 210 GW and solar PV capacity to 105 GW by 2020 – about a third more than in 2016, although developers’ enthusiasm means that the solar PV 2020 objective will be achieved in 2018, given 34 GW added in 2016 and 54 GW in 2017 – more than the rest of the world combined. To put this 54 GW in context, it is a third more that the nameplate capacity of the electricity producers in the province of Québec.[ii] However, contrary to what happened in Europe, China’s policy followed the initial price reduction in wind and solar power. If Europe lit the renewable fire some time ago, China now fuels it.


Figure 1 The growth of wind and solar PV capacity saw Europe leading in early years, but China is now the main source of growth.[iii]

China now dominates new installed capacity for wind and solar PV, and this keen interest is enshrined in its 5-year plans – China will continue to have the largest share for years to come.

You may have noticed how small wind and solar PV capacities are in Canada in comparison to the rest of the world – just 12 GW for wind and 3 GW for solar PV, and barely visible in Figure 3. Canada is a small player for wind and solar PV. The rest of the world adds as much wind and solar PV capacity per year as the entire electricity generation capacity currently installed in Canada, all sources combined.

While new generation capacity from wind and solar is being installed at an increasing rate, investments have been essentially flat since 2011, compressed by dropping unit costs:[iv]

Figure 2 While new generation capacity from wind and solar is being installed at an increasing rate, investments have been essentially flat since 2011.

With lower unit costs per MW, developers can install more capacity for a given investment. This phenomenon can be expected if wind and solar technologies follow a pattern like Moore’s Law – we are not paying more for a computer than we did years ago, we are just getting more for the same price (or even lower price).

This flat 2011-2017 trend also masks major difference across the world: China’s new wind and solar investments went from $42B in 2011 to $123B in 2017 – almost half of global investments. Conversely, European investments went down in the same period, while North America was relatively flat. Canada’s investments in 2017 were a modest $3B.

The domination of Chinese investments is even greater when one considers China foreign investments in clean energy. China being already the largest market for renewable energy, it is developing the renewable sector internationally, aiming to be a leader along the entire value chain. China’s Belt and Road Initiative (BRI) is driving Chinese energy investments overseas. The initiative already has driven solar equipment exports of U.S.$8 billion.[v] China is not content to be a manufacturer and it is also looking for opportunities to develop Engineering, Procurement and Construction (EPC) standards that it can apply internationally, plus operating credentials. China is building corporate giants to fulfill those ambitions, such as Shenhua Group, now the largest wind developer in the world, with 33 GW of capacity.[vi] In 2016, Xinjiang Goldwind ranked 3rd for onshore and also 3rd for offshore wind turbine manufacturing[vii]. China has become the number one exporter of environmental goods and services, overtaking the U.S. and Germany.

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[i]        See https://www.iea.org/policiesandmeasures/pams/china/name-161254-en.php and https://translate.google.com/translate?hl=en&sl=auto&tl=en&u=http%3A%2F%2Fwww.nea.gov.cn%2F2016-12%2F19%2Fc_135916140.htm, accessed on 20180116.

[ii]       Statistics Canada. Table 127-0009 – Installed generating capacity, by class of electricity producer, annual (kilowatts), http://www5.statcan.gc.ca/cansim/a47, accessed 20180131. In 2015, public electricity producers in Québec had an installed generating capacity of 37 GW, while privates ones has 3 GW.

[iii]      IRENA (2017), Renewable Energy Statistics 2017, The International Renewable Energy Agency, Abu Dhabi, with estimates based on Bloomberg New Energy Finance for 2017.

[iv]       Clean Energy Investment Trends, Abraham Louw, Bloomberg New energy Finance, January 16, 2018.

[v]        China 2017 Review, Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IFEEA), p. 2.

[vi]       https://www.reuters.com/article/us-china-power-shenhua-guodian-factbox/factbox-shenhua-and-guodian-chinas-latest-state-marriage-idUSKCN1B918I, accessed 20180118.

[vii]      https://about.bnef.com/blog/vestas-reclaims-top-spot-annual-ranking-wind-turbine-makers/, accessed 20180118.

A pillar of the Canadian economy is undergoing a profound transformation

Now is a time of innovation in the electric industry, like no other since Thomas Edison.

Now is the time when wealth can be created as we use our resources and our brains to ensure a resilient and sustainable energy future for all.

Potential wealth creation stems from the fundamental changes occurring in the electricity sector:

  • Globally, electricity and heat production are the largest contributors to greenhouse gas (GHG) emissions. Canada is blessed with abundant carbon-free hydroelectric generation, but our energy sector as a whole is a major emitter of climate-changing GHG.
  • In response, major investments have been made across the world in designing and implementing renewable sources and energy storage, including wind and solar. The price of those sources is decreasing at double-digit rates per year and they are getting increasingly competitive with traditional sources.
  • Wind and solar generation are not only becoming cost effective, but doing so at a much smaller scale than traditional generation. Distributed generation is being installed deep in the electrical grid, at its edges or even behind the meters. The traditional and centralized grid designed by Edison is being transformed into a digital grid of microgrids integrated to local energy resources.
  • The new, distributed and digital-enabled electrical grid is more resilient because it relies on multiple and alternate energy sources and paths. The electrical grid then becomes more resilient to extreme weather events that, unfortunately, become more frequent with climate change.
  • Residential and industrial customers benefit from improved reliability as they are increasingly dependent on electricity to power our modern life in smart communities and with the advent of electrical transportation.

Innovation and wealth creation opportunities are everywhere in this context. Technical innovation is what drives the decreasing costs of renewable sources for energy users. Vendors need to invent new commercial solutions to balance the new distributed grid and ensure that customers stay powered up. Increasing energy efficiency means that we can do more with less. Utilities and entrepreneurs adopt new business models to better serve customer segments. In particular, utilities, previously defined by their geographic territories, are morphing into energy service providers, often competing with offerings from new entrants, or even competing with each other like never before, driving cost down for Canadian consumers and businesses. The digitalization of the electrical grid creates large quantities of data that new software applications can leverage to increase efficiency and create commercial opportunities. Canadian customers, now with the power of choice, can no longer be taken for granted and demand more.

What is even more dramatic is that the changes affecting the electric industry are shaking a pillar of the Canadian economy. The electric industry touches every home and business in Canada and reliable power is an essential ingredient for the competitiveness of our economy. Electric power generation, transmission and distribution utilities contribute almost $30 billion to the Canadian economy, with electrical equipment manufacturers contributing another $4 billion. This industry employs over 100,000 Canadians, but the Conference Board has estimated that 156,000 workers will be needed to carry out the renewal of Canada’s electricity infrastructure. Canada’s net exports of electricity and electrical products amount to billions of dollars every year. The Canadian electricity system is in need of massive infrastructure renewal. The Conference Board of Canada estimates that by 2030, close to $350 billion in new investment will be required just to maintain existing electricity capacity, with most of Canada’s non-hydro assets needing renewal or replacement by 2050. The importance of the electric industry scales up the potential of wealth creation, but also underlines the perils that we are facing: should the Canadian electric industry fail to renew itself for the challenges of the 21st century, the entire economy of Canada would suffer, with foreign service providers taking control and energy exports dwindling.

In conclusion, accelerating the transformation of the Canadian electric industry is essential. In an industry traditionally defined by centralized generation and rigid geographic boundaries between utilities, new linkages need to occur: utilities and customers, vendors and entrepreneurs, cities and businesses, ensuring that all see the opportunities that didn’t exist before and have the support they need to get their ideas to market quickly. The transformation of the electric industry will ensure that Canadians benefit from the billions of dollars to be invested in the electricity system. The structure of the industry will emerge transformed, with Canadian-owned service providers offering novel energy solutions, backed by a web of hardware, software, and professional service vendors. This will increase the opportunities for Canadians to export their energy, their expertise, and the fruit of their labor.